« C’est qui les looooups ? C’est nouuuus ! » (Steppin’)
Commençons par le commencement. Prends une fille qui est complètement droguée aux films de danse (comme Save The Last Dance, Streetdancers, Steppin…) et qui a décidé, un jour, que se trémousser dans sa chambre n’était plus satisfaisant. Ajoutes-y deux copines qui veulent passer un bon moment, et aussi frimer aux fêtes en casant quelques pas sur du bon son ! On obtient un trio archi-motivé et guidé par un ami déjà initié…
Pas la peine de te dire que pour l’occasion, nous nous sommes toutes mises en jogging et en baskets. Arrivées les premières, nous avons tout le temps :
- de stresser quand mon ami me dit que la majorité des participants ont derrière eux deux voire trois ans de pratique (une dizaine d’années de danse in da house, ça compte ?);
- de faire fonctionner notre imagination;
- d’observer l’arrivée au compte-goutte des fameux participants, ainsi que du professeur.
Ce dernier point a confirmé ce qu’on pensait : « hip-hop » qualifie aussi une façon d’être. Au-delà des vêtements (pantalons larges, casquettes colorées, tee-shirts sérigraphiés…), il y a l’attitude. On n’est même pas encore dans la salle que certains sont déjà en train d’esquisser quelques pas. Quant au professeur (que nous appellerons « Prof » – oui, j’ai un trop-plein d’imagination en moi), c’est un jeune d’environ 25 ans, grand, avec la tête et le style de l’emploi, qui nous demande si on vient regarder ou danser. Si sûres de nous il y a quelques minutes, nous nous regardons toutes les trois en balbutiant des « Danser euh… Oui euh… ». Haha. Bon, plus le temps de se défiler, nous rentrons enfin dans la salle : petite, avec un grand miroir, des barres sur le côté. C’est parti…
Première partie du cours, les échauffements
Au moment où Prof annonce qu’on va s’échauffer comme des grands, c’est-à-dire seuls, nous devenons des professionnelles du mimétisme : le garçon à notre gauche fait des ronds avec sa tête ? Eh bien nous aussi ! La fille devant nous se penche pour toucher ses doigts de pieds ? Faisons de même ! Là, mon corps m’a clairement freiné. Oui, je fais partie de ces gens qui ne peuvent pas toucher leurs orteils plus d’une seconde, je commence à assumer. Peut-être parce qu’il a eu pitié, Prof augmente le son et décide de guider le groupe. Prof est bon, en moins de dix minutes, on a déjà très chaud à force de sauter et de se tortiller.
Deuxième partie du cours, les répétitions
Et ça s’enchaîne très vite ! Le rythme de la musique s’accélère, et Prof passe à la vitesse supérieure. Les lignes se forment, Prof bouge, le groupe suit. Rectification : le groupe essaie de suivre. Ca y est, on est dans le bain ! Ce n’est pas facile, mais ça fait du bien, à chaque fois qu’on s’arrête pour recommencer du début, les filles et moi nous nous regardons avec des mines concentrées, fatiguées, mais enjouées.
A noter : Prof peut se reconvertir en DJ, sa musique transperce nos tympans, c’est du louuurd ! La première chorégraphie sert à poser les bases pour être un bon danseur de hip-hop : il faut être vraiment ancré dans le sol, avoir du poids, contrairement à la danse classique très aérienne. Il faut faire de grands mouvements. Et surtout, tout le corps doit bouger, c’est-à-dire les jambes, les bras, mais aussi la tête et le buste ! La deuxième chorégraphie est du pur newstyle. Ce que je vais dire sera peut-être réducteur selon certains, mais le newstyle s’apparente à ce que tu vois dans les clips de hip-hop/R&B américains, les danses d’Usher ou de Justin Timberlake. Il n’y a pas vraiment de règles, tu écoutes la musique, et tu la traduis comme tu le sens. C’est un style dit hétéroclite. D’ailleurs, Prof nous a montré quelques mouvements de break et mon corps se souvient encore de ces passages au sol. Je savais que je n’étais pas souple, mais là, c’est une évidence : mon corps est rouillé à l’extrême ! On n’a pas eu à passer notre jambe derrière notre tête, mais pour moi c’était tout comme… Par contre, quand c’est bien fait (c’est-à-dire qu’il ne faut pas me regarder en pleine bataille avec ma jambe sur le plancher), c’est magique sur la musique.
Troisième partie du cours, la restitution
Prof nous laisse quelques minutes pour boire (on en a besoin) et pour réviser les deux chorégraphies mixées (le besoin est encore plus grand). Certains sont chauds bouillants, ils nous gratifient de mini-impros, et nous, on ne blague pas, on s’entraîne et on est à fond. Prof revient et nous divise en deux groupes de six personnes et chaque groupe passe l’un après l’autre. Prof nous rappelle qu’on a tous « notre propre style » et qu’il faut « danser ». T’es gentil Prof, mais pour l’instant j’essaie surtout de me souvenir de l’intégralité de la chorégraphie ! Toutefois, la musique est tellement bonne que tout le monde joue le jeu et fait des petits mouvements en attendant le départ. Et 5, 6, 7, 8 ! Je suis en plein kiffe. Être dans un groupe, donner son maximum, être en accord avec la musique… Que du bon !
Toutes les bonnes choses ont une fin…
Un quart d’heure avant la fin, Prof nous initie au Lock, danse inspirée de la musique funk et des chorégraphies disco. D’ailleurs, on danse sur du Jackson 5 ! Prof insiste, on doit exagérer nos mouvements, faire des grimaces, afficher de grands sourires. Mine de rien, c’est hyper complexe… Les filles et moi nous découvrons des talents d’improvisation au moment de la restitution. Et quand le cours se finit, on applaudit, on n’en revient pas, c’était excellent ! Une fois dehors, une seule envie : MANGER ! Bien sûr, l’atelier est situé au milieu de boulangeries, crêperies et autres restaurants… « Après l’effort, le réconfort » VS « Ne gâchons pas ces efforts » : c’est au choix, mais personellement je préfère la première option.
On parlera de ce cours pendant tout le trajet du retour, et encore des jours après… Alors si tu es dans un crew et que tu recherches trois filles prêtes à se déhancher, sache que nous sommes là ! Certes, on ne sait pas encore tourner sur nos têtes, ni se plier en quatre, mais on est pleine de volonté et on aime ça, c’est un bon début non ?
Quatre raisons de prendre des cours de danse hip-hop :
- Tu te crois dans un remix de Fame,
- C’est une activité de groupe, tout le monde est là pour la même chose et ça se ressent,
- Tu apprends à maîtriser ton corps, à le poser sur un rythme, et bien sûr tu acquiers de la technique,
- Tu aimes les musiques qui font Boum Boum, qui te font bouger le popotin, le Hip-Hop mais aussi la Funk
Une raison de ne pas prendre de cours de danse hip-hop :
- Tu n’aimes pas danser !
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