Depuis que j’ai lancé cette rubrique, je parle de films cultes, mais surtout de films que j’aime.
Et ceux que j’aime très fort, contrairement à ce que je clame en soirées, ne sont pas tous des chefs-d’oeuvres incontestés…
Comme Orgueil et Préjugés, que j’ai vu 7 fois au cinéma et 2809 en DVD. Au moins.
Peu importe les qu’en dira-t-on, j’ai envie de lui dédier aujourd’hui un petit bout de papier.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je vais te raconter ma vie. C’est de coutume.
Elizabeth Bennet et moi
En 2005, la mère de mon amie Lison nous a emmenées au cinéma, voir un film dont nous n’avions jamais entendu parler.
À l’époque, en bonnes pré-adolescentes, nous mettions un point d’honneur à être désagréables en toutes circonstances. Est-ce-que ça a vraiment changé ?
Nos pieds traînaient le long de la longue rue qui menait à l’UGC Porte Maillot.
Entre deux gémissements et trois airs consternés, nous avons pris place dans la petite salle de cinéma, les bras chargés de friandises supposées nous faire survivre à cet enfer.
Les lumières se sont éteintes, j’ai éternué, le film a commencé.
Au sortir de ces 2h07, nos humeurs avaient changé. De l’amour plein les yeux, la tête emplie de jupons, la gorge enrouée de sanglots, nous allions rentrer à la maison et en discuter pendant des heures.
Le lendemain matin, j’obligeais ma mère à m’y emmener de nouveau. Le jour d’après j’y suis retournée avec une amie. Celui d’après, avec ma voisine. Et ainsi de suite.
En tout et pour tout, j’ai donc vu Orgueil et Préjugés 7 fois au cinéma. Une fois par jour pendant une semaine, en somme.
C’était le début d’une grande histoire d’amour avec Jane Austen.
J’ai acheté tous ses bouquins dans plusieurs éditions, j’ai appris par coeur des passages de Raison et Sentiments, j’ai vu TOUTES les adaptations possibles et imaginables, j’ai vu les films sur sa vie, j’ai acheté des robes à jupons et à fleurs. J’ai TOUT fait.
Avec les années, Lison et moi l’avons regardé encore davantage. En DVD.
J’en ai aimé chaque robe, chaque musique, chaque plan et surtout chaque phrase.
J’ai adoré qu’Elizabeth dise non à Darcy sous la pluie. J’ai adoré qu’il lui dépose une lettre et s’en aille à cheval. J’ai adoré qu’elle soit fière et bornée, qu’il soit condescendant et sensible.
Depuis, j’ai grandi. J’aime d’autres films, d’autres thématiques.
La dernière fois que j’ai osé visionner O&P, j’ai soupiré et levé les yeux aux ciels. Parce que franchement, C’EST BEAUCOUP TROP CUCUL.
Mais qu’importe, j’ai toujours beaucoup de tendresse pour Elizabeth et Darcy.
Orgueil et Préjugés, de quoi ça parle ?
Sous le règne de George III, dans un petit village anglais, Madame Bennet n’a qu’un rêve : marier toutes ses filles. Et elles sont nombreuses.
L’arrivée de nouveaux voisins, M. Bingley et son ami M. Darcy, est une aubaine. Ils sont riches, beaux, bien élevés, et feraient de parfaits époux.
Ni une, ni deux, Madame Bennet et ses filles s’en vont courtiser les messieurs lors d’un bal dansant.
Elizabeth entreprend de parler à Darcy. Mais celui-ci est taciturne et ne lui porte que peu d’intérêt.
Monsieur Bingley, en revanche, tombe immédiatement sous le charme de Jane, l’aînée de la famille.
Au fil des semaines, Elizabeth croise Darcy lors d’événements mondains ou de manière inopinée. Mais son orgueil l’indigne.
Et puis finalement, elle se rend compte que le seul type qu’elle ne peut pas blairer est le seul auquel elle ne peut pas résister !
Orgueil et Préjugés, c’est une histoire de famille, un clash social, une lutte pour l’amour sincère.
Orgueil et Préjugés, l’adaptation d’un monument littéraire
Au cours de ta jeune vie, tu as surement croisé le travail de Jane Austen.
Célèbre auteure du 19ème siècle, elle a imaginé un nombre fou d’histoires romanesques. Libre penseuse, en avance sur son temps, elle rêvait d’amours libres et sincères.
Tu as peut-être étudié l’un de ses bouquins à l’école. Moi non, c’est ce film qui m’a fait l’aimer.
Orgueil et Préjugés est sorti en 1813. C’est la pièce maitresse de sa bibliographie. Elle a immédiatement joui d’un beau succès, qui s’est en plus perpétué à travers les siècles.
Dans son chef-d’oeuvre, Jane Austen dépeint les rigidités de la société anglaise avec esprit.
Orgueil et Préjugés, un rôle rêvé pour Keira Knightley
Dans un dossier de presse remis aux journalistes lors de la sortie en salles du film, l’actrice principale a confié :
C’est un livre qui m’obsède depuis que j’ai sept ans. Alors, jouer le rôle d’Elizabeth Bennet était une opportunité que je ne pouvais pas rater.
En tout cas, son amour pour l’œuvre est notable à l’écran. Elle donne une vraie épaisseur au personnage d’Elizabeth.
Pourtant, elle n’était pas le premier choix du réalisateur…
Orgueil et Préjugés, une décision difficile
Joe Wright n’était pas emballé à l’idée de choisir Keira.
Selon lui, la jeune femme était bien trop attirante pour prétendre au rôle d’Elizabeth.
Dans le roman, elle a en effet un physique bien plus austère, presque banal, ennuyeux. On est loin de la bombe atomique de Pirates des Caraïbes quoi.
Pourtant, il s’est laissé séduire par le côté brut du jeu de l’actrice.
Et heureusement. Aujourd’hui, je ne verrais personne d’autre camper la charmante Bennet !
Orgueil et Préjugés, un nouveau cap pour Joe Wright
Orgueil et Préjugés est la toute première réalisation de Joe Wright à destination du grand écran.
Il officiait d’habitude pour la télévision. Heureusement pour lui, le film a été bien accueilli par le public et pas trop assommé par les critiques, même par le sévère Télérama qui écrit, :
« Toute adaptation relève du défi.
Ici, on pourra regretter que la romance prenne le pas sur la satire, d’autant que le falot Matthew MacFadyen (Darcy) ne fait pas le poids face à l’effervescente héroïne, incarnée par la délicieuse Keira Knightley.
Néanmoins, une distribution british haut de gamme entraîne le récit sans faiblesse vers son happy end programmé. »
Avec le recul, je suis tout à fait d’accord avec cette analyse.
Orgueil et Préjugés, des adaptations libres
La version de Joe Wright n’est pas la première sur le marché. En 1940, Robert Z. Leonard livrait son Orgueil et Préjugés, porté par Greer Garson et Laurence Olivier.
Le livre a également été plusieurs fois adapté pour la télévision, notamment dans la série éponyme de la BBC (1995), emmenée par Colin Firth.
Ce qui est très drôle quand on sait que c’est également lui qui incarne Darcy dans Bridget Jones (une autre adaptation libre d’O&P) !
O&P a même droit à sa version bollywoodienne avec le très discutable Coup de Foudre à Bollywood.
Autant dire que Jane Austen a inspiré l’audiovisuel !
Voilà mon esturgeon.
Je te souhaite le meilleur des dimanches possibles, à ne te couvrir que d’un ruban et d’une ombrelle.
Ah, et si tu souhaites en savoir plus sur la vie de l’auteure anglaise, je t’encourage à voir le biopic Becoming Jane de Julian Jarrold, sorti en 2007 et porté par Anne Hathaway et James McAvoy.
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