Tu l’as sans doute déjà observé : les rayonnages des librairies, ces temps-ci, sont submergés de romans semblant tous être bâtis sur le même modèle. Leurs couvertures flashouillent, leurs auteurs sont des femmes et les résumés au dos laissent songer à d’éternelles resucées d’un même schéma-type.
Grande tendance du moment donc, la Chick Lit envahit nos librairies. A mi-chemin entre le roman jeunesse pour filles et le Harlequin en moins soft, on ne peine pas tellement à le cerner. Pas de la grande littérature, mais plutôt du roman détente : on lit rapidement, sans trop faire attention au texte, avec le cerveau au frais. Roman de plage ? Presque. Sauf qu’il s’en vend quelle que soit la saison. Les lectrices revendiquent le droit de lire « sans se prendre la tête ». Amour, glamour et beauté.
Helen Fielding, avec son Journal de Bridget Jones (1996), ne lance pas le genre, mais signe le premier succès de cette littérature destinée exclusivement aux individus de sexe féminin. Adaptation ciné, deuxième tome, adaptation de celui-ci. Le second est moins bon que le premier, peu importe ; le mouvement est lancé.
Les héroïnes restent prisonnières du stéréotype de la jeune femme branchouille ou souhaitant l’être, engoncée dans ses problèmes avec les hommes. Autre caractéristique : le ton très typé, très magazine féminin. C’est sans trop de surprise qu’on retrouve des auteurs issues de ces rédactions : Lauren Weisberger (Le Diable s’habille en Prada) a travaillé pour le Vogue américain (expérience qui lui a d’ailleurs inspiré le livre), Sylvie Overnoy, rédac chef de Cosmopolitan France publie SOS Amour. Sans compter les bataillons de journalistes à Elle et compagnie qui s’y lancent également.
Côté éditeurs, on suit le mouvement en acquérant les droits de traduction des livres publiés outre-Atlantique, car, si la tendance est mondiale, les auteurs restent encore en grande majorité américains. Les éditions Pocket ont réagi rapidement en publiant un grand nombre de titres, parmi lesquels le best-seller Le diable s’habille en Prada (5e meilleure vente poche après trois mois). Les couvertures flashy sont à l’honneur. Harlequin voit dans cette tendance l’occasion de se refaire une image et propose la collection Red Dress Ink. Fleuve Noir, bien placé sur la cible « adolescents/jeunes adultes », édite la série Gossip Girls de Ziegesar.
Qu’en penser ? Sous-littérature décérébrante et prête à consommer, réponse à une vraie demande du public, divertissement de qualité ? Certains auteurs, certains bouquins valent-ils le coup ? La chick-lit ne serait-elle pas mieux que l’auto-fiction intimiste qui caractérise la production française ces temps-ci ? Le débat est lancé.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Si je pouvais donner quelques titres de Chick Lit je conseillerai la série It Girl et celle de l'Accro du Shopping dont le cinquième tome est sortie il y a quelques mois. Rose a la Rescousse de I Wolff , Le Pacte de Jennifer Sturman, Alors Heureuse de Weiner Jennifer, les quatre tome de Bubbles de Sarah Strohmeyer, Chic et Choc à NY de Carrie Karasyov ou Six filles dans le vent de Laura Cunningham