Live now
Live now
Masquer
« On ne voyait pas où était le problème » : dans « C à Vous », Karin Viard revient sur le MeToo dans le cinéma // Source : Capture d'écran YouTube
Société

« On ne voyait pas où était le problème » : dans « C à Vous », Karin Viard revient sur le MeToo dans le cinéma

L’actrice est longuement revenue sur le silence quant aux violences sexuelles dans le cinéma français. Pour elle, ces comportements étaient totalement banalisés, voire « normaux » à l’époque.

« Quand on me dit que tout le monde était complice, à ce compte-là, je l’étais aussi, je trouvais tous ces comportements inappropriés assez normaux ». Des propos glaçants. Dans C à Vous ce lundi 26 février, l’actrice Karin Viard est revenue sur la nouvelle vague #MeToo du cinéma français.

« On ne voyait pas où était le problème »

Son témoignage dévoile l’ampleur de la problématique des violences sexuelles dans le cinéma. Elle relate du silence qui a régné dans ce milieu durant des décennies, et se souvient que les comportements dénoncés aujourd’hui étaient jugés « normaux ».

Elle affirme également avoir en été « victime » : « J’ai vécu et grandi là-dedans, au fond se faire un peu peloter… Je ne songeais pas à dire : ‘Mais ça ne va pas du tout ! Il faut qu’on dénonce ce genre de comportement’ », avant de confier avoir dû se défendre toute seule dans (s)on coin » pendant que « types très bien ne réagissaient pas ».

À lire aussi : Violences sexuelles dans le cinéma : enfin un MeToo en France ? Pour les César, 50/50 nous a répondu

Néanmoins, pour elle, le terme de « complice » pour les témoins restés bras ballants n’est pas approprié car « On ne voyait pas où était le problème ». Avant de continuer : « Ce silence assourdissant du cinéma qui serait complice de certains agissements à la fois oui et à la fois non. Certains oui. Mais la plupart des gens n’étaient pas spécialement complices. C’est comme si tu ne te posais pas la question », renchérit-elle. « Ce sont des comportements inappropriés que tu acceptes, tu ne sais même pas pourquoi. Tu ne te poses pas la question en fait. »

Karine Viard a repoussé Depardieu sur un tournage

L’actrice de 58 ans évoque ensuite Judith Godrèche, qui a multiplié les prises de paroles après avoir accusé les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon de viol alors qu’elle était adolescente.

« Je me souviens très bien avoir su que cette fille très jeune s’était mise avec ce mec très vieux et de m’être dit : ‘Elle est vachement mature pour son âge’. Tu ne songeais pas à te dire ‘il y a un truc qui ne va pas du tout’ », se souvient Karin Viard.

Enfin, Karin Viard est revenue sur les accusations portées contre Gérard Depardieu, qui est désormais visé par cinq plaintes. La comédienne a dévoilé que l’acteur avait touché des parties de son corps sans son consentement sur le tournage du film Potiche sorti en 2010. « Je ne dénonce pas du tout. Il a essayé, je lui ai dit fous moi la paix, et il a arrêté immédiatement ».


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.

Les Commentaires

6
Avatar de P0ire
29 février 2024 à 10h02
P0ire
Il y a des parties intéressantes dans son témoignage. Il n'empêche qu'elle trouve quand même le moyen à demi-mots de taper sur les femmes qui ont du subir "un depardieu". Parce que depardieu il n'est pas unique, il en existe une multitudes de depardieus. Et sincèrement, le bingo du sexisme-victim-blaming-slutshaming contient toujours la case "Ah mais gérard, oui il a toujours été problématique, mais moi je lui ai dit non et il est passé à autre chose".
Ce type de discours d'une part reconnait le caca devant les yeux en mode "oui ça existe" mais en même dit "enfin si tu veux l'éviter tu l'évites". Merci de reconnaître que le comportement est problématique, à force qu'on le hurle sur tous les toits on finit par l'entendre. Mais pas merci de remettre les victimes à leur place en leur disant que bah fallait dire non. Il aurait écouté. La preuve. Il a bien écouté quand elle a dit non.
4
Voir les 6 commentaires

Plus de contenus Société

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-20T111708.991
Lifestyle

« L’alcool est une condition sociale et on peut rapidement être mis de côté si on ne la remplit plus » : Elena, 36 ans, raconte comment elle a arrêté de boire

Source : Getty Image / MARIA DUBOVA
Féminisme

Ève, 42 ans : « Quand il m’a demandé où était le nettoyant après six mois de vie commune, j’ai pleuré »

5
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6
[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T170053.120
Santé

« On n’en parle pas assez, mais être malade prend du temps ! » : Solène raconte son quotidien avec une maladie chronique invisible

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T164414.844
Société

« Je n’ai pas porté plainte parce qu’il y a des enfants en jeu » : Jade, victime d’exploitation domestique à 17 ans

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T115104.723
Santé

« Le sommeil occupe une place bien plus importante dans ma journée » : Quitterie, 25 ans, raconte son quotidien avec la sclérose en plaques

Capture d’écran 2024-09-06 à 16.28.20
Bien-être

« On souffre en silence » : 3 femmes nous parlent sans tabou de leurs douleurs menstruelles

Capture d'ecran Youtube du compte Mûre et Noisettes
Argent

Je suis frugaliste : je vis en dépensant moins de 1000 euros par mois (et je vais très bien)

73

La société s'écrit au féminin