Publié le 28 janvier 2019
Une aura de mystère (bien hypocrite) plane autour de l’orgasme féminin.
Personnellement, j’ai eu la chance de comprendre instinctivement comment l’atteindre seule dès le plus jeune âge, et ce en 2 minutes chrono environ.
Pourquoi personne ne comprend rien à l’orgasme féminin
Pour moi, c’est à deux que les choses se sont compliquées — comprenez, avec un mec.
Comment les hommes pourraient-ils comprendre quoi que ce soit à la jouissance féminine quand les femmes elles-mêmes sont, non seulement privées d’éducation à leur propre plaisir, mais aussi jugées si elles osent s’y intéresser ?
Poser des questions et surtout écouter les réponses est toujours indispensable pour satisfaire l’ensemble des partenaires, quel que soit leur genre.
Mais quand une fille de 15 ans sur 4 ignore qu’elle est pourvue d’un clitoris, la communication n’est pas aisée…
Dans les commentaires de cet article, vous étiez nombreuses à confier ignorer si vous aviez déjà eu un orgasme ou non, et je crois que cette confusion est surtout due aux mythes qui circulent sur la jouissance féminine.
J’ai donc décidé de changer le monde, une fois de plus, en listant et en démontant ici les idées reçues les plus répandues autour de l’orgasme féminin. Ready ?
1. Le clitoris n’est pas facile à trouver
Commençons par le commencement avec un point sur le premier organe féminin du plaisir : le clitoris.
C’est la seule partie du corps humain qui est entièrement dédié au kif et aussi la plus innervée, ce qui en fait un organe très sensible.
Depuis mes années de collèges, j’ai l’impression que l’enjeu ultime pour les mâles hétéro se situe dans sa localisation.
Honnêtement, je pense que ce mythe s’inscrit dans la veine sexiste qui consiste à présenter les hommes comme de grands benêts.
Le gland du clitoris n’est pas difficile à trouver : il est TOUJOURS au même endroit, à savoir en haut de la vulve, au-dessus de l’entrée du vagin, entre l’urètre et le mont de Vénus. Tu remontes depuis la raie des fesses et c’est TOUT DROIT.
Pas la peine de le localiser au demi-millimètre près et d’appuyer dessus comme si c’était un bouton d’ascenseur car une stimulation trop directe peut faire mal tant cette partie du corps est sensible.
Pour être sûr d’avoir à peu près bon, mieux vaut frotter la zone avec la main à plat, et surtout, questionner l’intéressée pour affiner le mouvement, le rythme, la pression…
Pour réviser l’anatomie de la vulve en trois minutes, c’est par ici !
2. Les femmes sont vaginales OU clitoridiennes
Un sacré mythe bien ancré grâce à Papa Freud, qui passa sa vie à répandre l’idée que les femmes « adultes » jouissent par stimulation vaginale et que l’orgasme dit « clitoridien » est « un stade immature et archaïque de l’expression de la sexualité féminine ».
En effet, dans l’enfance, les femmes découvrent souvent le plaisir sexuel en stimulant le gland, la partie externe du clitoris.
Mais le clitoris possède aussi deux « branches » en interne qui entourent le vagin et se gonflent de sang pendant l’excitation, à la manière d’un pénis.
Il peut donc être stimulé de l’intérieur par la pénétration de doigts, de pénis ou de sextoy et dans ce cas, distinguer orgasme vaginal et clitoridien n’a pas de sens.
D’autres parties du vagin sont très sensibles comme la zone G et la zone proche du col de l’utérus.
Mais une femme peut également trouver la jouissance en stimulant toute autre partie de son corps, comme ses tétons par exemple.
Bien sûr, tout le monde est différent et certaines personnes sont davantage sensibles à telle ou telle stimulation, sans compter que de nombreuses combinaisons sont possibles, et de nombreux types d’orgasmes aussi !
La pénétration est donc loin d’être la seule pratique qui peut donner un orgasme à une femme.
3. L’orgasme féminin est long et difficile à atteindre
Ahahahah !
C’est cela oui, d’ailleurs, une femme se masturbe en moyenne une demi-journée avant d’avoir un orgasme…
Alors bien sûr, comme tout le monde, les femmes ont souvent besoin d’être détendues, d’être à l’aise pour jouir, ce qui n’est pas le cas dans le cadre d’un coït bite-centré et précipité par exemple.
L’orgasme est souvent présenté comme un truc mystique qui demande beaucoup de savoir-faire, de patience, voire de chance…
En réalité, pour celles qui pratiquent l’art du plaisir solitaire, mes études empiriques ont prouvé que quelques minutes suffisent.
Mais faire l’amour à deux, c’est tout autre chose que de se toucher solo dans sa chambre. Il faut gérer sa pudeur, sa timidité, son inexpérience, penser à l’autre, savoir ce qu’on aime, etc.
Ensuite, la masturbation donne au corps des habitudes de jouissance. Les femmes qui ne se masturbent jamais par pénétration peuvent donc être moins sensible à cette pratique dans les rapports à deux.
Notons que certaines femmes jouissent très vite. Cela peut même être un problème pour certaines que cette précocité empêche de prolonger la fête. D’ailleurs…
4. Toutes les femmes peuvent avoir des orgasmes multiples
Il est souvent dit qu’après la jouissance et l’éjaculation, les hommes connaissent une « période réfractaire » pendant laquelle ils n’ont plus du tout envie de sexe.
Ensuite, l’érection disparaît et il faut attendre un temps plus ou moins long pour bander à nouveau.
Ce n’est pas entièrement vrai, car certains hommes jouissent parfois sans éjaculer, et conservent ainsi leur érection, et/ou n’expérimentent pas de période réfractaire.
À l’inverse, il est courant de souligner le fait que les femmes pourraient jouir plusieurs fois d’affilée.
C’est physiologiquement possible, mais certaines femmes connaissent aussi une période réfractaire après l’orgasme.
Le gland du clitoris peut notamment devenir trop sensible pour être touché, voire douloureux, et le désir peut retomber subitement après la jouissance.
L’orgasme multiple n’est donc pas souhaité par toutes, et il est aussi accessible aux hommes.
5. L’orgasme féminin est EXTRAORDINAIRE
Quand certaines femmes inspirées racontent leur orgasme, j’ai parfois l’impression d’entendre le récit d’un trip sous acide : « Je vois des cascades, je suis un océan, j’ai un goût de sucre dans la bouche et ça joue du Mozart en arrière-plan ».
Loin de moi l’idée de mettre en doute leur parole, mais pour le commun des mortelles, un orgasme est la plupart du temps… un orgasme.
Quand on a l’habitude de se masturber, l’évènement peut devenir banal.
Cela dit, tous les orgasmes ne se ressemblent pas.
Certains ne donnent des sensations que dans les parties génitales, d’autres envahissent tout le corps, certains montent lentement , d’autres arrivent sans crier gare…
Je pense que chaque femme le vit à sa façon, et qu’il est contre-productif de classer les orgasmes du mieux au moins bien, car l’essentiel reste de prendre du plaisir !
Ce que tous les orgasmes ont en commun, ce sont leurs différentes phases, qui permettent d’identifier le phénomène en cas de doute…
Après l’excitation et un certain plateau du niveau de plaisir, vient la montée, puis la jouissance et enfin la « résolution », éventuellement suivie d’une période réfractaire durant laquelle l’excitation retombe.
Toutes ces phases pouvant être plus ou moins rapides et continues.
Tout comme la première fois n’est pas (forcément) un instant sacré de communion divine, l’orgasme c’est très agréable mais c’est pas toujours Space Mountain non plus.
Soulignons au passage que tout le monde n’est pas aussi vocal que dans le porno. Certaines femmes restent silencieuses quand elles jouissent, d’autres gémissent, d’autres crient…
Il n’y a pas de règle en la matière !
6. Les femmes ne jouissent QUE pendant le sexe
Les femmes peuvent jouir quand elles se masturbent, sur un tire-fesses, en faisant du vélo, en croisant et décroisant les jambes (si la couture appuie là où il faut), bref de mille et unes façons !
Elles n’ont même pas besoin d’être nues pour cela car le gland du clitoris est si sensible qu’il peut être stimulé à travers les vêtements.
Beaucoup de femmes découvrent d’ailleurs le plaisir sexuel par hasard, en se tortillant sur une chaise ou à cheval sur un accoudoir de canapé…
Cela peut même se produire de manière involontaire, quand elles font complètement autre chose, comme le raconte Anna :
« Depuis quelque temps, il m’arrive un phénomène assez particulier, presque magique : j’ai des orgasmes durant mes séances de sport.
Je ne sais pas comment ça se fait mais au bout d’environ 10 min de différents exercices abdominaux, je ressens une vague de plaisir intense (ce qui me motive d’ailleurs à tenir) ! »
Je vous ai dit que le clitoris était sensible !
7. Certaines femmes sont frigides et pi c’est tout
Non, la frigidité n’existe pas !
Le fait qu’une femme ne ressente pas de plaisir pendant le rapport peut avoir des causes très diverses.
Peut-être n’avait-elle pas vraiment envie, qu’elle est stressée, fatiguée, qu’elle a un blocage, peut-être que les choses sont trop précipitées, pas à son goût, que sa ou son partenaire ne se soucie pas de ce qu’elle aime ou qu’elle ne sait pas ce qui lui fait plaisir… Que sais-je encore.
Mais il n’existe aucune maladie du nom de frigidité…
Je vous rappellerai pour conclure que les femmes comme les hommes peuvent prendre du plaisir sans atteindre l’orgasme, et que jouir n’est jamais une fin en soi dans un rapport sexuel !
Après ça, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter bonne bourre, et à vous mettre juste ici UN GROS LIEN VERS MON PODCAST COUCOU LE Q, que j’animais chaque vendredi avec la gynéco Laura Berlingo.
Et toi, quelle est l’idée reçue la plus farfelue que tu ais entendue ? Y a-t-il d’autres mythes à démonter sur l’orgasme ?
À lire aussi : Comment faire jouir une femme quand on est un homme ?
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