Les visuels sont accrocheurs, l’article qui les accompagne est complet, et le message est clair : as-ti-quez-vous !
« C’est une partie saine et normale de la vie sexuelle de chacun et chacune. Quel que soit votre statut relationnel, votre âge, votre orientation sexuelle ou votre identité de genre, la masturbation est un moyen sain d’en apprendre davantage sur votre corps, sans compter ses effets bénéfiques pour la santé ! »
C’est le message de la campagne du ministère de la Santé de l’État du Queensland en Australie, visiblement bien décidé à tordre le cou aux tabous liés aux plaisirs solitaires.
Le dispositif aborde les questions du consentement, des préjugés liés à l’auto-satisfaction sexuelle, des bienfaits de la pratique pour la santé mentale et sexuelle, et bien d’autres thématiques accessibles, sans branlette intellectuelle.
Branlez-vous, vous déprimerez moins
Au vu des visuels guillerets de la campagne, le message du ministère semble s’adresser en priorité aux aux jeunes australiens et australiennes. L’objectif ? Réduire la honte autour de la masturbation et en promouvoir les avantages insoupçonnés.
L’article qui chapeaute les posts sur les réseaux sociaux insiste d’ailleurs sur la côté sex positive du dispositif en déconstruisant les clichés de l’onanisme :
« Certaines personnes sont gênées par la masturbation en raison de mythes dépassés. Par le passé, on a parfois pensé à tort que la masturbation était réservée aux hommes et qu’elle était à l’origine de problèmes de santé, de perversions, d’une diminution de la fonction sexuelle, de l’infertilité, etc. »
Au contraire, s’astiquer serait bien plus bénéfique que ce que l’on pense. Au-delà du plaisir éprouvé, se masturber libère des endorphines qui influencent positivement la santé mentale ; elle aide à réduire les crampes menstruelles, encourage une image corporelle positive et une forme de sexe safe (lorsqu’elle est pratiquée en solo) ; cerise sur la clito, elle permet aussi de se familiariser avec ses préférences sexuelles !
La masturbation serait si bonne pour la santé mentale, physique et sexuelle, qu’elle serait même recommandée par certains spécialistes pendant l’accouchement pour, entre autres, « accélérer la progression des contractions pendant le travail ».
Que du bon, donc !
On se détend le slip
Si certains n’explorent leur sexualité ou la masturbation qu’à l’adolescence voire plus tard, la plupart des enfants découvrent leurs parties génitales et commencent à se toucher très tôt. Il n’y a donc pas vraiment d’âge, dans la limite du raisonnable, pour commencer à parler du sujet !
D’ailleurs, les jeunes adultes et les ados rechercheraient principalement des informations sur la santé sexuelle via Internet, « pour des raisons de confidentialité et de respect de la vie privée. »
La campagne du ministère de la Santé australien a donc pour ambition d’apporter des réponses informées et positives à ce sujet ! Outre les petits tips partagés, l’opération encourage à discuter de masturbation avec les plus jeunes dans un cadre informel et ouvert et d’insister sur le fait que la pratique est différente pour toutes et tous. Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon de se branler. On n’est même pas obligée d’en avoir envie, d’ailleurs !
Le document boucle son plaidoyer pour la branlette de manière positive :
« Il est important que nous nous efforcions tous de normaliser les messages sexuellement positifs sur la masturbation afin de réduire les sentiments de honte et de peur associés chez nos jeunes. […] Certaines personnes aiment se masturber régulièrement, tandis que d’autres préfèrent ne pas le faire du tout. Les deux sont tout à fait acceptables ! »
À quand le même type de campagne en France ? Jusqu’ici, plusieurs initiatives ont été lancées par le planning familial, la RATP ou par des associations autour du consentement, du harcèlement sexuel et même du polyamour, mais le gouvernement reste silencieux sur les questions de plaisir, en solo comme à plusieurs…
Olivier Véran, qu’est-ce que tu branles ?
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Crédits photos : Deon Black (Pexels) / Queensland Health
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