Mise à jour du 28 septembre 2021
En cette journée mondiale du droit à l’avortement, plusieurs organisations féministes réclament une nouvelle amélioration de l’accès à l’IVG :
« Women on Web, le Planning Familial, et l’Association Nationale des Centres d’IVG et de Contraception demandons la légalisation pérenne de l’IVG médicamenteuse par téléconsultation ainsi que les moyens pour la rendre réellement accessible. »
On l’a vu depuis plus d’un an avec la crise sanitaire : le dispositif de téléconsultation aide à pallier les trop nombreuses difficultés et obstacles entravant l’accès à une IVG.
Or, avec la sortie d’état d’urgence sanitaire prévue ce 15 novembre, cette mesure exceptionnelle prendra fin.
Les organisations sont formelles, il est nécessaire et urgent de la pérenniser :
« Nous affirmons que l’IVG médicamenteuse par téléconsultation permet d’élargir l’accès à l’avortement et de faciliter le parcours des femmes en adaptant le parcours de soin aux besoins de celles-ci. »
Avec le maintien pérenne de l’IVG médicamenteuse par téléconsultation, elles attendent aussi une campagne de sensibilisation pour faire connaître cette possibilité au plus grand nombre.
L’IVG par téléconsultation, une belle avancée
Article publié le 25 août 2021 —
Les évolutions de la loi autour de l’accès à l’avortement pendant le confinement de 2020 peuvent-elles changer en profondeur le recours à l’IVG en France ?
Il y a un peu plus d’un an, l’accès à l’IVG médicamenteuse a été facilité afin que celles qui ne souhaitaient pas mener une grossesse à terme pendant le confinement ait les moyens de le faire en dépit de la situation sanitaire et de la pandémie.
Le délai de l’avortement médicamenteux à domicile a donc été rallongé, passant de 7 à 9 semaines, et l’adaptation du processus a eu lieu, permettant aux patientes d’accéder à l’IVG grâce à des téléconsultations dans des conditions optimales pour recevoir toutes les informations nécessaires, se voir remettre leur ordonnance, et avoir un suivi post-prise de la pilule abortive.
Un soulagement pour beaucoup, même si comme en témoignait sur Madmoizelle Océane Viala, qui a connu des complications après son IVG, le risque d’échec de cette méthode existe et doit être anticipé.
Quelles sont les conséquences aujourd’hui ? C’est ce que détaille Hazal Atay de l’association Women on Web dans un article publié sur The Conversation :
« Mes collègues et moi-même avons analysé la croissance de la demande pour ces IVG par téléconsultation en France pendant l’année 2020, notamment durant les confinements. Nos résultats révèlent que les raisons avancées par les personnes ayant recours à ce type d’avortement ne sont pas uniquement en lien avec la situation pandémique. »
D’autres facteurs sont maintenant en jeu et font que davantage de personnes vont privilégier la téléconsultation pour avoir recours à une IVG : la discrétion, le respect de la vie privée et la commodité arrivent en tête dans les réponses des Françaises interrogées.
Le choix de la téléconsultation est aussi davantage préconisé par les plus jeunes, ayant entre 18 et 25 ans.
Un moyen d’améliorer concrètement l’accès à l’IVG
Pouvoir consulter un médecin depuis chez soi présente aussi l’avantage de pallier de potentielles difficultés pour se déplacer, ou de façon plus globale, l’isolement et l’éloignement géographiques en matière de recours à l’IVG.
Car l’accès à l’IVG n’est pas le même pour toutes, selon qu’on vive dans une grande ville ou en milieu rural et cette tendance ne s’est pas améliorée ces dernières année, comme le soulignaient les chiffres de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees) pour l’année 2019.
« Nos recherches suggèrent que la télémédecine peut aider les besoin des femmes et leur préférences pour la discrétion, la vie privée et le confort, tout en faciliter à augmenter l’accès et permettre un accès à l’avortement davantage centré sur la personne », insiste l’étude de Women on Web dans sa conclusion.
« La télémédecine peut aider à étendre l’accès à l’avortement dans des lieux où il reste limité, notamment les zones rurales. Améliorer l’accès et adopter une approche centrée sur la personne ont des chances de bénéficier aux plus vulnérables, qui sont les plus démunis ou qui sont dépendants financièrement, et qui sont aux prises à de plus hauts niveaux de jugement et de stigmatisation. »
En donnant la possibilité à chacune de consulter dans les conditions qui lui convienne, en rendez-vous ou depuis chez soi, cette petite avancée pourrait donc permettre de facililiter l’accès à l’IVG, mais aussi de faire baisser le nombre d’avortements tardifs.
À lire aussi : Pourquoi l’allongement du délai légal de l’IVG bloque en France
Crédit photo : National Cancer Institute via Unsplash
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