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Vie quotidienne

Je suis une fille qui aime les filles, et j’ai peur de draguer

Sarah a 24 ans, et draguer des filles a longtemps été pour elle synonyme d’angoisse. Elle raconte sur madmoiZelle.

Séduire, draguer, pécho, ça n’a jamais été chose aisée pour moi, et j’imagine que c’est le cas pour beaucoup, que l’on soit attirée par les hommes ou les femmes (ou les deux) !

En tout cas ce que je peux te dire, c’est que la présomption d’hétérosexualité, ça n’aide pas !

Draguer quand on est une fille homosexuelle

Lorsque j’ai réalisé que j’étais gay, une de mes premières interrogations a été :

« Comment faire pour savoir qui est potentiellement gay ou qui je pourrais intéresser ? »

C’est ainsi que je me suis retrouvée à lire des choses sur Internet comme « comment savoir si je lui plais », « 10 techniques pour séduire » et j’en passe !

Étonnamment mes recherches n’ont pas été très fructueuses…

Quelqu’un est-il surpris dans l’assemblée ?

J’ai cependant appris une chose au cours de mes investigations : l’existence du « gaydar ». La légende raconte que certains êtres exceptionnels seraient dotés du pouvoir de reconnaître les personnes homosexuelles…

Je ne sais pas si ça existe ou bien si cela repose sur une montagne de clichés autour de la communauté gay, mais en tout cas je peux vous dire que je ne fais pas partie des heureuses élues.

J’ai peur de montrer à une fille qu’elle me plaît

Je me suis donc retrouvée un peu désemparée, à ne pas trop savoir comment agir quand une fille me plaisait… et au final je n’agissais pas du tout.

J’avais peur d’être ridicule, d’être blessée, et je pense être passée à côté de certaines histoires à cause de ça.

Jusqu’au jour où j’ai dit stop.

J’étais en dernière année d’école d’ingénieur et j’avais complètement craqué pour une des filles de ma promo. On s’entendait bien, on discutait beaucoup mais je ne lui avais évidemment rien dit de mon attirance pour elle.

D’ailleurs on s’entendait tellement bien qu’elle a voulu un jour me présenter à sa copine… Je te laisse imaginer comment mon petit cœur s’est brisé.

Mais j’étais surtout très en colère envers moi-même d’être passée (encore une fois) à côté d’une potentielle relation juste parce que je me disais « tu n’es pas sûre qu’elle soit gay donc ça ne sert à rien d’essayer quoi que ce soit ».

Ça a été le déclic. Je devais arrêter d’être passive, arrêter de me poser mille questions.

Parce qu’à moins de passer par des sites de rencontres ou d’aller dans des bars lesbiens je n’aurai jamais de certitude sur l’orientation sexuelle de quelqu’un.

J’ai appris à assumer qui je suis

Après cette expérience très peu agréable, j’ai essayé de changer. Il a fallu apprendre à m’aimer, apprendre à assumer ma sexualité et mon désir.

Je ne vais pas mentir, ça n’a pas été simple et j’ai encore beaucoup de chemin à faire.

Mais j’ai pu me rendre compte que ce que je craignais le plus finalement, c’était d’être étiquetée comme « la lesbienne » (et uniquement ça) dans l’esprit de l’autre.

Et cette crainte, elle venait du fait que je n’assumais pas mon orientation sexuelle.

Je n’étais pas prête à ce que tout le monde le sache, c’était encore une forme de secret que seules quelques personnes de mon entourage connaissaient. Donc la clé de tout ce changement ça a été de parvenir à m’assumer pleinement.

Ça s’est fait petit à petit, d’abord sur Internet où je discutais avec des personnes dans la même situation que moi, puis avec mes amis et amies proches quand l’occasion se présentait et au fur et à mesure le cercle s’est élargi.

Je ne dis pas qu’aujourd’hui je me balade avec un drapeau de la gay pride, ni même que je suis complètement à l’aise avec mon orientation sexuelle.

Mais aujourd’hui si l’on me demande au détour d’une conversation « et toi, t’as un copain ? », au lieu d’un simple « non » je peux répondre « non, parce que je préfère les filles. »

Peur de draguer : un râteau n’a jamais tué

Suite à ce travail de longue haleine, j’ai fini par oser demander à une fille de sortir boire un verre.

Dans ma tête j’étais à la fois la boxeuse prête à monter sur le ring et la coach qui crie pour l’encourager. Bref, j’ai finit par envoyer un message à cette fille :

— Ça te dirait qu’on sorte boire un verre toutes les deux ? — Oui, avec plaisir !

J’étais aux anges, toute la pression que je m’étais mise est redescendue en une seconde. Mes efforts avaient payé, tout était parfait.

Sauf que c’était trop beau pour être vrai !

Là où je pensais que mon message était clair, limpide, que « boire un verre » signifiait plus ou moins un rendez-vous… il s’est avéré que de son côté on se rapprochait plus de la sortie entres copines.

J’ai commencé à avoir de sérieux doutes quand elle m’a demandé si je ne trouvais pas le mec adossé au bar mignon.

S’en est suivi le moment le plus gênant de ma vie où je lui ai expliqué que ce n’était pas trop mon truc les hommes, et où elle-même réalisa quelles étaient mes intentions !

Donc pour cette première fois où j’ai osé sauter le pas, ça aurait pu mieux se passer, mais j’ai pu me rendre compte que malgré un moment de gêne extrême, j’avais survécu à cette soirée et que tout allait pas trop mal.

À lire aussi : Ce que j’ai appris de mes plus gros râteaux — La leçon de la semaine

M’accepter telle que je suis m’a aidé à draguer

Quelques mois plus tard je déménage pour mes études ; nouvelle ville, nouvel entourage, nouveau tout. À une soirée, je fais la rencontre d’une fille que je trouve alors très attirante.

Je ne la connais pas, donc on s’échange quelques banalités et puis chacune repart retrouver son groupe de potes. Par la suite, je remarque que nos regards se croisent souvent, qu’on échange quelques sourires…

La soirée se poursuit, et aidée par quelques verres d’alcool, je trouve plus facilement le courage de retourner la voir pour discuter.

Je ne me souviens plus exactement de ce dont on a parlé, mais j’ai senti une attirance réciproque et en fin de soirée on a finit par s’embrasser.

À ce moment-là, je n’en avais plus rien à faire du nombre de personnes se trouvant autour nous, ni du nombre de personnes qui allaient nous étiqueter.

Je suis restée un peu plus de 3 mois avec cette fille. En y repensant, si j’étais restée dans mon état d’esprit initial, dans la peur d’agir, je serais à nouveau passée à côté d’une jolie histoire.

Evidemment, j’ai aujourd’hui à mon actif quelques râteaux qui ont fait mal à mon égo, mais j’en suis presque fière parce que j’ai osé agir.

Je n’ai pas encore trouvé la femme de ma vie mais de belles relations ont découlé de ce changement en moi !

À lire aussi : Comment l’homophobie m’a empêchée d’embrasser la fille qui me plaît

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Les Commentaires

20
Avatar de MaryJAnna
12 avril 2019 à 19h04
MaryJAnna
@CaraNougat : Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'entre femmes être très tactiles n'est pas forcément synonyme d'ambiguïté. Je pense d'ailleurs que ça m'a aidé à rester dans le déni de ma bisexualité puisque même si j'avais embrassé des tas de filles bah c'était "normal", juste un jeu mignon entre copines dans ma tête.

J'aurai bien aimé des conseils aussi.
Contenu spoiler caché.
5
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