Devant le grand auditorium Louis Lumière, célèbre pour accueillir chaque année le festival du film de Cannes, des dizaines de personnes, sur leur 31, ont fait la queue pour assister à la cérémonie de clôture de la saison 5 de Canneséries — d’après nous moins pour l’annonce du palmarès que pour la projection des premiers épisodes du Flambeau. La preuve avec le tonnerre d’applaudissements et les hurlements ravis qui ont accompagné l’arrivée de Jonathan Cohen dans le cinéma.
Après la remise des prix, une partie de la distribution de la série parodique française est venue présenter la saison 2 de La Flamme, en précisant bien que cette série était à la base « une connerie ».
Une belle connerie, certes, bien produite, incarnée et marketée… mais dont les nouveaux épisodes nous ont malheureusement laissé sur notre faim.
Le Flambeau, direction l’aventure
Dans la saison 1, déjà présentée au festival Canneséries en 2020, Marc voulait rencontrer l’amour via un programme de dating où des femmes devaient se battre pour lui.
Adaptation de la série Burning Love, de Erica Oyama, La Flamme était un délice d’idiotie précise, façonnée par la plume experte des auteurs Florent Bernard, Jonathan Cohen et Jérémie Galan.
Dans cette saison 2, Marc se retrouve cette fois-ci catapultée sur une île, persuadé que les autres participants sont encore là pour le séduire. Pourtant, cette fois-ci, il n’y a qu’un objectif : survivre.
Évidemment notre bon Marc, toujours infernal et à côté de la plaque, est en costume et en mocassins, quand tous ses concurrents sont en tenue de sport.
Très vite, il réalise que les autres membres de l’émission ne sont autres, pour la plupart, que ses anciennes prétendantes, parmi lesquelles Anne, sa némésis, Soraya, finalement vivante, et Chatalere, qui pour l’occasion a également fait tomber le haut.
Les autres aventuriers sont : un enfant bulle (prétexte à plein de vannes de mauvais goût), un auteur de bouquin d’aventures, un barman et l’ex-femme de Tony Tonic.
Toute cette petite troupe doit se diviser en deux équipes — dont l’une est leadée par Anne, ce qui exaspère Marc au plus haut point — et le jeu peut commencer.
D’abord, il convient de passer une première épreuve, qui consiste à garder un flambeau allumé tout en effectuant un parcours, puis vient le moment crucial de l’élimination.
Également, il faut réussir à faire naitre un feu, la source de toute survie sur une île, mais c’est sans compter sur Marc qui jette de l’eau sur le foyer, pour dormir dans le noir.
Le Flambeau, trop poussif
Sur le papier, on signe carrément pour une parodie de Koh-Lanta version crétine, avec en guise de casting tout le gratin du cinéma humoristique français (mention spéciale à Camille Chamoux qui est décidément excellente quoi qu’elle fasse).
Malheureusement, entre une idée jetée sur le papier et un programme télé, il existe un monde que Le Flambeau n’a cette fois-ci pas réussi à franchir.
En effet, le début du programme (il est possible qu’il évolue pour le meilleur évidemment, nous ne nous basons que sur les deux premiers épisodes) tire sur la corde du concept de sa première saison, en conservant notamment beaucoup (trop) des personnages initiaux.
Ainsi, on fait revenir Soraya (Adele Exarchopoulos) comme prétexte à une romance lesbienne avortée dont on avait déjà suffisamment soupé dans la première saison, on retrouve Anne (Ana Girardot), comme antagoniste de Marc, ou encore Tony Tonic (Ramzy Bedia), qui n’est vraiment pas le personnage de la saison 1 qu’on aurait gardé, mais soit.
La logique aurait voulu, au vu des velléités des créateurs à façonner une parodie d’une autre émission, que la saison 2 n’accueille que des nouveaux personnages et puisse de fait redémarrer sur de nouvelles bases, mais la série s’obstine à conserver les enjeux de la première saison, en la transvasant simplement dans un nouveau décor.
Ce qui fait de ces nouveaux épisodes ni plus ni moins que du fan service, la première saison de La Flamme ayant suffisamment cartonné sur Canal+ pour acquérir une vraie base d’aficionados impatients de découvrir la seconde saison. On pense notamment aux scènes où Marc s’acharne sur Anne (on l’a déjà vu, passons à autre chose) et se confie au docteur Juif — très drôle mais encore une fois : scène déjà vue et exploitée. Dommage toutes ces redites.
Par ailleurs, on a eu l’impression assez désagréable de ne voir que des potes se fendre la gueule à base de private jokes. Ce qui confère immédiatement une sensation d’extériorité et cristallise un certain rejet, de notre part, pour cet apparent entre-soi.
Bref, la saison 2 capitalise sur les ressorts qui ont fonctionné dans la saison 1, au lieu de prendre le risque de fabriquer une saison différente, comme une anthologie.
Heureusement, de nouveaux personnages viennent tout de même apporter un peu de fraicheur à cette nouvelle aventure.
Qu’à cela ne tienne, on aime tellement Jonathan Cohen et compagnie, qu’on regardera quand même la saison dans son intégralité, en mai sur Canal+. Vous aussi ?
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