Over the Garden Wall a été ajoutée sur Netflix !
L’occasion de redécouvrir cette critique, qui donne très envie de se lancer dans cette série animée aussi intrigante qu’attachante.
Il n’y a que 10 épisodes de 10 minutes… alors lancez-vous !
Le 20 décembre 2014
Je ne sais pas ce que les animateurs et scénaristes de cartoons américains prennent ces temps-ci, mais c’est de la bonne !
J’ai rarement eu ce sentiment d’être submergée de bonnes séries, aussi créatives et délirantes qu’intéressantes.
Regular Show, Adventure Time, MLP FIM, Gravity Falls et même Korra, dernièrement, me font rire aux larmes et pleurer en souriant : c’est la magie du dessin animé.
Parlons donc de mon dernier coup de cœur, la courte série Over the Garden Wall.
Promenons-nous dans les bois avec Over The Garden Wall
Créée par Patrick McHale (qui a aussi travaillé sur Adventure Time), Over the Garden Wall est une série animée Cartoon Network sortie en novembre 2014 aux États-Unis et qui a mis dix ans à voir le jour.
La série raconte l’histoire de deux frères, Wirt et Greg, qui sont perdus dans une forêt nommée « l’Inconnu » (The Unknown) et cherchent un moyen de rentrer chez eux.
Ils voyagent en compagnie d’un crapaud mélomane, que Greg baptise d’une série de patronymes illustres avant de trouver le nom parfait, et d’une mésange nommée Béatrice qui les aide car elle leur doit un service.
De fantômes en sorcières, de rêves en cauchemars, les deux frères cherchent à retrouver leur route durant dix épisodes bien remplis, jusqu’à un final très sombre et très puissant au niveau des émotions, surtout pour une série principalement destinée aux enfants.
Les héros attachants d’Over the Garden Wall, entre rêve et cauchemar
Les personnages sont attachants, très rapidement caractérisés.
Wirt, l’aîné (doublé par Elijah Wood), est un adolescent délicat ; romantique au sens littéraire, il parle en tirades quand il ne se dispute pas avec son frère.
Greg est un gamin à la fois adorable et insupportable. Il a une imagination sans limites et voit toujours le bon côté des choses en appréhendant le monde avec sa propre logique, mais il a du mal à se concentrer et à obéir aux ordres.
Quant à Beatrice la mésange, son côté sarcastique donne un peu de relief aux dialogues et son passé est très intriguant.
L’univers qui accepte les côtés les plus sombres du merveilleux est absolument fascinant.
C’est un conte, un vrai, pas un produit aseptisé façon Disney (j’aime Disney, mais j’aime bien aussi critiquer Disney, il y a des moments où ça fait du bien).
Néanmoins, l’histoire garde un fond positif et autorise des respirations durant lesquelles l’humour et l’émerveillement prennent le pas sur l’angoisse.
L’ambiance est malgré tout glauque et mélancolique même dans les moments les plus drôles : la mort rôde, sous toutes ses formes, et les choses ne sont jamais vraiment ce qu’elles semblent être…
Mais le plus magique dans cet univers, ce ne sont pas des animaux écoliers, des morts qui reviennent à la vie ou des poissons qui pêchent : ce sont les liens qui se tissent entre les personnages et leurs relations.
Un concentré de talent dans Over the Garden Wall
Cela dit, le rythme est parfois un peu rapide (les épisodes durent une dizaine de minutes, et il y en a dix en tout) : on voudrait en voir plus, rester plus longtemps en compagnie de tous ces personnages intrigants, dans cet univers mystérieux.
Mais, comme le narrateur le souligne, la fin est très satisfaisante. [SPOILER ALERT] C’est un concentré de bonheur et d’émotions. [FIN DU SPOILER ALERT]
La série n’hésite pas à aller loin dans la flippette !
Visuellement, c’est aussi un petit bijou. L’animation va des mouvements répétés en boucle à d’incroyables effets de profondeur sans 3D, économies et expérimentations comme dans les cartoons d’avant guerre.
L’ensemble se tient parfaitement et la mise en scène et le design sont admirables. On se croirait dans un de ces vieux livres pour enfants du XIXème siècle !
D’ailleurs, l’auteur dit tirer son inspiration de Gustave Doré (auteur des célèbres gravures illustrant les contes de Perrault), mais on peut y voir d’autres références : la littérature romantique avec ses mélanges historiques esthétiques, les premiers dessins animés et notamment le travail de Winsor McCay ou de Walt Disney sur les Alice Comedies, durant le magnifique huitième épisode.
La musique est également incroyable : mélancolique, avec de lancinants violons, un piano simple et dissonant à la Satie ou encore une chanteuse d’opéra, elle mêle une chanson aux allures de vieilles rengaines américaines joués par des crapauds sur un ferry, des chœurs d’enfants déchirants et des chansons aux paroles spirituelles et légères façon Broadway.
En somme, je ne peux dire qu’une chose : donnez sa chance à Over the Garden Wall !
On a là une gemme, un bijou intemporel à voir et revoir. Jetez-y un œil !
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Les Commentaires
En revanche, si tu ne l'as pas déjà vu, je t'invite à regarder l'épisode pilote, Tome of the Unknown (trouvable sur YouTube en VO non sous-titrée, en VOST je ne sais pas).