Bon, c’est officiel, il y a un trait en plus ou bien une petite croix qui vient d’apparaître sur le test de grossesse que vous tenez fébrilement entre vos doigts.
Si cette dernière est désirée, outre l’excitation que vous pouvez commencer à ressentir (ou la panique ?), vous vous sentez peut-être déjà complètement dépassée quant à la marche à suivre. OK, il y a un embryon dans votre utérus, mais on fait quoi maintenant ? Quel professionnel de santé consulter ? Quand ? Et à quelle fréquence ? Il va se passer quoi ces prochaines semaines ?
Pas de panique, on va vous guider pas à pas, trimestre par trimestre, pendant ces neuf longs mois de grossesse, et même encore un peu après.
Le premier mois de grossesse, il se passe quoi ?
Depuis que vous avez réussi à faire pipi 15 secondes sur un bâtonnet sans trop vous en mettre plein les doigts (la solution alternative peut aussi être de faire pipi dans un verre et de faire tremper le stick dedans, c’est moins relou), vous vous demandez par quoi commencer.
Il faut prendre rendez-vous auprès d’un médecin ? Déclarer la grossesse à la sécu ? Déjà préparer l’inscription en maternelle ? Tout doux, Jolly Jumper, on n’y est pas encore.
Déjà, il faut demander à votre médecin généraliste (ou sage-femme) de vous prescrire une prise de sang à effectuer en laboratoire, afin de confirmer officiellement la grossesse grâce à votre taux d’hormone βhCG présente dans le sang.
Dans la foulée et quitte à vous faire vampiriser les veines, autant vous faire prescrire aussi toute la panoplie du bilan sanguin de début de grossesse, avec dépistage du VIH, de la syphilis, des hépatites… Le ou la professionnelle de santé qui vous suit en profitera certainement pour faire déterminer votre groupe sanguin et vérifier si vous êtes déjà immunisée contre la toxoplasmose et la rubéole, bref la totale quoi.
Ne vous inquiétez pas, la personne que vous allez consulter saura exactement quoi vous prescrire ! Et si vous voulez attendre un peu pour toutes les analyses et juste faire celle qui confirme votre grossesse, vous le pouvez aussi.
Si vous n’avez pas déjà commencé à prendre de l’acide folique avant même la conception du grumeau, c’est aussi le moment de vous en faire prescrire, comme nous l’explique la docteure Tania Totolidis, médecin généraliste :
« L’acide folique est essentiel pour la fermeture du tube neural du fœtus. Dans l’idéal, on attaque dès qu’on a un projet de conception, afin de faire le plein de vitamines, car les femmes sont régulièrement carencées.
Une fois la grossesse lancée, on switche vers une multivitamines qui contient toujours de la vitamine B9 en plus d’autres choses. On prend ça toute la grossesse et même après ! Le bébé va puiser dans nos réserves, donc c’est pas plus mal de refaire ses stocks en post-partum, a fortiori si on allaite. »
Côté alimentation, votre médecin ou sage-femme pourra aussi vous donner des conseils sur les aliments déconseillés. Cela mériterait un article entier pour démêler les idées reçues sur le sujet (qu’on fera très certainement !), mais en attendant, vous pouvez déjà essayer d’arrêter l’alcool, le tabac et les drogues. N’hésitez pas à demander de l’aide, le ou la professionnelle de santé pourra vous orienter vers les bonnes personnes (consultation d’addictologie, etc.) pour que vous ne soyez pas seule dans votre coin à galérer et culpabiliser.
Le deuxième mois de grossesse, ça commence à être un peu concret
Bon OK, vous ne réalisez peut-être pas encore complètement que vous êtes enceinte (et ça peut arriver bien plus tard d’ailleurs, pas d’inquiétude), et pourtant votre corps commence à bien piger qu’il y a quelqu’un qui squatte.
Vous avez peut-être des nausées, les seins douloureux, une grosse fatigue et une envie subite de cramer des bagnoles (non ça, c’est pas la grossesse hein, c’est juste la société qui met sur les nerfs), et vous chialez peut-être fréquemment devant n’importe quelle pub un peu émouvante qui passe à la télé. Rien d’anormal, ça va passer (ou pas).
Côté médical, vous devez avoir pris rendez-vous chez votre gynécologue, votre médecin traitant ou votre sage-femme, pour faire un premier bilan gynécologique. Effectué entre la 4e et la 7e semaine d’aménorrhée (ou SA pour les intimes, mais en gros, c’est le nombre de semaines passées depuis vos dernières règles), il faut éviter de le louper.
Pendant ce rendez-vous, vous serez pesée, et questionnée sur votre mode de vie : est-ce que vous fumez ? Est-ce que vous faites du sport ? Est-ce que vous votez RN ? Qui est le plus fort entre l’hippopotame et le rhinocéros ? Votre tension artérielle sera prise, on vous demandera vos antécédents médicaux et ceux de votre famille, afin de déterminer si votre grossesse devra bénéficier ou non d’un suivi particulier.
C’est aussi le moment où votre praticien fera une première estimation de votre début de grossesse et pourra aussi vérifier, à l’aide d’une éventuelle échographie pelvienne, que l’embryon est bien placé dans l’endomètre.
Côté administratif, à part prendre un rendez-vous pour le mois suivant afin de réaliser votre première vraie échographie et organiser votre rendez-vous du 1er trimestre, vous êtes encore un peu peinarde, profitez-en. Enfin, autant que les maux de grossesse vous le permettront quoi…
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Le troisième mois de grossesse et les premiers rendez-vous importants
Allez là, ça y est, vous y êtes, vous avez passé les premiers (longs, si longs) mois de grossesse. Les risques de fausses couches diminuent, vous commencez à être un peu serrée dans vos fringues, la machine est en route.
Niveau rendez-vous et déclarations administratives, les choses sérieuses commencent. Entre 11 et 15 SA, vous allez pouvoir effectuer une échographie de datation, qui déterminera avec un peu plus de précision la date de conception du divin enfant.
Cette échographie sert également à vérifier que le fœtus se développe bien, à localiser le placenta, à mesurer le volume du liquide amniotique dans lequel votre crevette fait trempette, et aussi à mesurer la clarté nucale du fœtus, première étape dans le dépistage de la trisomie 21. On pourra également vous proposer une prise de sang pour calculer plus précisément les chances que votre fœtus soit concerné, mais ce n’est pas obligatoire.
À la fin de ce rendez-vous, vous recevrez la fameuse « déclaration de début de grossesse ». Ce papier est à transmettre à votre CPAM et à la CAF, afin de les informer de votre état, d’être bien remboursée des soins que vous devrez effectuer par la suite, de connaître les dates de votre congé maternité (si vous êtes salariée ou indépendante) et de débloquer d’éventuelles aides financières de la CAF (selon votre niveau de revenus).
La fin du troisième mois est aussi l’occasion de vous inscrire dans une maternité ou une maison de naissance, si c’est là que vous souhaitez accoucher. À Paris, il est même conseillé de s’inscrire encore plus tôt, pour éviter d’accoucher sur le parking du MacDo parce que vous aurez trop tardé à vous enregistrer et que le service affichera complet.
Petit détail qui a son importance, comme le souligne le site Ameli.fr :
« Votre grossesse peut être suivie sur le plan médical, par un médecin (généraliste ou gynécologue) ou par une sage-femme, en libéral, à l’hôpital ou dans un centre de protection maternelle et infantile (PMI). La sage-femme peut assurer en toute autonomie la surveillance de votre grossesse, si celle-ci ne présente pas de risques particuliers. »
Vous pouvez donc choisir de vous faire suivre par le praticien ou la praticienne de votre choix, en fonction de votre sensibilité, de votre expérience, et de votre état. Et comme nous le précise Tania Totolidis :
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« C’est bien d’avoir une visite par mois chez son médecin (généraliste ou gynéco) ou sa sage-femme. C’est l’occasion de vérifier la tension, l’absence d’infection urinaire et de discuter des maux de la grossesse. »
Allez, ça y est, vous avez enfin terminé le premier trimestre de grossesse ! C’est parti pour la suite qui devrait être un peu moins nauséeuse (on croise les doigts pour vous) et pleine de nouvelles sensations.
En attendant, c’est peut-être le bon moment pour annoncer votre grossesse au boulot (même si vous n’avez aucune obligation légale à le faire et que vous pouvez très bien le faire plus tôt ou plus tard si vous le désirez) et pour réfléchir à votre remplacement pendant le congé maternité.
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