Si OSS 117 premier du nom fut sans doute l’une des plus belles surprises de 2006 pour mes zygomatiques (et ceux de plein d’autres gens), il planait au-dessus de ce numéro la menace de « la suite foireuse d’une super surprise », rendant par la même occasion l’original soudain aussi fade que son successeur.
En grand fan d’Hubert Bonisseur de la Bath (j’ai dû savourer 15 fois le premier et son « j’aime me beurrer la biscotte »), je suis allé voir ce Rio ne répond plus avec la grande appréhension. Ce numéro deux allait-il gâcher mon plaisir et mes 32 visionnages à venir d’OSS 117 number 1 ?…
Ne faisons point durer le suspense plus longtemps : oh que non ! Mieux : pour cette première fois, j’ai préféré Rio ne répond plus à Le Caire Nid d’espions – oui, selon moi, OSS et tous les films de détournement s’améliorent au fur et à mesure des regardages.
Le pitch est simple : Hub’ a pris de l’âge. On est en 1967, la veille de 68. Le monde est sur le point de changer, mais de la Bath ne l’a pas pigé – normal, en même temps. Il est envoyé à Rio pour ce qui ne doit être qu’un simple échange avec un ancien Nazi – oui, encore eux : une valise pleine de francs contre une liste de collaborateurs français (« elle doit être bien courte ! » plaisante Hubert – *gêne de son patron aka Pierre Bellemare*).
S’en suivra tout un pataquès mettant en scène – en vrac – des hippies, le Mossad, des catcheurs, un crocodile braisé, des chinois, un accident de trapèze, un agent de la CIA (« mother fucking bastard of the mother fucker of french », qu’y dit)…
Plutôt que de t’énumérer toutes les qualités d’OSS 117, voici 8 bonnes raisons d’aller voir la suite des aventures de la Bath.
1/ Maillon essentiel de l’affaire, Jean Dujardin est toujours aussi excellent. Ceux qui croyaient que sa prestation dans le premier était un coup de pot auront confirmation que c’est un foutu grand acteur de comédie. C’est dingue à quel point il habite ce personnage, pourtant pas simple à interpréter.
2/ Ca taille toujours autant sur la bonne vieille France à Papa. Et pas que. La CIA en prend pour son grade, comme ça, en passant. Bing dans ton pif.
3/ Après être venu à la rescousse de la colonie égyptienne (et le paternalisme bien cracra qui va avec « prends donc cette photo de notre Président, René Coty »), au tour de l’antisémitisme latent. « Etrange d’avoir des espions juifs… ils sont tellement reconnaissables… enfin j’veux dire le nez tout ça, quoi… » Magnifiquement dégueulasse.
4/ Les Chinois aussi en prennent pour leur grade… « Sales rouges »… « Sales jaunes, vous voulez dire ? »
5/ Hubert découvre de nouveaux plaisirs charnels. [spoil] « On est bien d’accord, tout ça reste entre nous. Parce que sorti de son contexte, ça peut paraître étrange, un doigt dans le derrière » [/spoil]
6/ Il y a quelques scènes cultissimes, même si on pourra regretter qu’Hubert ne se soit pas envolé à nouveau dans un numéro de chant (et non, ça n’aurait pas fait redite du tout)…
7/ Les dialogues sont magnifiques. Le film remet au goût du jour des termes tels que « sous huitaine ». Magnifique, quoi.
8/ Hazanavicius et sa bande maîtrisent le détournement et l’absurde à merveille. Pour un fan du genre comme moi, c’est un pur régal. Le moindre gag est léché, les dialogues sont aussi géniaux que les silences que suivent les horreurs lâchés par de la Bath, la mise en scène est chiadé.
Jean Dujardin racontait pendant sa promo qu’OSS n’a pas vocation à devenir une franchise. Oui, pourquoi pas, mais ça serait vraiment dommage que cette bande-là ne travaille pas à nouveau sur un autre projet…
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Vive Dujardin!!!