Pour répondre à la toute nouvelle association A-bord créée à Sciences Po Bordeaux qui s’interroge sur les questions de genre et de harcèlement dans l’établissement, des élèves de la même école ont décidé de lancer un groupe sur Facebook. Mi-décembre, Osons le masculin à Sciences Po Bordeaux ouvrait alors ses portes. De l’humour discutable, des faux débats… Il n’en fallait pas plus pour que la direction de l’école n’intervienne et fasse fermer la page, et ce même si son succès était on ne peut plus mitigé. Elle a également pris le parti d’afficher le texte de la loi Taubira-Vallaud Belkacem sur le harcèlement sexuel dans les couloirs de l’école.
Ce qui n’a pas empêché un deuxième groupe dans le même style de voir le jour : Osons le masculisme est né le 22 janvier, avec toujours le même « genre d’humour ». On pouvait y lire des insultes à l’encontre des femmes, des réflexions homophobes et des termes gratuitement violents. Point culminant de la page : certains membres appellent à l’organisation d’une « érection-débat » pour perturber le bon fonctionnement d’une projection-débat. Ils invitaient alors les autres membres du groupe à y feinter un bukkake (l’éjaculation collective et plus ou moins simultanée sur une personne).
La direction de l’école fait à nouveau assez rapidement fermer la page
et un collectif luttant contre le sexisme demande à ce qu’une sanction soit appliquée à l’encontre de ses créateurs. S’ils ne sont pas identifiables, huit membres actifs de la page sont retrouvés et devront passer un entretien préalable au conseil de discipline demain. Pour l’instant, aucune décision quant à la sanction n’a été dévoilée. Toutefois, la direction portera plainte au pénal pour infraction à la loi sur le harcèlement et utilisation fraduleuse de la marque Sciences Po Bordeaux, peut-on lire sur le site de Sud Ouest de l’établissement scolaire si elle arrive à identifier les meneurs. Jean Petaux (cité par L’Express) le directeur de la communication de l’IEP, ajoute :
« Nous ne pouvons pas laisser passer ce genre de comportement mais on ne va pas non plus virer un étudiant parce qu’il a « aimé » un post. »
De son côté, un collectif de lutte contre le sexisme bordelais accuse la direction d’entretenir le sexisme en tolérant par exemple que son équipe de volley soit surnommée « les violeyeurs » depuis plusieurs générations. En attendant, une enquête interne se poursuit pour identifier les créateurs de ces deux pages.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires