Ils sont amoureux mais pas du même monde, ils se détestent mais vont finir par s’aimer. C’est une histoire d’amour dont on connaît l’issue, et pourtant, loin de tomber dans les clichés du romantisme, Orgueil et Préjugés (adaptation du roman du même nom de Jane Austen) nous offre 2h de plaisir…
Il n’est pas tâche aisée d’adapter à l’écran des personnages de papier, surtout quand le livre a eu son importance. L’atmosphère est-elle la même ? Les personnages sont-ils bien choisis ? Et si on perdait ce quelque chose qui a fait le charme du roman ?
Jeffrey Wright a amené avec lui, entre autres, Keira Knightley, Rosamund Pike, Simon Woods et Matthew MacFayde pour relever le défi. Et il a réussi. Il nous plonge dans l’Angleterre du 18ème, dans le Hertfordshire plus précisément, à travers des paysages grandioses parce qu’épurés. Pas d’excès, juste ce qu’il faut au moment où il le faut, les bonnes couleurs, les bonnes notes de piano et ce qu’il faut de flou. On prend part à la vie de la famille Bennett, un père, cinq filles et une mère, véritable crise de nerfs en jupon dont le seul but est de trouver un mari (riche) pour sa progéniture.
Les personnages sont aussi attachants que d’autres sont horripilants, mais toujours brossés avec un grand souci du détail, afin de leur donner à chacun leurs vies et leurs caractères. Aucun rôle n’est laissé au hasard, aussi second soit-il. Des cadettes Bennett hystériques sautant partout autant que le leur permettent leurs jupons, Keira (Lizzie dans le film) rayonnante en jeune femme pleine d’esprit avec juste ce qu’il faut d’impertinence et de réparties bien placées, et Matthew MacFayde (Darcy) aussi froid et orgueilleux qu’il est riche.
Et le jeu commence, celui du chat et de la souris : qui piquera l’autre en dernier ? Les répliques s’enchaînent et se savourent. Aimera ? N’aimera pas ?
Orgueil et Préjugés, c’est aussi la critique sociale d’un monde où tout se joue sur les apparences et le rang. Et si en mettant nos idées reçues de côté et en allant gratter un peu on se rendait compte que l’on s’était trompé ? Et si la personne en question n’était pas celle que l’on croyait ?
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