J’ai vécu deux ans aux États-Unis (et pris dix bons kilos dans ce laps de temps… mais passons), et j’ai envie depuis longtemps de partager toutes ces découvertes culinaires qui risquent de vous faire saliver… On commence donc aujourd’hui avec le salé !
Le burger
Si vous vous réjouissez du retour de Burger King en France, je suis désolée mais il faut que vous sachiez que vous ne connaissez pas le burger, le vrai. Pas un pays ne fait d’aussi bons burgers que les States, PAS UN.
Et pourtant le burger n’est pas américain à l’origine : il a été inventé à Hambourg en Allemagne, ville qui lui a donné son nom. Les immigrés allemands ont amené avec eux leur steak de bœuf, mariné avec des oignons et de la chapelure, qu’ils ont ensuite mis entre deux tranches de pain.
Mais il faut attendre 1931 et l’apparition d’un personnage de la BD Popeye, Wimpy’s, pour qu’il se popularise et que la première chaîne de restaurant vendant des hamburgers ne voie le jour. Car si Popeye mange des épinards, Wimpy’s adore les burgers ! Enfin, en 1958, les frères McDonald lancent le premier self-service… et le reste de l’histoire, tu la connais.
Aujourd’hui, le burger, c’est LE symbole de l’Amérique. On en trouve partout, sous toutes les formes et pour tous les gras goûts. Il y en a bien sûr dans les fast-foods, mais plus surprenant : on trouve d’excellents burgers dans des restaurants assez chics, et pour des prix franchement abordables.
Dans les pubs et les restaurants, le prix affiché sur le menu peut aussi comprendre (mais pas toujours, c’est fourbe l’Amérique) des frites ordinaires, dites françaises (les french fries), des frites de patates douces (sweet potatoes) ou des oignons frits (les fameux onion rings).
Et surprise, le burger peut être servi « fermé » comme à MacDo, mais le plus souvent il est présenté ouvert avec la salade, la tranche de tomate, les oignons et le cornichon sur le bord de l’assiette. Tout nu, comme ça, à la vue des gens ! Aucune pudeur.
Et il faut noter que les oignons sont des oignons rouges et que les cornichons font la taille d’un petit concombre. Ces derniers ont un goût très très particulier.
À l’origine, le poids réglementaire du steak était 1/8 pound (soit 57 grammes), ce qui correspond à peu près au regular chez Quick et MacDo en France. Mais avec les années, la taille des burgers augmentant en même temps que la taille moyenne des Américains, le format le plus proposé est devenu le ¼ de pound (114 grammes). Dans certaines enseignes, on peut aussi choisir la taille de son steak (jusqu’à un pound, soit 453 grammes de viande !) selon son appétit et son budget.
Les flaming grills, ces inventions divines.
Où manger un burger alors ? Certes MacDo, Burger King et Wendy’s sont corrects (je me souviens du Baconator surtout à cause de son nom – je me croyais un peu dans Jurassic Park), et In-N-Out semble être assez populaire en Californie.
Mais mon enseigne de fast-food préférée reste Five Guys. On y trouve tout simplement les meilleurs burgers de fast-food que j’ai jamais mangés ! Des cacahuètes sont à disposition quand on attend pour commander, on choisit une base (Cheeseburger, Bacon ou Bacon Cheeseburger), une taille, et on ajoute des légumes et des sauces.
Ils ont en plus un choix sympa de boissons en distributeur (mon chouchou étant le Coca à la framboise) et le tout est servi dans un paper bag typique, marron et graisseux. Pour un combo burger, boisson et frites, il faut compter à peu près dix dollars.
La deuxième enseigne qui m’a vraiment plu, c’est Shake Shack, qu’on ne trouve que dans six états de la côte Est. Il y a un Shake Shack très connu des touristes à trois pas du Musée d’Histoire Naturelle à New York.
Plus gras encore que les burgers de Five Guys (et un peu plus chers), ceux-ci sont très bons, très réputés et il faut souvent attendre une demi-heure pour avoir son repas aux heures de pointe. Les steaks sont Angus, par contre j’ai détesté leurs frites, et c’est pire encore avec leur sauce au cheddar… Mais c’est une question de goût : certains adorent ! Et pourtant, j’aime le fromage. Je suis capable d’en manger le matin et de refouler du bec toute la journée.
Enfin, il y a l’Irish Pub. Vous en trouverez dans toutes les villes moyennes. Quoi de mieux que d’accompagner un burger d’une bonne bière et d’un peu de cornemuse (oui, j’aime bien les clichés) ? Le burger coûte entre dix et vingt dollars selon les établissements (sans le pourboire, qui est obligatoire), mais impossible de ne pas être rassassié•e, vu la taille.
Niveau goût, on est un cran au-dessus : les frites sont souvent faites maison, le pain est croustillant, le fromage dégouline, les tomates et salades sont archi-fraîches et la viande est d’excellente qualité.
Alors que les fast-foods ne proposent rien pour les végétariens (sauf en Californie, temple du vegan), la plupart des Irish Pub affichent des burgers avec des steaks de légumes ou d’aubergines !
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Le mac&cheese
Le mac&cheese (macaroni au fromage, en français) est une institution dans les pays anglophones, comme l’Angleterre, les États-Unis, le Canada ou l’Australie. Chez les Américains, ce plat unique est un classique des repas pour enfants – et l’équivalent de notre jambon coquillette des jours de gastro… Mais j’en ai aussi mangé pendant de grands repas de famille, cuisiné maison, et c’est très bon.
Chris Hemsworth/Scarlett Johansson nu•e sous les draps ou un grand plat de mac&cheese maison ? Réfléchissez-y à deux fois.
La petite histoire raconte que Thomas Jefferson a ramené le mac&cheese de France, alors qu’il vivait dans notre beau pays et y prenait des cours de cuisine. Quand il est devenu président en 1801, il a fait intégrer le plat au menu de la Maison Blanche et il y est resté.
Mais c’est James Lewis Kraft qui a pour la première fois commercialisé en 1937 les pâtes et le fromage (du cheddar) dans le même conditionnement. L’idée lui est venue d’un marchand ambulant de Saint Louis qui vendait le fromage Kraft avec un paquet de pâtes : des dizaines de familles pauvres s’en faisaient un repas complet pendant la Grande Dépression.
Kraft est aujourd’hui le grand leader du mac&cheese en Amérique du Nord, avec ses célèbres boîtes bleues. La marque propose des « veggie pasta » ou du mac&cheese « cheesiest » (Super Fromage, le plus grand de tous les héros). L’avantage du mac&cheese, c’est que c’est extrêmement simple à faire : on met un fond de lait à chauffer, on colle les pâtes puis le fromage dedans, du beurre, on touille et c’est prêt !
Si tu veux juger par toi-même, le site My american market vend des boîtes de mac&cheese de chez Kraft à des prix assez modiques.
Et comme si le mac&cheese classique n’était pas assez gras, certains sites américains conseillent aussi de faire des sushis, sandwichs ou tartes aux macaronis. Il existe même un burger mac&cheese à la Cheesecake Factory qui défonce sa mère… et le bide, soit dit en passant.
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Le hot-dog
Ce tout petit sandwich a été inventé il y a à peu près 150 ans, mais il faut attendre les années 1900 pour qu’il adopte son nom actuel. En effet, un caricaturiste du New York Post, Tad Dorgan, décide de renommer les dachshund sandwiches (sandwichs au teckel, en français) en « hot dog » pour des raisons évidentes d’orthographe et de prononciation.
Avant de partir aux États-Unis, j’étais persuadée qu’il y aurait des petites roulottes vendant des hot-dogs partout, dans TOUTES les rues de TOUTES les villes, et c’est sans aucun doute ma plus grande déception : elles sont rares.
Bien sûr, il y en a un peu à New York, surtout à côté des sites touristiques, mais les hot-dogs y sont assez basiques et chers (comptez 4 ou 5 dollars pour un machin tout nul). Pour manger un bon hot-dog, il vous reste donc deux solutions. Vous pouvez faire un barbecue : le barbeuc’ étant une véritable institution aux Etats-Unis, vous n’y couperez pas si vous restez un peu. Ou bien vous pouvez profiter des stations-services et de leurs sausage rollers.
Bonjour toi.
Il existe aussi une agréable alternative au hot dog, le pogo (ou «
corn dog » en anglais). Cette petite saucisse fumée enroulée dans de la pâte à frire a été inventée par des Allemands (encore eux) du Texas, et elle est suffisamment appréciée des Américains pour avoir son jour de fête.
Pour encore plus d’expérience, il faut essayer le bagel dog et surtout les pigs in a blanket (j’adore le nom, littéralement les cochons dans une couverture) qui ressemblent fort à nos petites saucisses apéritives.
Papaya King est LE fast-food new-yorkais qui propose des hot-dogs pas chers. Mais il existe aussi une enseigne très bien cotée du nom de Gray’s Papaya dans laquelle le combo hots-dogs + boisson est à peine à cinq dollars. N’étant pas une grande fan de teckels, j’en ai rarement mangé à part pendant les matchs de foot ou de basket : je n’ai donc jamais essayé ni l’un ni l’autre mais tentez donc l’expérience pour moi !
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La pizza
Avant, je croyais que la pizza était un plat italien. Mais ça, c’était avant.
Comme ils savent si bien le faire, les Américains se sont réappropriés ce plat. La première pizzeria du pays s’est ouverte à Little Italy en 1905, puis la pizza n’a cessé de gagner en popularité à partir des années 30-40.
Plusieurs styles de pizzas ont été élaborés suivant les goûts, les régions et les ingrédients du coin – on en compte pas moins d’une douzaine aujourd’hui. Parmi les plus populaires, il faut distinguer les thin crust, les pâtes fines comme on en fait en France ou en Italie, des deep dish, ces pizzas volumineuses qu’on ne peut manger qu’avec des couverts.
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Dans cette dernière catégorie, la plus populaire c’est la Chicago-style : inventée en 1943, cette pizza composée uniquement de chair à saucisse, de fromage et de sauce tomate est à mi-chemin entre la tarte (la forme) et la pizza (le goût).
La pâte est épaisse et la chair à saucisse est épicée/poivrée : c’est la pizza la plus bourrative que j’aie jamais mangé, la preuve en est que je me suis plainte toute l’après-midi de cette part avalée à Gino’s East – la meilleure enseigne sur Chicago. J’ai bien cru que je ne la digérerais jamais.
Je n’ai qu’un mot à dire : TRAÎTRESSE.
Il y a beaucoup plus de « styles » de pizza avec des pâtes fines, comme…
- la pizza Quad city-style, étendue sur cinq villes dans deux États (Iowa et Illinois) au bord du Mississippi, dans laquelle on trouve du piment rouge, du malt, et du poivre de Cayenne (ça pique)
- la californienne, plus gastronomique, avec des ingrédients de meilleure qualité comme la saucisse de canard, le prosciutto, le saumon fumé, les truffes, le fromage de chèvre, ainsi que beaucoup de légumes
- le Saint Louis-style, type de pizza qui utilise du Provel (provolone piquant, fromage suisse et du cheddar blanc)
- ou encore la new-yorkaise, plutôt légère en sauce.
Enfin, pour ceux et celles qui aiment le sucré/salé, la Hawaïenne, qu’on commence à connaître en France et qui fait toujours naître des débats houleux, mélange sauce barbecue, jambon fumé et ananas. Et comme son nom ne l’indique pas, elle ne vient pas de Hawaï, mais d’un toast allemand (encore !) qui mixait déjà le sucré et le salé. En plus, c’est la préférée d’Obama, paraît-il.
À très bientôt pour la suite !
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Les Commentaires
Et là je vous promet, c'est une tuerie (avec option végétarien il me semble) !