La cuisine israélienne est à l’image de sa société : un gros mix d’influences diverses. Chaque communauté qui a émigré en Israël y a apporté sa gastronomie et aujourd’hui les plats traditionnels du pays viennent d’un peu partout : de l’Europe de l’Est au Moyen-Orient, en passant par le Maghreb. Petite liste (loin d’être exhaustive) des plats typiques israéliens.
La shakshuka
La shakshuka (prononcer « chakchouka ») est un plat d’origine tunisienne qui reste encore un mystère pour moi. Je n’ai toujours pas totalement compris ce qu’il y avait dedans mais c’est un grand classique du petit déjeuner israélien. Visuellement parlant on a connu mieux, mais c’est très bon ! C’est une sorte de mélange d’œufs, de sauce tomate, d’oignon et d’épices, auquel on ajoute parfois de la viande. Elle est généralement servie telle quelle dans un petit poêlon, accompagnée de pain. Un bon petit plat bon marché que personnellement je trouve parfait en cas de lendemain de soirée difficile !
Le schnitzel
La première fois que j’ai mangé un schnitzel, c’était à Prague. Alors quand j’ai découvert à quel point cette viande panée était populaire en Israël, j’ai eu un léger instant de WTF intérieur. Comme son nom l’indique, le schnitzel fait partie de la cuisine traditionnelle de nombreux pays d’Europe de l’Est, importée en Israël par les communautés ashkénazes. C’est aujourd’hui un plat absolument incontournable de la cuisine israélienne, on en trouve dans tous les restaurants, du petit bouiboui au restaurant gastronomique. C’est d’ailleurs une des rares viandes cuisinées qu’on trouve partout dans les supermarchés : on pourrait dire que c’est l’équivalent de notre steak haché. À première vue me direz-vous, ce n’est qu’une simple escalope milanaise… FAUX. Le schnitzel a un goût particulier, sûrement dû à ce qui est utilisé pour la panure, et le schnitzel c’est délicieux !
Les bourekas
Autre institution culinaire : les bourekas. Ce sont des feuilletés importés des Balkans, déclinables à l’infini : champignons, fromage, pomme de terre, épinard, etc. Là aussi, on en trouve partout. Chaque épicerie à son petit rayon de bourekas préparés chaque jour. C’est le snack par excellence, qu’on grignote à toute heure de la journée. C’est également très bon marché : le compromis idéal pour qui n’a pas envie de cuisiner et a seulement quelques shekels en poche.
Le houmous
Comment parler cuisine israélienne sans mentionner le houmous ? Bien que son origine fasse toujours débat, le houmous est une véritable religion en Israël ! Les Israéliens en sont les premiers consommateurs au Moyen-Orient (et probablement du monde entier), avec en moyenne 10kg de houmous consommé par personne et par an. Et là où en France on a des étagères et des étagères de fromages, ici on a des rayons entiers dédiés à cette purée de pois chiches : houmous nature, à l’huile d’olive, au piment, aux pignons de pins, à la tomate, en petit pot ou en véritable seaux de 500ml
(en cas de coup dur, sait-on jamais). Il n’y a rien de plus simple que de manger du houmous à l’israélienne, il suffit de s’acquitter d’une quantité raisonnable de pain pita et d’y plonger des petits bouts à même le pot. Il est facile pour un-e expatrié-e de faire une overdose de houmous en Israël tant il y en a partout et tout le temps ! Mais pour la plupart, comme moi, la petite pause pita/houmous devient rapidement aussi naturelle que le goûter/tartines de Nutella.
Les bambas
Voilà peut-être le seul truc de cet article 100% israélien. Concrètement, un bamba c’est un Curly boursouflé, qui colle un peu aux dents. Et pourtant, pour une raison qui dépasse l’entendement, ces snacks sont totalement addictifs. D’où leur immense popularité j’imagine (on est pas très loin de la théorie du complot je vous le dis). Il paraît qu’ils sont aromatisés au beurre de cacahuète mais je trouve personnellement que le goût n’a rien à voir. On a donc, au milieu des Pringles, Lay’s et cie, l’irréductible bamba israélien qui fait réellement partie du patrimoine gastronomique de l’État hébreu.
Les supermarchés israéliens
Aller faire ses courses en Israël est un parcours du combattant permanent. Déjà parce que la nourriture coûte très cher (30 à 40% plus cher qu’en France). Je n’ai jamais rien vu à moins d’1€ et à titre d’exemple, un paquet de gâteaux basique coûte dans les 3€ et un pack de 7-8 schnitzels surgelés coûte 7€. Après, il y a très très peu de nourriture transformée en Israël, c’est-à-dire que les conserves se limitent au trio gagnant olive/thon/maïs et le rayon surgelé est riquiqui. En revanche, pour les moins fainéant-e-s, on y trouve tous les aliments de bases pour bien cuisiner, la variété de fruits, légumes et épices disponibles est impressionnante. Donc en résumé, soit tu cuisines, soit tu te nourris exclusivement de bamba et de houmous. Enfin, pour les citadin-e-s qui n’ont pas de voiture, impossible d’aller dans un « vrai » supermarché : les plus grandes surfaces qu’on trouve en ville font environ le tiers d’un Carrefour Market. Et étonnamment, c’est dans les plus petites épiceries (les « makolet » en hébreu) qu’on trouve les prix les plus bas, parce qu’on raconte que les grandes enseignes sont organisées un peu en cartel et s’accordent pour gonfler les prix. Dans tous les cas, quand on sait qu’ici le niveau de vie moyen est bien inférieur à celui des Européen-ne-s, on comprend mieux pourquoi l’alimentation représente un pôle de dépense exorbitant pour les ménages israéliens.
Au final, la cuisine typique israélienne ce n’est pas vraiment des « plats » au sens strict du terme mais plutôt de petites choses à grignoter par-ci par-là. Je pense qu’il y a plusieurs raisons à cela. Déjà parce que le rapport à la nourriture en Israël est bien différent de nos sacro-saints trois repars par jour (et à table, s’il vous plaît). Il y a une certaine culture de la street food, sûrement bien loin de ce qu’on peut trouver en Asie par exemple mais on mange relativement où et quand on veut en Israël (à l’exception des repas de Shabbat, des fêtes religieuses, et caetera). Ça me fait toujours rire quand je vois des gens dans la rue qui mangent leur pot de yaourt, à la cool. Il est également très fréquent que les repas prennent la forme de buffets, dans le sens où ils comportent souvent plusieurs plats qu’on partage entre amis. Enfin, sans trop m’avancer je pense aussi que les bons gros plats dits « traditionnels » en Israël sont spécifiques à chaque communauté : la cuisine séfarade est très différente de la cuisine ashkénaze par exemple, alors je pense qu’au final ce qui a fini par toucher la société israélienne dans son ensemble, ce sont plutôt des petites choses qui plaisent à tous.
Pour celles qui ont déjà été en Israël, n’hésitez à apporter votre pierre à l’édifice, j’ai sûrement oublié quelque chose !
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