Elle est magnifique, elle est fascinante, elle est soudanaise, voici Nyakim Gatwech.
Cette mannequin de 24 ans s’est fait remarquer pour la couleur de sa peau, d’un noir intense dû à un taux de mélanine particulièrement élevé.
Sa carnation lui a valu plusieurs remarques racistes ainsi qu’un bashing de la part de ses collègues. Mais aujourd’hui, si elle est souvent citée sur les réseaux sociaux, c’est pour l’acclamer.
Nyakim Gatwech The Queen of The Dark
Ses ami•es et son entourage lui ont attribué ce surnom en référence à sa couleur. En français : « Reine du sombre » ou « La Reine Sombre » (très, très grossièrement).
Jusqu’à ce qu’elle arrive en Amérique, la jeune femme explique ne jamais avoir connu de problèmes concernant son apparence.
Née à Gambela, ville frontalière de l’Ethiopie, et descendante d’une famille originaire de Mawut, village au Soudan, les peaux extrêmement noires comme la sienne n’étaient pas propices aux réactions virulentes. C’était un fait commun.
Mais en débarquant aux États-Unis, l’accueil n’était pas le même. Dans une interview accordée à Konbini, elle explique :
« Les autres mannequins m’ont prise pour cible à cause de ma couleur de peau. J’ai entendu des commentaires tels que « Va prendre une douche, tu es sale » et « Souris, histoire qu’on puisse te voir » tout au long de ma scolarité. »
Ces commentaires lui ont valu une énorme remise en question ainsi qu’un vrai mal être :
« Je me disais : peut-être que ma peau est un problème, est-ce que je peux l’enlever ?! »
Puis c’est en participant à un fashion show local en plein milieu du lycée que Nyakim a commencé à s’intéresser à la mode.
Photoshoots après photoshoots, la jeune femme a fini par se faire remarquer.
Son but était de prouver à toutes celles et ceux qui l’avaient critiqué jusque là que oui, celle dont on disait qu’elle n’était « pas jolie » apparaît désormais à la une des magazines.
Nyakim Gatwech est une personnalité particulièrement engagée et espère que des changements positifs vont continuer de voir le jour dans le monde de la mode.
Une source d’inspiration
En plus de lutter pour son pays dont elle décrit la richesse de la culture et la force de l’union dans la communauté comme « phénoménales », elle invite toutes les personnes victimes de harcèlement à ne pas hésiter à se tourner vers quelqu’un.
Un message ultra-positif qu’elle véhicule dans la vidéo réalisée pour Boldly :
« Il faut apprendre à s’aimer. Si je m’aime moi-même, alors les autres verront que ce qu’ils disent ne m’atteint pas et se mettront même éventuellement à arrêter. »
Aujourd’hui, la top qui avait 15 ans lorsque sa mère a quitté le Soudan pour fuir la guerre et s’installer au Minnesota, en a presque 10 de plus. Elle pose désormais pour de nombreux photographes.
Elle a comme projet de créer des produits de beauté destinés aux carnations semblables à la sienne, mais elle continue surtout d’influencer positivement les gens souffrant des standards de beauté imposés.
L’histoire de cette nénette hors du commun rappelle celle de Khoudia Diop, dont Marina vous avait parlé en février, mais aussi celle de Chantelle Brown-Young, mannequin atteinte de vitiligo, ou encore de Thando Hopa, albinos devenue égerie de Vichy en 2014.
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