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Culture

Je suis un oiseau migrateur, un film poétique et prenant sur la crise des réfugiés

Qu’est-ce que c’est d’être un migrant, obligé d’assister à la guerre, à la mort et à la souffrance de ses proches ? Le court-métrage Je suis un oiseau migrateur aborde le sujet avec poésie et justesse.

— Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec le Nikon Film Festival. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.

Dans les médias, on en parle comme de la crise des migrants (réfugié étant un statut, délivré par un État) : depuis plusieurs années, des millions de personnes se sont enfuies de chez elles.

Rien qu’en 2015, on en a dénombré plus d’un million

. Parmi ces personnes, beaucoup viennent de Syrie (mais pas toutes), et se sont tournées vers l’Europe.

Mais dit comme ça, ce ne sont que des chiffres, qui reflètent bien mal la réalité vécue par tous ces gens et les épreuves à traverser. Pour mieux la comprendre, le court-métrage Je suis un oiseau migrateur propose la poésie et la danse autour d’un personnage, qui à lui seul représente ces hommes et ces femmes.

je-suis-un-oiseau-migrateurCliquez sur l’image pour voir le court-métrage (il faut qu’Adblock soit désactivé)

Le film est en lice pour le Nikon Film Festival 2017 et fait partie des finalistes du Prix du Jury. Pour ma part, je trouve que le court-métrage n’a pas du tout volé sa place en finale, car les mots, comme la musique et la danse, m’ont bouleversée.

Tout est si bien résumé dans le texte en voix off, récité ou plutôt déclamé par la réalisatrice, Anne-Lore Leguicheux. Cette dernière est également l’auteure du texte, mais pas de la chorégraphie, pour laquelle elle a préféré se reposer sur les deux danseurs, Davy et Mélodie.

Pour Anne-Lore, la question du choix de la thématique ne se posait pas. La jeune femme est à la fois comédienne et metteuse en scène, ainsi qu’assistante sociale auprès de personnes demandeuses d’asile. Elle est donc au plus proche des problèmes des migrants.

Contactée pour l’occasion, elle m’explique sa démarche :

« Je suis avant tout une citoyenne et la solidarité est un devoir de citoyen. On est tous construit de la même manière : une tête, deux bras, deux jambes et un cœur. Et ça suffit pour vivre ensemble.

Si j’ai choisi l’art pour porter ce message, c’est parce qu’il s’agit de notre plus belle arme. L’art n’a pas de frontière. Il est universel et parle à chacun d’entre nous.

Avec ce film nous voudrions apporter de l’espoir ! Nous aimerions que ceux qui ont les yeux fermés aient envie de les ouvrir, que ceux qui se battent se sentent moins seuls, que ceux qui ont fait ce long voyage pour survivre aient confiance en l’avenir. C’est pour ça que l’histoire du film se finit bien. Pour montrer que c’est possible. »

Pour le plaisir, voici un extrait du texte retranscrit. Je te laisse sur ces mots :

« C’est au bord de ce monde qu’il a vu des corps vidés de sang par des hommes vidés de sens, qu’il a vu ces robots immondes sans jamais vivre dans la haine. Parce que l’erreur est humaine, parce que même au bord du monde, il a des rêves pour demain et espère chaque soir un prochain matin. »

Pour voter pour ce court-métrage, c’est par ici que ça se passe.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

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