La peur de l’avenir et la dépression font des ravages dans la jeunesse française. En octobre dernier, le magazine L’Étudiant publiait avec BVA et Orange la première édition de son Baromètre de confiance dans l’avenir, afin de comprendre l’état d’esprit et les attentes des 15-20 ans.
Le second confinement, l’arrêt de toute activité culturelle et de nombreux loisirs, la précarité grandissante… Tout cela creuse profondément le moral des jeunes. Réalisée mi-février auprès de 2.000 personnes scolarisées du lycée à bac+2, la suite du Baromètre de confiance dans l’avenir montre que certaines craintes et angoisses se sont fortement accentuées.
Les trois quarts des 15-20 ans en détresse
Une large majorité des personnes interrogées affirme aujourd’hui avoir perdu en motivation (74%), avoir l’impression de décrocher (71%)
, alors qu’ils n’étaient « que » 50% en septembre dernier, lors de la première enquête. Le contexte actuel a aussi pesé négativement sur leurs décisions, par exemple sur leurs choix de format d’études (40%) et sur leurs choix de lieux d’études (37%).
Les conséquences se font aussi durement ressentir quant à leur avenir professionnel : la moitié des élèves déclarent craindre la perte de valeur de leur diplôme. Une peur qui en déclenche forcément une autre : celle de ne pas trouver d’emploi une fois les études terminées… 62% des étudiants et étudiantes interrogées appréhendent cette perspective.
Quant à celles et ceux pour qui les études supérieures n’ont pas encore commencé, la pression sur leurs épaules se fait déjà sentir : 67% ont peur de ne pas pouvoir financer leurs études en raison des difficultés à trouver un job étudiant.
Un mal-être qui dure et un manque de solutions
Autant de données qui montrent un mal-être qui s’installe durablement. Elles sont d’ailleurs confirmée par d’autres études : à Rennes, l’étude Cover estime que un étudiant sur cinq souffre de troubles dépressifs, tandis que 40 % évoquent des troubles anxieux.
Quelles solutions sont mises en place pour venir en aide aux jeunes qui se sentent particulièrement délaissés en cette période de crise ? Des initiatives, comme le chèque psy en février, ont été annoncées afin de permettre à tous les étudiants de consulter un psychiatre ou un psychologue dans le cadre de trois séances gratuites. C’est justement dans ce cadre que le gouvernement vient de lancer le site Santé Psy Étudiant.
Reste que face à cette crise inédite, les étudiants font les frais du manque de moyens financiers et humains alloués à la question de la santé mentale à l’université, et plus généralement dans les établissements scolaires.
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