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Crédits : Pexels / Ketut Subiyanto
Grossesse

« On se lance dans le projet avec beaucoup d’espoirs » : journal d’une PMA, épisode 1

Mathilde et Amélie ont décidé de se lancer dans un parcours de procréation médicalement assistée pour avoir un enfant. Mois par mois, elles racontent les étapes, les difficultés et les joies de ce grand projet.

Cet article est le premier d’une série qui suivra le quotidien d’Amélie et Mathilde dans leur projet de PMA. C’est un cheminement qui peut être long, avec des moments de pause : la régularité de ce carnet de bord suivra celle de leurs évolutions dans la vraie vie !

Janvier 2022 : le début du projet

Il y a trois ans environ, nous nous sommes rencontrées sur le forum de Madmoizelle. Nous, c’est Amélie, 29 ans, et Mathilde, 28 ans.

Après un an de relation, nous avons commencé à évoquer notre désir d’avoir des enfants. Nous avons écouté des podcasts, lu beaucoup de choses sur les réseaux sociaux, cherché des témoignages un peu partout… Ces ressources nous ont permis d’affiner nos connaissances sur le sujet, et de se sentir relativement bien informées. Maintenant prêtes à la parentalité toutes les deux, nous avons décidé de nous lancer dans un projet de PMA.

Même si la loi de bioéthique de 2021 a ouvert cette pratique aux couples de femmes en France, nous avons choisi de nous tourner vers l’étranger pour une raison principale : la FIV ROPA n’est pas autorisée en France (elle est possible en Belgique, Espagne, Portugal…). C’est une méthode d’aide à la procréation qui permet l’implication des deux femmes dans la grossesse : l’une donne ses ovocytes, qui sont fécondés in vitro puis implantés dans l’utérus de l’autre femme.

Amélie a envie de porter un enfant. Mathilde n’en ressent pas l’envie, mais transmettre ses gènes est important pour elle. C’est comme ça qu’on s’est réparti les rôles, pour l’instant.

Un autre de nos critères est que l’enfant puisse avoir accès (s’il le souhaite) à des informations sur le donneur de sperme à sa majorité. C’est ce qui définit ce qu’on appelle un donneur semi-anonyme.

On se lance dans le projet avec beaucoup d’espoirs. On rêve que tout marche bien et vite, on espère ne pas rencontrer d’hostilité de la part des professionnels de santé… Certes, on est assez renseignées pour savoir que l’échec fait partie du processus — et que bien souvent, la grossesse n’arrive pas à la première tentative d’insémination — mais on a beaucoup de mal à l’envisager concrètement.

C’est un peu comme si notre cerveau connaissait les taux de réussites et les informations factuelles, mais que le reste de nous (nos sentiments, nos émotions) était dissocié de cette réalité et ne la prenait pas vraiment en compte.

Février 2022 : une asso et un notaire

On a suivi l’évolution de la nouvelle loi de bioéthique, et on s’est vite rendu compte qu’elle ne se mettait pas en place de manière fluide et homogène sur le territoire français. Via l’association Les Enfants d’Arc-en-Ciel, nous avons eu accès à des documents qui expliquent les coûts et les intitulés des actes notariés à faire réaliser pour commencer une PMA comme la nôtre : le consentement au don et la reconnaissance conjointe anticipée.

Ces deux documents évitent de devoir passer par la procédure d’adoption pour la mère qui n’aura pas porté l’enfant et lui permettent de protéger ses droits.

Mais en contactant plusieurs notaires de notre région, nous avons constaté qu’aucun n’était correctement informé sur ces actes, notamment sur la reconnaissance conjointe anticipée. En leur posant des questions par téléphone, nous avons remarqué qu’ils n’employaient pas les bons termes, ne proposaient pas les prix correspondants… Et donc, qu’ils n’avaient pas encore réalisé ces actes.

Nous avons incité le notaire le plus proche de chez nous à prendre contact avec Les Enfants d’Arc-en-ciel pour obtenir des modèles : ainsi, nous étions sûres d’avoir les bons documents lors de notre rendez-vous prochain.

Mars 2022 : trouver ses médecins

14 mars : Nous avons eu un premier échange téléphonique avec une clinique au Portugal. Ils ont répondu à nos questions et nous ont fourni un document expliquant la procédure de la FIV ROPA ainsi que la liste des examens médicaux à réaliser (de nombreuses analyses sanguines, un frottis et une échographie endovaginale). 

20 mars : Nous avons pris plusieurs rendez-vous médicaux, avec nos médecins traitants, pour se faire prescrire les différents examens à réaliser, et avec une gynécologue acceptant les suivis de PMA à l’étranger. Nous n’en avons pas trouvé dans notre département, et nous irons donc à 95 kilomètres de chez nous. Dans un mois, quand les examens seront réalisés, nous reprendrons contact avec la clinique portugaise.

22 mars : Aujourd’hui, nous avons eu accès à un comparatif des cliniques à l’étranger et c’est très clair : le Portugal semble être le seul pays à remplir nos critères principaux (la possibilité de la FIV ROPA et d’avoir un donneur semi-anonyme). En France, la nouvelle loi de bioéthique prévoit l’accès aux origines, mais pas avant la fin de l’utilisation du stock de paillettes [nom utilisé pour décrire les petits tubes dans lesquels sont conservés les dons de sperme congelés, et par extension, le sperme donné] de donneurs anonymes.

Au Portugal, le prix est aussi légèrement moins élevé qu’en Espagne ou en Belgique. L’acte médical comprenant la ponction ovarienne, la fécondation in vitro et le transfert coûte 5.400€. Toute autre ponction coûte 2.500€, et chaque transfert supplémentaire 1.290€.

Avril 2022 : changement de plan

20 avril : Début avril, nous avons fait toutes les analyses sanguines demandées par la clinique.

Amélie a prévenu son employeur de notre projet de PMA, pour l’informer de futures absences pour des rendez-vous médicaux. Ce n’est pas une conversation évidente, car cela touche à l’intime. Il fallait aborder son homosexualité, notre projet familial, des questions de santé et de gynécologie… Des sujets qu’on n’a pas toujours envie d’aborder avec son responsable.

Son responsable a bien réagi, et lui a dit que le nécessaire serait fait pour lui permettre de se rendre aux rendez-vous, notamment à l’étranger. Depuis, elle a eu l’occasion de demander des absences ou déplacer des jours de RTT si besoin. Ce n’est jamais facile, ni agréable, et on n’a pas forcément envie que notre employeur connaisse nos dates de règles ! Ses autres collègues ne sont pas au courant, à part la seule autre femme de son service.

Ce matin, nous avons eu rendez-vous chez le notaire pour signer le consentement au don et la reconnaissance conjointe anticipée (RCA), deux actes qui nous ont coûté 350€. C’est ce rendez-vous qui officialise le début du parcours PMA ! Désormais, nous sommes protégées et toutes deux reconnues comme mères de l’enfant à naître.

Cet après-midi, nous avons eu notre premier rendez-vous gynécologique, avec une docteure qui a l’habitude d’accompagner les couples de femmes. Nous avons toutes les deux réalisé un frottis et une échographie (deux fois 80€, avec un reste à charge autour de 18€ chacune).

Maintenant, nous devons attendre trois semaines pour avoir les résultats des frottis et envoyer tous les documents à la clinique portugaise.

Nous sentons que le parcours devient plus concret et nous avons envie que ça avance !

27 avril : Le projet PMA évolue un peu. Nous avons eu des retours négatifs sur la clinique au Portugal, de la part de femmes qui témoignaient de soucis de communication et de manque de sérieux.

Pour comparer, nous avons appelé une clinique en Belgique pour avoir des infos, et nous avons des rendez-vous fin juillet avec un psychologue, un médecin et une conseillère de la clinique belge. On va prendre le temps de réfléchir. Si on va en Belgique, on aura des examens complémentaires à faire (prises de sang, échographies). Ce n’est pas facile pour nous de ne pas connaître les délais des différentes étapes !

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Mai 2022 : Ce sera le pays des frites

7 mai : Nous nous sommes décidées pour aller au pays des frites et de la bière ! Cela nous paraît plus sûr et rassurant même si les coûts sont plus élevés.

Le don semi-anonyme sera possible : nous avons compris qu’en fait, c’est une histoire d’interprétation de la loi. Il n’est pas légal pour les donneurs belges d’être semi-anonymes, mais les cliniques peuvent se fournir en paillettes au Danemark (où se trouvent les deux plus grandes banques de spermes européennes) où le don semi-anonyme est possible.

Mathilde a eu son deuxième rendez-vous chez la gynécologue pour faire une échographie endovaginale le troisième jour de ses règles. La gynéco a pris des mesures diverses de son utérus et de ses ovaires et a compté les follicules de plus de 2 millimètres.

16 mai : Amélie est allée chez son médecin traitant pour lui demander une ordonnance pour les analyses complémentaires nécessaires pour la clinique belge. Le médecin accompagné d’une interne a refusé de lui prescrire ces analyses au prétexte qu’elles sont trop « spécifiques ». Ensuite, il a affirmé qu’elle devait aller les faire à l’hôpital sans ordonnance, donc sans remboursement !

Le parcours est à peine commencé que les difficultés sont déjà là. Nous n’avons pas compris le refus de ce médecin de faire une ordonnance légale.

Amélie est sortie du rendez-vous et a pleuré, paniqué, stressé… Une tempête émotionnelle. Heureusement que Mathilde était là pour la rassurer ! Nous avons décidé de poster un message sur un groupe Facebook d’entraide, et d’attendre le rendez-vous de Mathilde chez son médecin pour voir ce que nous allions faire.

18 mai : Mathilde est allée chez sa médecin traitant pour avoir une ordonnance pour les analyses sanguines complémentaires et des tests génétiques (Caryotype et tests sur 3 gènes dont la mucoviscidose). Elle a accepté sans soucis, et Amélie pourra prendre rendez-vous avec elle pour obtenir son ordonnance également.

La médecin a expliqué à Mathilde qu’elle nous faisait ces ordonnances par souci d’équité avec les couples hétéros, pour qui tous ces examens et analyses sont remboursés. Elle est consciente du coût financier d’une PMA à l’étranger. Nous sommes plutôt rassurées, nous aurons toutes les ordonnances ! Maintenant, il faut attendre le cycle suivant pour faire des analyses sanguines et l’échographie pelvienne pour Amélie.

24 mai : Ses ordonnances en main, Amélie a pu effectuer ses analyses. Mais sans la prévenir, ni consulter le médecin, le laboratoire a décidé de ne pas réaliser l’analyse de l’urée, et il a fallu refaire ce test.

Quand nous aurons reçu tous les résultats d’examens, nous pourrons confirmer nos rendez-vous en Belgique.

Juillet 2022 : Les choses se concrétisent

23 juillet : Nous avons passé la soirée avec deux amies que nous n’avions pas vues depuis longtemps. Ce fut l’occasion de leur annoncer le début de notre projet PMA ! Ce sont les premières à être au courant.

En effet, pour le moment, nous avons fait le choix de ne pas encore prévenir nos familles. C’est un parcours qui peut prendre du temps et nous ne voulons pas avoir à répondre à des questions à ce sujet pendant des mois, en particulier si cela n’avance pas…

Mais l’annoncer à ces deux amies, ça a été assez naturel. C’était émouvant d’en parler pour la première fois, et on est très heureuses d’avoir pu le faire ! Ce n’est pas facile de vivre tout ça sans rien dire à personne. Elles ont partagé notre joie, et ça a rendu les choses un peu plus concrètes pour nous.

24 juillet : Après une courte nuit, nous prenons la route pour la Belgique ! Notre rendez-vous est dans deux jours, mais nous avons décidé de partir un peu en avance pour avoir le temps de nous repérer dans la ville. C’est aussi l’occasion de visiter Bruxelles.

26 juillet : Nous arrivons avec un peu d’avance à la clinique. Une fois enregistrées à l’accueil, nous nous rendons dans le service où se tiennent nos trois rendez-vous de la journée.

D’abord, le médecin. C’est un rendez-vous très court (10-15 minutes), il a seulement vérifié que nous avions nos résultats d’analyses et demandé quelques informations très générales sur notre santé (tabac, drogues, opérations…) ainsi que la méthode de PMA souhaitée.

Ensuite, la psychologue. C’est un rendez-vous que Mathilde appréhendait, et elle avait peur d’être jugée sur ses capacités à être parent. Finalement, la rencontre s’est très bien passée : ce n’était pas une évaluation, mais plutôt un échange assez général sur le projet et la parentalité. C’était assez rapide (entre vingt et trente minutes), et ce moment ne nous a pas apporté d’autres pistes de réflexion. Ça doit être différent pour un couple qui n’a pas réfléchi à la méthode de procréation et l’anonymat du donneur, ou pour un couple hétéro pour qui le don ne va pas de soi.

Enfin, nous avons vu la conseillère sage-femme. C’est le rendez-vous le plus long et le plus dense. Il a duré 1 heure 15. La conseillère nous a expliqué les différentes étapes médicales du parcours : stimulation ovarienne pour produire des ovocytes (pour Mathilde), ponction folliculaire (le recueil des ovocytes, pour Mathilde), fécondation in vitro puis congélation des embryons, préparation de l’endomètre (pour Amélie) et implantation de l’embryon (pour Amélie). 

Pour chaque étape, elle nous a expliqué les protocoles, les interventions et les médicaments.

Lors de ce rendez-vous, nous avons signé de multiples consentements qui passent en revue les différentes situations qui peuvent survenir : paillettes de sperme inutilisées, embryons surnuméraires si famille estimée complète, embryons de mauvaise qualité ne pouvant être implantés, séparation du couple, décès d’une d’entre nous… Pour chaque situation, on a le droit de faire don pour la formation ou la recherche. C’est important de savoir que ces questions vont être posées et d’y réfléchir en amont parce qu’elles nécessitent réflexion et échange dans le couple, et ce n’est pas le genre de chose qu’on peut décider sur le vif en plein rendez-vous !

C’est aussi le moment où la conseillère a pris notre commande de paillette de sperme. Nous en avons commandé une seule, qui devrait permettre de féconder l’ensemble des ovocytes. Le délai d’attente actuel est de un à trois mois et la paillette semi-anonyme coûte 600 € (une paillette anonyme coûte 400 €). Quand la clinique la recevra, ils nous contacteront par mail et nous leur dirons quand nous voulons commencer la stimulation.

Pour les trois rendez-vous de la journée, nous avons payé 275 €.

Nous avons beaucoup aimé l’accueil de la clinique et des Belges en général. Nous nous sommes senties en confiance dans cette atmosphère chaleureuse et professionnelle. On sent qu’ils ont l’habitude de recevoir des couples de lesbiennes et à aucun moment, on ne s’est senties jugées. Pour l’anecdote, la secrétaire a même joué les guides touristiques pour nous conseiller une visite entre deux rendez-vous !

Nous sommes reparties de la clinique vers 15h30 et après 750 kilomètres, nous sommes arrivées chez nous à 23h30. Nous avons largement eu le temps de débriefer cette journée pendant ces 8 heures de route. Nous sommes contentes de ces premiers rendez-vous, on sent que ça avance et que le concret va pouvoir commencer.

Nous attendons avec impatience la réception des paillettes par la clinique. D’ici là… À dans quelques mois !

Les ressources d’Amélie et Mathilde

Au long de leur parcours, Amélie et Mathilde ont été aidées par les ressources suivantes :

À lire aussi : La PMA pour les couples lesbiens et les femmes célibataires est enfin une réalité en France

Crédits : Pexels / Ketut Subiyanto

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Les Commentaires

45
Avatar de Matilda Verdebois
2 août 2022 à 01h08
Matilda Verdebois
Outre le fait que le problème mentionné n'a jamais été le manque de témoignages de CF mais la répartition inégale entre les articles (et non uniquement les témoigngages) parentalité et les articles traitant des autres sujets, tu es vraiment en train de comparer quelques témoignages de CF sur ces "derniers mois" avec des articles sur la parentalite strictement toutes les semaines ? Si ce n'est tous les jours ?
Alors dans ton premier message, j'avais plutôt compris que tu déplorais l'absence de variété dans les témoignages d'une part, et la proportion trop importante d'articles liés à la parentalité d'autre part.
Donc ce que je voulais dire, c'était qu'il y avait quand même d'autres témoignages qui parlaient de mode de vie différents, notamment CF. Maintenant, je te rejoins totalement sur la différence de proportion, j'en parle plus loin dans mon commentaire initial. Je suis d'accord sur le fait qu'il y a une disproportion. Surtout que comme d'autres VDD, je trouve que les articles "promotionnels", qui font largement pencher la balance dans un sens, n'apportent pas grand-chose, au contraire de nombreux articles de témoignage qui apportent une dimension intéressante.
Mais si j'ai mal compris ton premier commentaire, je suis désolée, et je ne souhaitais pas t'agacer davantage en réagissant.
@PoussiM et @PennSardin j'avais bien aimé votre témoignage, c'est chouette de savoir que vos projets se concrétisent
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