Sur YouTube, le rappeur Driver propose une rétrospective de la carrière magistrale de Nicki Minaj et donne un aperçu des obstacles qu’a dû surmonter la rappeuse américaine pour maintenir son titre de reine du rap.
Elle n’a pas eu l’honneur d’une « recette » de Maskey, mais Driver lui offre mieux. Sur sa chaîne YouTube, le rappeur réalise une loooongue rétrospective (1h34, mais il fallait bien ça) de la carrière de Nicki Minaj.
Sa chronique Qui veut couper la tête de la reine ? — un titre un peu provoc pour une vraie déclaration d’amour — revient sur ses galères, le respect qu’elle a acquis dans le rap game, et les aspects plus confidentiels du « sexy rap » emblématique de l’artiste du Queens.
Nicki who?
Oui, tout le monde connaît Nicki Minaj. Mais la connaissez-vous vraiment ?
Personnage aux multiples facettes, personnalité aux milles visages (qui lui nuiront parfois), Nicki Minaj commence le rap à New York dans les années 2000. Elle participe à de nombreuses mixtapes, où elle apparaît déjà insolente de talent.
Ces apparitions lui permettent de se faire remarquer par le rappeur Lil Wayne qui veut la faire rentrer dans son label Young Money. À partir de ce moment, tout va très vite pour Nicki Minaj : en 2010, son premier album Pink Friday sort, et l’artiste y expose ses alter egos, changeant de voix comme de styles au fil des pistes.
Nicki Minaj concrétise l’essai également avec un featuring sur l’album de Kanye West, My Beautiful Dark Twisted Fantasy.
« Certains artistes, grâce à un album classique, super bien fait, avaient une immunité diplomatique, c’est-à-dire qu’ils avaient le droit de faire des écarts […] Pour moi, Nicki Minaj a fait pire que ça : c’est pas un album, c’est un couplet. Avec le couplet de Monster, elle peut faire tout ce qu’elle veut : on l’excuse. »
Driver au sujet de Nicki Minaj
Et ce qu’elle veut, elle le fait. Son second album, Pink Friday: Roman Reloaded, contient le tube Starshipen collaboration avec David Guetta. Un mélange des genres que le monde du rap lui reproche, alors même que hip hop et night clubs sont intrinsèquement liés.
Nicki Minaj n’est pas la méchante de l’histoire
En filigrane de cette rétrospective, on peut également lire une critique de l’industrie musicale qui a tenté à plusieurs reprises de détrôner la rappeuse, cherchant dans d’autres artistes un ersatz pour la remplacer, comme s’ il devait n’en rester forcément qu’une ; Nicki Minaj a elle-même évoqué au cours de sa carrière le mépris de certains de ses collègues masculins.
Les rumeurs persistantes — venant de ses anciens petits amis — sur la parenté de ses lyrics (en France, aussi, ça arrive : on a insinué que c’était Booba qui écrivait les textes de Shay), les clash avec d’autres artistes mis en exergue dans les médias ont nui à sa réputation. On a accusé Nicki Minaj d’être méchante, on a accusé Nicki Minaj de ne pas être solidaire envers les autres artistes féminines.
« Ils me dépeignent comme le méchant. Eh bien, c’est la dernière fois que vous verrez un méchant faire le rap jeu comme moi », constate la rappeuse dans Chun-Li.
Justice pour Nicki
Le malaise atteint son paroxysme quand Cardi B affole les charts en 2018. D’emblée, médias et auditeurs prêtent à l’interprète de Bodak Yellow l’étiquette de « nouvelle Nicki Minaj »— alors même que cette dernière est en studio pour préparer son quatrième album, Queen !
Rappelons que dans un premier temps, Nicki Minaj avait félicité publiquement Cardi B pour son succès… La jalousie supposée entre les deux artistes a largement été alimentée par le public avant même de se traduire dans les faits, à force de mettre les deux femmes en compétition.
La vidéo de Driver nous met face à notre responsabilité collective quant à l’impact du traitement médiatique réservé aux artistes féminines, comme l’ont pu faire d’autres documentaires revenant sur le parcours de star.
Amyd’Asif Kapadia nous mettait face au harcèlement des paparazzi pour mieux le dénoncer. Plus récemment,Framing Britney Spears a mis en exergue le rôle des médias dans le dénigrement de la dépression post-partum que vivait la chanteuse, entre autres.
Heureusement pour elle, la rappeuse s’est sortie de ses épreuves la tête haute. « Longue vie à Nicki Minaj » ! Et pardon, un peu, aussi.
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