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On ne va pas se mentir : dans les œuvres de fiction, l’avortement est un sujet qui peine à être abordé. Bien souvent, plutôt que de montrer une IVG, les auteurs mettent en scène des adolescentes qui décident de garder l’enfant ou de le faire adopter.
A l’occasion de la sortie de Never Rarely Sometimes Always, le film d’Eliza Hittman au cinéma ce 19 août qui suit la jeune Autumn, une Pennsylvanienne de 17 ans qui part se faire avorter à New York accompagnée de sa cousine, voici une sélection subjective d’œuvres qui traitent de l’avortement des adolescentes.
Never Rarely Sometimes Always, le film d’Eliza Hittman
Aux États-Unis, il est parfois nécessaire de traverser des États pour avorter sans l’accord parental, un véritable danger pour les jeunes femmes.
Autumn habite une région rurale de Pennsylvanie qui ne facilite pas l’accès à l’avortement.
Quand elle se retrouve face à sa grossesse non-désirée, la structure qu’elle visite ne lui donne même pas cette option, et on lui conseille de garder l’enfant ou de le faire adopter tout en lui montrant une vidéo anti-choix.
Face à sa détresse, sa cousine Skylar l’embarque sans l’autorisation de leurs parents dans un voyage sans le sou à New York, pour avoir accès à ce droit fondamental.
Never Rarely Sometimes Always préfère les images aux longs discours. Autumn et Skylar n’échangent que peu de mots, mais leur parcours du combattant en dit long sur le statut du droit à l’avortement aux États-Unis.
Le film traite avec justesse de précarité, harcèlement sexuel, isolement, des émotions d’un personnage démuni face à sa situation et des difficultés qu’il est fréquent de rencontrer quand l’avortement est peu ou mal encadré.
Never Rarely Sometimes Always a fait sensation cette année au festival de Sundance pour une bonne raison : il s’inscrit comme un témoignage encore inédit au cinéma, aussi difficile à entendre soit-il.
Il sort dans les salles françaises le 19 août.
Sex Education, la série de Laurie Nunn
Sex Education est, comme son nom l’indique, une merveilleuse série d’éducation sexuelle. Elle aborde de nombreux sujets trop souvent jugés tabous, et sur lesquels nous sommes par conséquent souvent mal informés.
Dans la première saison, Maeve, l’ado rebelle incarnée par Emma Mackey, avorte seule, sans prévenir son entourage. Mais Maeve apprend qu’au moins un ou une accompagnante doit être présente.
Elle demande alors à Otis (Asa Butterfield) de venir la chercher, et avant son opération, elle fait la rencontre d’une femme qui tente de la réconforter.
Sous ses airs de dure à cuire, Maeve cache une vulnérabilité qui transparaît particulièrement quand elle offre sa mousse au chocolat à la femme après l’opération et quand ses yeux s’illuminent en voyant Otis à la fin de l’opération qui s’est certes bien déroulée, mais qui est parfois très difficile à endurer seule.
Trop tôt, le livre de Jo Witek
Être une ado et avorter, c’est se confronter au regard des autres, et il n’est pas toujours bienveillant.
Lors d’une soirée d’été arrosée interdite, Pia, 15 ans, s’éprend d’un jeune homme avec qui elle passe la nuit sans prendre de précautions, et tombe enceinte.
L’œuvre de Jo Witek donne alors lieu à un portrait d’adolescente qui découvre son désir en même temps qu’elle s’apprête à vivre une IVG.
Du sentiment de honte que la société voudrait lui infliger à l’inconfort de parler sexualité avec les adultes qui l’entourent, toutes les émotions de Pia sont parfaitement retranscrites par la plume de l’autrice.
Trop tôt (2015) s’illustre comme un récit aussi délicat qu’important sur l’IVG à l’adolescence.
Unpregnant, le téléfilm de Rachel Goldenberg
Et si l’IVG donnait lieu à la comédie dans un film ?
https://www.youtube.com/watch?v=WDulv-J1bEs
Veronica (Haley Lu Richardson) a 17 ans, et elle n’est pas prête à être mère.
Comme Autumn dans Never Rarely Sometimes Always, l’État dans lequel elle vit (le Missouri) n’autorise pas les mineures à avorter sans accord parental, qu’elle n’obtiendrait vraisemblablement pas.
Elle décide de cacher sa grossesse à son entourage mais doit traverser les États-Unis jusqu’au Nouveau-Mexique, à 1500 kilomètres de chez elle. Elle se tourne donc vers son ex-meilleure amie pour l’accompagner, Bailey, jouée par Barbie Ferreira (Euphoria), et ensemble, elles embarquent pour un véritable road-trip de 28 heures aller-retour jusqu’à la clinique.
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