Selling Sunset, c’est l’émission de télé-réalité de Netflix qui suit des courtières en immobilier dans une agence tenue par deux chauves grillés par les UV.
On y parle donc baraques à plusieurs millions, piscines miroirs, mais aussi sacs à mains en forme de chaise à strass, botox, mariage, amitié toxique et extensions.
La musique dans Selling Sunset, une litanie infernale selon les internautes
Au-delà d’une énième émission sur l’immobilier de luxe, Selling Sunset propose donc des portraits de femmes qui ne s’embarrassent pas du qu’en dira-t-on et bottent le cul de leurs détracteurs à coups de talons en plexyglas.
Au début de la saison 4, récemment mise en ligne sur la plateforme, Christine Quinn, la courtière la plus excentrique du programme, autour de laquelle se concentre le principal de l’intrigue, sort de sa Lamborghini jaune fluo, enceinte jusqu’aux yeux et pimpée comme jamais.
Elle n’est pas là pour déconner. C’est elle la boss.
Le son I Got Mine accompagne son arrivée en fanfare, dont les paroles signifient peu ou prou : « Ne prononce pas mon nom ! Quand je suis là, je ne veux pas t’entendre. Tout le monde veut me ressembler ». Un florilège de punchlines dont Christine aurait carrément pu elle-même être l’autrice.
Sauf qu‘elle est le fruit de vrais compositeurs et interprètes : Michael McQuaid, Colby Lapolla et Andrew Hansen.
S’il n’y avait eu que ce morceau, et à la rigueur une dizaine d’autres dans le même style, on aurait sans doute survécu aux dix épisodes avec nos tympans entiers.
Seulement voilà, cette saison, la production a décidé de pousser la chansonnette un peu loin, bousillant nos oreilles à coups de centaines de morceaux qui, au bout d’un moment, finissent tous par se ressembler, formant une bande-son uniforme et relativement insupportable.
Sur Internet, les aficionados de l’émission n’ont pas manqué relever que la bande originale ressemblait à « des chansons pop pour aliens », ou à « la musique d’un centre commercial en enfer ».
On aurait pas dit mieux même si, on doit l’avouer, on aime fort le côté très « bad bitch » de ces choix musicaux, qui soulignent avec force les moments de drama intense vécus par les personnages !
Mais nous bourrer le mou avec des sons sur TOUTES les transitions, TOUS les plans de drones et TOUTES les discussion, c’est un poil infernal. Merci d’arrêter.
Comment a été choisie la musique de Selling Sunset ?
Carrie Hughes, la personne en charge de la musique sur le programme, a avoué que certains morceaux partageaient quelques sonorités mais a insisté sur le fait que chacun d’entre eux demeure unique :
D’après moi, les sons ne se ressemblent pas tous. C’est sans doute parce que je travaille dans la musique. Ils ont la même vibe, mais ne sonnent pas tous pareil.
Il nous faut préciser que le travail de Carrie Hughes est considérable, car cette quatrième saison contient à elle seule quelque 150 chansons, qu’elle sélectionne elle-même. Pour ce faire, elle doit en écouter des milliers et choisir celles qui collent le mieux au programme.
Son travail consiste par exemple à trouver le morceau qui va parfaitement accompagner une scène triste, une scène de querelle ou, à tout hasard, une scène au volant d’une Lamborghini.
Elle doit ainsi créer des playlists entières sur le thème de l’empowerment féminin et a d’ailleurs expliqué au magazine Primetimer :
Le showrunner (Adam DiVello NDLR) voulait pousser le thème de l’empowerment. L’autre mot qui est revenu le plus dans ses recommandations était « féroce ». On a donc deux styles principaux sur l’empowerment féminin : le premier c’est « on est toutes géniales », « on peut le faire », et l’autre est plus du style « je suis mieux que toi ».
Si vous n’aviez jamais entendu les chansons qui passent dans Selling Sunset auparavant, rien de plus normal à cela : c’est tout simplement parce qu’elles proviennent de maisons, comme Position Music, qui s’occupent de trouver des centaines de morceaux à proposer à la production du programme Netflix.
En effet, et comme l’a précisé Carrie Hughes, l’émission n’a pas les moyens de s’offrir un morceau de Cardi B ou de Beyoncé. La plupart des sons ne répondent pas à une commande spéciale pour l’émission : ce sont des morceaux uploadés par des artistes divers dans l’optique de se faire connaître, récupérés par la prod.
Ainsi, et contrairement à ce qu’ont avancé plein d’abonnés Netflix sur Twitter, tous les morceaux sont le résultat du travail de vrais groupes ou d’artistes indépendants, non pas des fausses pistes bidouillées par la production !
Seulement, les chansons ont toutes été en effet choisies pour renforcer les personnalités rutilantes des meufs de l’émission.
Et nous, perso, on a mi-pris notre pied mi-eu envie de se crever les tympans !
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