Le variant Omicron et l’impact qu’il pourrait avoir sur nos vies réveillent de nouvelles inquiétudes… Plus contagieux que les souches précédentes, il se propage déjà plus vite que la lumière, ombre au tableau des fêtes et des vacances d’hiver.
Mais Omicron ne se contente pas de perturber Noël. La nouvelle vague provoquée par le tsunami Omicron entraîne avec elle son lot de stress, d’addictions et de dépressions.
Il faut dire que le variant n’y va pas de main morte : à lui seul, il serait responsable de 100 000 cas de coronavirus en 24 heures sur l’Hexagone et de 20% des cas positifs au Covid-19. Ceux et celles qui pensaient voir la pandémie s’éloigner en ont pris un sacré coup au moral !
La coupe est pleine
La cinquième vague est là. Et avec elle, les nouvelles inquiétudes qu’elle remue ternissent la santé mentale de chacun et chacune. Les constats n’étaient déjà pas ouf (en France, 34% des personnes interrogées en février 2021 présentaient un état anxieux ou dépressif), cette fois-ci, il faut s’attendre au pire.
Les psychologues et les pros de la santé mentale constatent des taux élevés d’anxiété et de dépression et les lient volontiers aux inquiétudes persistantes engendrées par le virus et au traumatisme de la pandémie.
Un sentiment de fatigue et de stress qu’un article du New York Times résume bien :
« L’ampleur de la menace que représente le variant Omicron, qui se répand rapidement, n’est pas encore claire, mais la peur et le regain soudain de restrictions ont aggravé l’épidémie de solitude.
Ce sentiment d’infini, accompagné d’une détresse psychologique croissante menant à la dépression, est un thème récurrent dans deux douzaines d’entretiens menés en Asie, en Europe, en Afrique et sur le continent américain. Après deux années de politiques en dents de scie et d’émotions en dents de scie, de pertes terribles et de fausses aubes alléchantes, de fermetures de frontières et d’écoles fermées par intermittence, la résilience des gens s’est amenuisée. »
Une lassitude et une peur dont pas mal de gens peinent à se remettre, au fil des rebondissements. Silvia Saccardo, spécialiste des sciences sociales, expliquait également à The Guardian :
« Malgré les vaccinations, nous constatons que les gens ne sont pas revenus aux niveaux de bien-être d’avant la pandémie. Et ils ne retrouvent pas les niveaux pré-pandémiques d’activité physique, ce qui pourrait avoir des conséquences également, et c’est assez inquiétant, car si les habitudes de vie et le bien-être ne rebondissent pas naturellement, il est important de réfléchir à ce qu’il faut faire, à des interventions pour les aider. »
Pire, le Docteur Olugbenga Owoeye, directeur de l’hôpital neuropsychiatrique fédéral de Yaba, à Lagos, a déclaré que le nouveau variant augmenterait le taux d’abus de drogues, « entraînant ainsi une augmentation du nombre de troubles mentaux. »
Du côté des jeunes, ce n’est pas mieux. En novembre dernier, déjà, un rapport sur les droits de l’enfant constatait que le premier confinement avait entraîné un doublement des syndromes dépressifs chez les 15-24 ans.
Si, en France, on ne connaît pas encore les chiffres liés au nouveau variant, aux États-Unis, les premiers constats ne présagent rien de bon… Sharon Hoover, co-directrice du National Center for School Mental Health, confiait à The Guardian :
« Beaucoup d’enfants et d’adolescents ne disposent pas encore des mécanismes d’adaptation dont ils pourraient avoir besoin, et ils sont à certains égards à la merci des adultes qui sont là pour s’occuper d’eux. C’est une grave erreur pour les gens de dire : « Nos enfants vont s’en sortir, ce sont seulement les adultes qui vont souffrir. »
Une lueur d’espoir ?
Bon, on fait quoi du coup ? On se met en position fœtale et on attend que les vagues passent ?
Puisqu’on ne peut pas prédire les nouvelles tangentes que prendra le Covid et leurs conséquences sur notre mental, mieux vaut prévenir que guérir. Et à en croire les pros de la santé mentale, c’est déjà ce qu’il se passe depuis quelques semaines !
Aux États-Unis comme en France, les gens se bousculent aux portillons des cabinets de psychiatres et psychologues, si bien que la liste d’attente est parfois très longue. Au Texas, la ligne d’assistance en santé mentale spécialement mise en place pour le Covid a même enregistré un pic d’appels depuis le début du mois de décembre. « Je pense que le fait que les gens cherchent à suivre une thérapie en masse est une bonne chose », se réjouit une thérapeute.
Décrié par les psychologue eux-mêmes, qui y voient une forme de thérapie au rabais, le futur remboursement des séances saura-t-il colmater la nouvelle crise de santé mentale qui nous arrive sur le coin de la gueule ?
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Crédits photos : Andres Ayrton et Liza Summer (Pexels)
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