Alors que le gouvernement a affiché sa volonté d’amener 30% de boursiers vers les « Grandes écoles », la polémique gronde depuis lundi, après que Le Monde a ressorti un texte issu de la Conférence des Grandes Ecoles, signé du 23 décembre – mais passé inaperçu entre temps, dans lequel l’institution :
« désapprouve la notion de « quotas » et réaffirme que les niveaux des concours doivent être les mêmes pour tous ».
Certes, reconnaît-elle, « la démocratisation de l’enseignement supérieur est une exigence d’équité citoyenne », mais cela doit se faire à travers « des soutiens individualisés (…) apportés aux candidats issus de milieux défavorisés pour les aider à réussir des épreuves qui peuvent leur sembler plus difficiles parce que leur contexte familial ne les y a pas préparés ». (citation Le Monde.fr)
La phrase qui fâche, c’est celle-ci : « toute autre politique amènerait inévitablement la baisse du niveau moyen » ; les employeurs considéreraient « que toutes les voies d’entrée dans la même école ne se valent pas ». De là à affirmer « plus de boursiers = baisse de niveau », il n’y a qu’un pas qui met en branle le fameux modèle républicain français.
Pour défendre l’idée, Pierre Tapie, Président de la Conférence des Grandes Ecoles et Directeur Général du groupe ESSEC, utilise sur France Inter une métaphore maladroite par rapport à une équipe de France de ski alpin et des savoyards (vers 6’00 »). On a déjà vu plus convaincant.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbrdpd_la-democratisation-de-lacces-aux-gr_news[/dailymotion]
Pour réfuter l’idée de cet « objectif », un autre témoignage de Julien tiré des commentaires du NouvelObs.com, dans l’idée « No pain no gain » comme y disent aux US :
Excusez-moi, vous êtes bien gentils avec vos quotas mais je ne pense pas qu’on encourage au succès en faisant l’aumône. Je suis diplômé d’HEC et boursier, issu d’un milieu des plus modestes (presque pauvre) et ça me ferait vomir de devoir ma réussite à la pitié d’autrui … travaillez dur et vous réussirez … mais arrêtez de jouer sur la pitié, ou vous resterez des losers.
Qu’en penses-tu ? Pour ou contre les quotas de boursiers ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Le dossier est quand même regardé au final, une fois les notes données, ne serai-ce que pour établir le classement et remettre les notes sur les noms. Si la personne est très bien placée elle peut facilement se débrouiller pour pistonner... Mais je ne pense pas que cela soit si courant ! Ce n'est pas parce qu'on est fils de "untel" qu'on a forcément été pistonné.
Il y a aussi des fainéants qui sont très doués et obtiennent des résultats brillants en se fatigant moins que les autres, c'est la vie.
Les quotas remettent bien plus en cause la légitimité des concours que le piston car ils s'appliquent à beaucoup plus de personne.
Je suis littéraire, je n'ai passé que l'ENS, je ne sais pas comment ça se passe pour les autres, mais les gens de ma classe qui ont été admissibles et sous admissibles n'étaient pas des boursiers mais ils n'avaient aucun moyen d'être pistonné non plus.
willy.wonka : Boursier ou non on est beaucoup à entrer en prépa en étant des fégnasses pures et dures ! La prépa a d'ailleurs sauvé mon parcours universitaire pour le moment. ^^ Et comme beaucoup c'est là que j'ai appris à bosser.