Réussir à porter les vêtements qu’on veut est un point particulièrement important à mes yeux. J’ai déjà fait plusieurs vidéos à ce propos. Même si ça devient plus facile avec le temps, il m’arrive encore de me mettre des barrières.
Et ça m’est arrivé pas plus tard qu’il y a quelques jours.
Le maillot de bain ultra décolleté, trop sexy pour moi ?
Pendant mon voyage à Biarritz avec Roxy durant lequel j’ai fait du surf, la marque nous a offert plusieurs vêtements.
Parmi eux, un maillot de bain une pièce très décolleté et dos nu, également ouvert sur les côtés.
Ma première réaction en le voyant a été de le trouver superbe, avant d’être immédiatement rattrapée par « je le porterai jamais ».
C’était trop pour moi : trop échancré, trop décolleté, trop sexy. Je m’imaginais toutes les remarques que les copains feraient cet été et que je ne pourrai pas bouger sans qu’un téton se barre.
Ou encore qu’on allait penser que j’étais une meuf show-off qui voulait juste faire sa jet-setteuse.
WOW. Toutes ces pensées provoquées par un seul maillot de bain. Balèze !
Le regard sur soi, premier frein à la liberté d’être ?
Qu’est-ce que j’étais en train de faire ? De me monter la tête et de bloquer sur des suppositions. Je projetais sur ce simple maillot les deux freins qui m’empêchent souvent de porter ce que je veux.
D’abord le regard sur soi-même, né d’une série de préjugés nuls sans autres fondements que les magazines de mode et les croyances populaires.
« Je ne peux pas mettre de slim, pas de rayures, pas de shorts, (et la liste est longues) car je n’ai pas le corps adapté. »
Bon alors déjà, j’aimerais que la Terre entière retienne ça : ce n’est jamais ton corps qui n’est pas adapté, c’est la fringue. C’est pour ça qu’il existe différentes tailles et différentes coupes.
Ensuite, dire qu’un vêtement va mieux à certaines morphologies qu’à d’autres n’est pas faux, c’est une histoire d’harmonie des volumes.
En revanche, l’annoncer comme une règle absolue qui interdit à des gens de porter des vêtements, là, c’est des conneries.
Je porte souvent des vêtements très amples qui ne me mettent pas du tout en valeur et pourtant je m’en fous : c’est mon style, je suis bien dedans, c’est l’essentiel.
Le regard des autres, entre vrai slutshaming et anticipation ?
J’en viens à mon deuxième point, le regard des autres
. Ou plutôt, ce que j’imagine que les autres vont penser de moi si je porte ce vêtement.
C’est facile de dire qu’on s’en fout, mais en pratique, c’est beaucoup plus complexe.
Cependant, pourquoi serait-ce à moi de me plier aux standards des autres ? Si pour Jean-Michel Sexiste une jupe fait de moi une fille facile, est-ce à moi de me mettre en pantalon ou à lui de changer son regard ?
Si je porte mon maillot échancré, et que l’autre en face me voit comme une fille qui se la raconte, est-ce à moi de changer mes vêtements ? Non merci, c’est une gymnastique trop intense pour moi d’anticiper en permanence sur ce qu’on peut penser de moi.
Et surtout, est-ce que l’autre va vraiment émettre un tel jugement ? Souvent lorsqu’on tente de nouvelles choses, on a le sentiment que les autres ne voient que ça, tandis qu’en réalité, chacun est beaucoup trop centré sur sa petite vie pour y prêter attention.
Enfin, il y a une dernière chose qui m’a aidée dans mon raisonnement, c’est l’image de marque. Roxy fait-elle des maillots ultra bling ? Non. Elle fait des vêtements pour les meufs qui aiment le surf, la nature, dans un style accessible.
Alors pourquoi pas l’essayer, finalement ?
Essayer, c’est (souvent) gagner
Je tente le coup et là… MAIS WOW. Ok girl, j’aime tout ce qui se passe ! Je trouve qu’il me va hyper bien.
Je fais des tests dans la salle de bain, je bouge, je danse, pas un sein qui se fait la malle. Le dos est vraiment chouette. Et oui, effectivement, c’est plus sexy que ce que j’ai l’habitude de porter mais je me kiffe tellement que je suis prête à sortir avec.
Et c’est pas parce que je porte un maillot comme ça que je suis obligée de porter que des fringues du même style et de m’y enfermer.
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Ces fringues qui méritent une seconde chance
De retour à mon appartement en Île-de-France, je me mets à chercher une robe que je n’avais portée qu’une fois et que j’avais soudainement envie de remettre alors qu’elle traînait depuis 2 ans dans mon placard.
En farfouillant, j’essaye de me souvenir pourquoi j’avais décidé de la laisser aux oubliettes.
Trop habillée et un peu trop décolletée. Tiens donc, je me sentais finalement prête à la porter. Une fois sur moi je remarque qu’elle est loin d’atteindre la sexytude de mon nouveau maillot. Et qu’elle me va comme un gant.
Tout ce processus de déconstruction, j’arrive maintenant à le faire en quelques minutes, parfois en quelques jours. J’ai le sentiment qu’oser, s’assumer, c’est comme un muscle qui se travaille, et qu’une fois qu’on commence, on ne peut plus s’arrêter !
Ressortir une fringue qu’on a acheté mais qu’on hésite à porter après coup, lui donner une seconde chance. C’est le thème d’une vidéo de As/Is.
Anciennement Boldly, cette vidéo de As/Is montre Nina ressortant des vêtements qu’elle n’a jamais vraiment portés voire même qu’elle déteste aujourd’hui. Elle dit quelque chose qui m’a beaucoup interpellée.
« Dans un monde idéal où je serais la meilleure version de moi-même, je peux porter ce pantalon. Mais je ne me sens pas comme la meilleure version de moi-même là, tout de suite. »
Elle finit par le porter et même le kiffer ! C’est intéressant comme réflexion. Qu’est-ce qu’on imagine être notre nous idéal ? Et si on sortait de notre zone de confort juste une journée en faisant comme si c’était le cas, que se passerait-il ?
Sortir de sa zone de confort, un défi qui nous fait grandir
C’est ce que Louise a fait, et même si elle a ressenti des moments d’inconfort, elle est fière d’avoir porté cette longue robe !
« Peut-être que je ne remettrais pas cette robe tout de suite, mais au moins j’ai essayé. Je vais arrêter d’attendre de devenir mon « moi idéal » pour oser porter un bout de tissu. Et ça, c’est une victoire. »
Alors je te propose de prendre quelques minutes et de chercher dans ton armoire une fringue que tu as condamnée à l’oubli.
Pose-toi la question : pourquoi ne l’as-tu jamais porté ? Qu’est-ce qui t’en empêche ? Et si tu tentais le coup, juste une journée ?
Si tu as envie, prends toi en photo et poste-la ici sur le forum, ou sur Instagram avec le hashtag #madmoiZelleArmy !
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