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On ne devient pas trans par pression sociale prouve une étude sur la dysphorie de genre
Santé

On ne devient pas trans par « pression sociale » prouve une étude sur la dysphorie de genre

Une étude confirme que les jeunes n’entament pas de transition de genre à cause d’un « effet de mode » qui affecterait surtout les personnes assignées femme à la naissance, comme l’argumentent souvent des politiques transphobes.

Nombreuses sont les personnalités politiques occidentales à arguer que les jeunes se poseraient beaucoup de questions sur leurs genres, voire entameraient des transitions par effet de mode et pression sociale. Alors que les droits des personnes trans sont continuellement menacés, un article scientifique publié par Pediatrics (sérieuse revue médicale éditée par l’académie des pédiatres états-uniens depuis 1948) vient leur couper l’herbe sous le pied.

Parmi les personnes trans, le ratio AMAB:AFAB est de 1,2:1

Sortie le 3 août 2022, l’étude scientifique a été menée par des chercheuses et chercheurs du Fenway Institute de Boston. Ensemble, ils commencent par tenter d’évaluer le nombre de personnes concernées. Parmi l’ensemble des personnes trans, l’écart s’amenuise entre le nombre de personnes assignées masculines à la naissance (AMAB) et le nombre de personnes assignées féminines à la naissance (AFAB).

C’est ce ratio que fabulent (en imaginant qu’il y a beaucoup plus de personnes trans AFAB que de personnes trans AMAB) et instrumentalisent souvent certains politiques pour criminaliser des soins médicaux d’affirmation de genre, aux États-Unis et dans d’autres pays occidentaux.

L’équipe de recherche du Fenway Institute de Boston a donc étudié des données sur l’identité de genre de 2017 à 2019 de personnes adolescentes à travers 16 états, pour en mesurer le ratio AMAB:AFAB. Ces informations ont été croisées avec d’autres sur l’intimidation subie, des pressions et le taux de suicide des personnes transgenres par rapport aux personnes cisgenres. Et voici ce qui en résulte :

« L’analyse a inclus 91 937 adolescents en 2017 et 105 437 adolescents en 2019. En 2017, 2161 (2,4%) participants ont été identifiés comme Transgender and gender-diverse (TGD) [ndlr : personnes dont l’identité de genre diffère de celle qui leur a été assignée à la naissance], avec un ratio AMAB:AFAB de 1,5:1. En 2019, 1640 (1,6%) participants se sont identifiés comme TGD, avec un ratio AMAB:AFAB de 1,2:1.

Les taux de victimisation par intimidation et de suicide étaient plus élevés chez les jeunes TGD que chez leurs pairs cisgenres. »

À lire aussi : Hanneli Victoire signe le livre d’amour trans qu’il manquait à la littérature française

La vie des personnes trans beaucoup plus menacée que celle des personnes cis

Les chercheuses et chercheurs en concluent que le sexe attribué à la naissance des adolescents TGD aux États-Unis ne semble pas favoriser les adolescents AFAB et ne devrait pas être utilisé pour s’opposer à l’offre de soins médicaux d’affirmation de genre pour les adolescents TGD.

En d’autres termes, les personnes trans assignées femmes à la naissance sont globalement défavorisées, et s’affirmer trans en grandissant ne fait qu’ajouter à leurs difficultés structurelles. Elles ne le font donc pas pour faire leurs intéressantes, s’intégrer ou devenir populaires. Il en va de même pour les personnes trans AMAB par rapport aux personnes cis.

« Les droits des personnes trans sont des droits humains » © inkdrop via Canva
« Les droits des personnes trans sont des droits humains » © inkdrop via Canva

Contester l’hypothèse de « rapid-onset gender dysphoria »

Cette étude d’envergure de Boston vient également en réponse à une hypothèse appelée « rapid-onset gender dysphoria » (ROGD), qu’on pourrait traduire par « dysphorie de genre à apparition rapide ». Cette hypothèse controversée suppose que des personnes pourraient commencer à ressentir une inadéquation avec le genre qui leur aurait été attribué à la naissance une fois à l’adolescence par « contagion sociale » (pression des pairs, volonté de s’intégrer). Et d’après cette supposition fortement contestée par la science, les personnes assignées femmes à la naissance seraient beaucoup plus sensibles, vulnérables, à cette prétendue contagion sociale.

Or, d’un point de vue méthodologie, la bancale hypothèse ROGD se base sur les témoignages de parents d’enfants concernés, et n’a pas pris la peine de consulter les jeunes trans en question. Et en réalité, le ratio AMAB:AFAB montre une légère surreprésentation de personnes trans AMAB par rapport aux personnes trans AFAB, aux États-Unis, actuellement.

Dans les faits, des deux côtés de ce spectre, les personnes trans subissent beaucoup plus de pression, d’intimidation, et d’injonctions aux suicides que les personnes cisgenres. S’annoncer trans ne rend pas magiquement populaire, au contraire : c’est bien la transphobie qui pourrait les réduire au silence ou pire. D’après une étude publiée en novembre 2016, soutenir les personnes trans dans leur volonté de transitionner permet de réduire les risques de tentative de suicide de 65% pour cette frange de la jeunesse surexposée aux violences transphobes.

À lire aussi : Toute la pluralité des transidentités est explorée dans cette série-documentaire aussi accessible que passionnante

Crédit photo de Une : Lina Vanessa Merchan Jimenez de la part de Studio Colombia via Canva


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Les Commentaires

19
Avatar de Horion
3 avril 2023 à 19h04
Horion
Mdr pardon mais quand chacun de nos post sont sourcées par des articles sur le sujet (avec des études sur le sujet dans les articles, il suffit de lire). Que ça nous accuse de tout mélanger (alors que c'est la même à priori dans ton message), que ça nous accuse de nier les detransition alors que ce n'est pas le cas car on a multiplier les exemples de prises en charge, de soutien, etc.
La seule chose que l'on dit, c'est pourquoi condamner une majorité pour une minorité.
DE PLUS EST-CE QUE VOUS LISEZ LES PUTAINS D'ARTICLES AVANT DE REPONDRE DE LA MERDE ????
Dans le premier article, il est bien dit que la transition MÉDICALE concernait une très très faible minorité (moins de 700 mineurs en France), pour des personnes SUIVIES depuis des années. Vous croyez que les hormones sont données dans une cave ? Ce sont des MEDECINS en EQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE qui décident.
Ma position la dessus c'est surtout d'encourager les transitions sociales (et c'est ce que demandent la majorité des mineurs trans).
J'en ai franchement marre de lire des conneries dont on s'efforce encore et encore de sourcer. Toujours les mêmes. Toujours les mêmes paniques. Après ça nous taxe d'hysteriques. Oui ça rend fou. D'autant plus que vos dires ça contribue à multiplier la transphobie que l'on se prend tous les jours. Comme si on cherchait à faire transitionner les gamins de force.
J'espère plutôt que les gamins ne seront pas trans pour une vie plus facile oui.
Le pire c'est que j'ai bien dit sur l'infertilité que l'on n'avait pas assez d'études mais qu'affirmer que ça rend sterile c'est faux.
Donc je t'invite à aller te cogner le petit orteil pour le dire poliment.
Je signale également pour transphobie oui et désinformation. Et si vous voulez aller pleurer sur la cancel culture du transactivisme, onpeutplusriendire, on est pas en démocratie, je vous invite à aller lire le figaro, Mariannes, valeurs actuelles, etc. Bref que des gros journées qui ont relayé les mêmes conneries debunker alors que nous personne trans, nous n'avons jamais eu aucun droit de réponses et que l'on ne bénéficie sûrement pas d'autant de visibilité.
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Voir les 19 commentaires

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