Ça y est, il est temps de dire au revoir à la famille Gardner. Après quatre années à suivre les aventures de Sam, un jeune autiste confronté aux difficultés du passage à l’âge adulte, la série Netflix Atypical s’est terminée sur une quatrième saison juste et pleine d’espoir.
Nous retrouvons Sam à un grand carrefour de sa vie : pour la première fois, il va déménager du cocon familial pour habiter avec son meilleur ami, Zahid. Alors qu’il est déjà à l’université depuis quelque temps, Sam ne sait toujours pas ce qu’il veut faire de sa vie après les études. Jusqu’à ce qu’il ait une épiphanie et que tout s’éclaire pour lui.
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De son côté, sa petite sœur Casey découvre, à son grand désarroi, la vie d’enfant unique avec ses parents, Elsa et Doug. Avec sa petite amie Izzie, elles commencent à réfléchir sérieusement aux universités où elles pourraient aller, ensemble ou non. Casey ne supporte pas bien la pression infligée par les questions sur son futur et sa relation avec Izzie.
Un long voyage depuis la saison 1 d’Atypical
C’est un bonheur de retrouver Sam et Casey après plus d’un an et demi d’absence. Dans cette saison 4, Sam comprend que tout est possible pour lui avec assez d’entraînement et de préparation. Son épanouissement montre tout le voyage parcouru depuis le premier épisode de la série. Et comme les parents qui voient leurs enfants grandir, on ressent un mélange de fierté et de tendresse qui s’installe petit à petit pour finalement nous remplir de joie à la fin de la série.
Je suis bien meilleur public que la plupart des gens en ce qui concerne les fins de séries. Contrairement à la moitié de la Terre, je n’ai pas eu de mal à apprécier la fin de Game of Thrones par exemple… Mais dans le cas d’Atypical, c’est assez différent. Comme c’est une série sans trop de drama et que les intrigues ne s’entremêlent pas, il y a une vraie sensation de satiété lorsque le dernier épisode se termine. Comme une impression que ça se termine bien et au bon moment.
Il ne fallait en effet pas aller plus loin… Plusieurs personnages commençaient quand même vraiment à me taper sur les nerfs. Il était largement le temps de dire au revoir à Elsa, la mère toujours aussi cringe et envahissante ; à Paige, qui s’est perdue en cours de route ; et même à Zahid qui s’enfonce de plus en plus dans des clichés qui lui vont mal.
Atypical et ses personnages secondaires faiblards
L’une des faiblesses de cette série était en effet ses personnages secondaires, parfois écrits sans trop y croire. Cela a créé un énorme décalage entre des personnages parfaitement développés, comme Casey, et des personnages qu’on pourrait croire en carton-pâte, car ils ne sont là que pour faire avancer un point précis de l’histoire, comme Abby.
On ajoute à ça quelques décors ridicules comme le restaurant où travaille Paige et ça décrédibilise tout un pan du scénario. C’est dommage et un signe que la série commençait tout de même à s’essouffler. La première saison était quasiment irréprochable et chaque saison qui a suivi s’est dégradée progressivement. C’est pour ça que l’annonce de la fin de la série n’est pas à regretter. Atypical s’arrête avant de devenir mauvaise, c’est une bonne nouvelle !
Finalement, le gros point fort de la série n’est de mon point de vue pas son personnage principal, Sam, mais bien Casey, sa sœur. Dans les trois premières saisons, le sujet le plus développé était l’autisme et la perception pas toujours bienveillante des neurotypiques sur les autistes. Dans cette dernière saison, c’est à travers Casey que sont abordés les sujets les plus denses comme la découverte de son orientation sexuelle ou les crises d’angoisses.
On gardera en tout cas un très bon souvenir de cette série qui nous a éveillés à pas mal de sujets tout en nous divertissant. C’est le truc parfait à regarder quand on n’a pas envie de quelque chose de trop dramatique ni de trop léger.
Certes, le personnage de Sam ne montre qu’une partie précise des personnes sur le spectre de l’autisme et n’a pas la prétention de toutes les représenter. La série offre toutefois une première approche intéressante pour des personnes qui n’ont jamais été sensibilisées à la question. Grâce à Atypical, chacun peut remettre en question son comportement et peut-être se montrer plus inclusif par la suite.
Bref, si vous êtes passée à côté de cette pépite, il n’est pas trop tard, et vous n’aurez que quatre saisons de dix épisodes à rattraper. Le volume idéal à binger cet été ?
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Les Commentaires
Contenu spoiler caché.La série aurait très bien pu avoir une Casey autiste, et garder toute sa richesse de représentation LGBT.