Vieille Angleterre, Hertfordshire. Les Bennett et leurs filles vivotent tranquillement, occupés à se supporter les uns les autres. Entre deux parents mal assortis, les cinq filles sont plus ou moins livrées à elles-mêmes. Les deux aînées, Jane et Elisabeth, sont cultivées et intelligentes ; les deux cadettes, Catherine et Lydia, mignonnes et idiotes. La troisième sœur fait le lien : Mary est pédante et sotte. Toutes sont célibataires : les plus jeunes fantasment tant qu’elles peuvent sur les militaires d’à côté ; quant aux aînées, rien de tel ne semble les troubler.
L’arrivée d’un certain Bingley change la donne et amène un peu de nouveauté dans la morne campagne anglaise. Lui-même beau parti, il est accompagné de Darcy, héritier d’un Lord et donc potentiellement très riche. Tout le Hertfordshire s’émeut. Ils sont beaux, bien nantis, cultivés. Pourtant, si Bingley est apprécié à juste titre, l’orgueil démesuré de Darcy fait l’unanimité contre lui. En un clin d’œil, sa réputation se noircit…
On devine la rencontre des sœurs Bennett et des deux hommes. Darcy méprise tout d’abord Elisabeth : sa famille peu reluisante, ses origines modestes, sa beauté relative. Pourtant il s’en éprend lentement, sans s’apercevoir de l’indifférence complète de la jeune fille (on ne la lui fait pas). L’opposition de ces deux caractères fait tout l’intérêt du roman : l’orgueil, l’ego de Darcy contre la spontanéité voire l’insolence d’Elisabeth. Darcy est de ces personnages littéraires qui s’incrustent dans la cervelle du lecteur longtemps après avoir refermé le livre : cette noblesse, cette fierté à l’extrême, cette façon d’être amoureux malgré lui, en dépit de tous ses efforts, l’amour inexorable.
Même atmosphère confortable, légère et romanesque que dans Raison et sentiments : on retrouve d’ailleurs un peu d’Elinor chez Jane, et il n’est pas impossible de retrouver Willoughby sous d’autres traits. Bennett a un peu de M. Palmer, et sa femme, quelque chose de Mrs Jennings. Mais le lecteur s’en fout : on se laisse porter par la grâce d’Elisabeth, par qui tout passe, les amours plus ou moins heureuses de ses sœurs et d’elle-même, les paysages anglais et les portraits de personnages diversement détestables. Et puis Darcy.
Orgueil et préjugés, de Jane Austen, aux éditions 10/18
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
A chaque fois, je redécouvre l'atmosphère de l'Angleterre au XIX eme et j'adore ça. Les personnages principaux sont très bien développés ainsi que les personnages secondaire. On les aime tous même les plus bête et méchant et il est facile de les comparer et identifier avec les gens que l'on côtoie tout les jours.
Bref, à lire absolument !
PS: si on a la flemme de le lire, je recommande le feuilleton de la BBC basé sur ce roman avec le mystérieux Colin First et l'actrice qui joue Elisabeth Bennet est tout simplement super ! Par contre, le film avec Keira Knightley est un pale version du livre.