En partenariat avec Dean Media (notre Manifeste)
J’avais 8 ans, la première fois que j’ai menti. Un bobard timide et minuscule délivré à ma mère, qui n’a pas été dupe.
J’avais 8 ans aussi quand elle m’a sévèrement punie pour ce même mensonge. D’après elle, « qui vole un œuf vole un bœuf » — entends par là : « si je te passe ce petit mensonge, tu finiras par m’en faire de plus gros ».
Jewell, l’héroïne de On ment toujours à ceux qu’on aime, aurait justement dû se fier à cet adage…
On ment toujours à ceux qu’on aime, de quoi ça parle ?
Jewell Stone occupe le poste de serveuse dans un bar parisien. Seulement, ça n’est pas la vie dont elle rêve et encore moins celle dont elle parle à sa famille.
Depuis des années, elle monte des bobards de toutes pièces à sa grand-mère américaine qui vit dans le Vermont.
Celle-ci débarque un jour par surprise, et il faut bien que Jewell lui fournisse des preuves de sa vie professionnelle et surtout de sa vie familiale…
Car loin de simplement s’inventer une carrière dans la chanson, Jewell a aussi persuadé sa grand-mère qu’elle a eu une fille avec un dénommé Paul !
On ment toujours à ceux qu’on aime, de l’humour à la gravité
J’ai ri devant le nouveau film de Sandrine Dumas, mais ça n’est pas tout. Car On ment toujours à ceux qu’on aime a la grande vertu d’être ubuesque et intelligent à la fois !
Le public oscille donc entre le fou rire et le stress, parce que la situation de Jewell et Paul est d’un inconfort contagieux.
Ce long-métrage d’1h30 pose de vraies questions :
- Jusqu’où peut-on aller pour ne pas décevoir sa famille ?
- À quel point peut-on mentir à ceux qu’on aime ?
- Le mensonge peut-il être explicable voire légitime ?
- Comment revenir d’un énorme bobard dans lequel on s’est embourbée ?
Autant d’interrogations qui sont décryptées à travers les yeux des personnages, et qui donnent une vraie profondeur à cette comédie a priori légère.
On ment toujours à ceux qu’on aime, un casting parfait
La grande force de ce joli film est sans aucun doute son casting.
Si je connaissais bien le travail de Jérémie Elkaïm, petit chouchou du cinéma français qui s’est notamment illustré dans Premières vacances, Calls et La guerre est déclarée, j’étais moins coutumière de Monia Chokri.
Avec elle, je n’avais vu que Les Affamés, un film de zombies québécois, et Réparer les vivants. J’ai donc été ravie de la découvrir plus amplement au travers d’un personnage haut en couleurs !
Et je n’ai pas été déçue. La jeune femme est mon plus gros coup de cœur du film.
Naturelle et hilarante, elle semble ne plus jouer Jewell : elle EST Jewell.
J’aimerais également souligner la performance de Marthe Kellerj, grande actrice suisse qui a notamment donné la réplique à Matt Damon et à Dustin Hoffman, ainsi que celle de Fionnula Flanagan, non moins prestigieuse interprète de Bertha Mills dans Les Autres.
Bref, On ment toujours à ceux qu’on aime est un film très incarné, drôle et inspiré que je te conseille ardemment d’aller voir le 6 mars prochain au cinéma.
Alors, douce lectrice, tu comptes y aller ? Sans mentir ?
À lire aussi : 3 raisons d’aller voir La Saveur des ramen, un film qui émeut et qui donne faim
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.