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Cinéma

Notre sélection des plus beaux films de l’année, garantie 100% drama

En dépit du Covid, 2021 nous a offert une splendide année cinéma. Décembre avançant à grands pas, il est l’heure d’une rétrospective.

Les masques ont certes recouvert les bouches, les queues se sont certes faites moins longues devant les salles, mais qu’à cela ne tienne : 2021 aura accompli, en dépit des circonstances calamiteuses, l’exploit d’une belle année cinéma.

Que ce soit en salles ou sur les plateformes, les films nous ont diverties — seuls vrais loisirs dans une année toujours un peu lugubre.

Voilà quels sont ceux qui nous ont le plus touchées.

The Father, de Florian Zeller

Écrivain, scénariste, metteur en scène de théâtre, réalisateur : il n’y a presque pas assez de place dans une ligne pour citer tous les talents de Florian Zeller.

Un artiste qui a frappé fort en 2021, en récoltant pas moins de deux Oscars pour son premier long-métrage, The Father, salué par la quasi-intégralité des critiques internationaux.

Emmené par Anthony Hopkins et Olivia Colman, ce film est l’adaptation de la propre pièce de théâtre du réalisateur, dont il a su conserver une mise en scène dépouillée mais ô combien révélatrice de la perdition psychologique dont est victime son personnage principal.

Film The father


7 avril 2021 / 1h 38min / Drame
De Florian Zeller
Avec Anthony Hopkins, Olivia Colman, Rufus Sewell
 

TOBIS Film GmbH
SEAN GLEASON

The Father, c’est en effet l’histoire d’Anthony, un homme de 81 ans atteint de la maladie d’Alzheimer, perdu dans le labyrinthe de sa vie, entre passé et présent. C’est aussi l’histoire d’Anne, sa fille, qui l’aiguille sur le chemin de la perdition.

Un film époustouflant dont il n’est pas possible de sortir comme on y est entré.

Voir The Father sur Canal+

Annette, de Leos Carax

Il n’est pas rare que les films de Leos Carax divisent.

Pas forcément très accessible, ses créations, souvent oniriques, peuvent abandonner certains spectateurs en route, en prenant de longs détours pour raconter des histoires finalement assez simples.

Annette, qui a fait l’ouverture du festival de Cannes, fait alors partie de ces œuvres qui ont scindé le monde en seulement deux camps : ceux qui ont adoré et ceux qui one eu envie de partir minute 3.

Il faut dire que le film (porté par Marion Cotillard, Adam Driver et l’extraordinaire Simon Helberg) s’ouvre immédiatement sur une séquence chantée, car Annette est une comédie musicale.

Un produit filmique unique en son genre qui nous plonge au cœur d’une histoire d’amour toxique. Celle d’une star de l’humour et d’une chanteuse d’opéra qui ont ensemble une petite fille prénommée Annette. Laquelle est… une marionnette.

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Quand l’humoriste voit sa carrière décliner, devenant même la risée de son monde, il devient jaloux de sa femme à en mourir, et commet l’irréparable.

Désormais seul avec l’enfant, il se rend compte qu’elle sait chanter à seulement un an. Alors, il décide de faire de la petite une bête de scène, un singe savant qui chante sur les plateaux du monde entier.

Seulement le miracle de sa voix est en réalité une malédiction, qui punira l’humoriste pour sa cupidité, son vice, et son féminicide.

On fait personnellement partie des spectateurs qui ont aimé Annette au point de le voir plusieurs fois et d’en aimer encore plus les cruautés à chaque visionnage.

Une splendeur, peut-être la plus incroyable de l’année.

Voir Annette sur Canal+

Titane, de Julia Ducournau

Difficile d’élaborer un top des meilleurs films de l’année sans y intégrer celui qui a révolutionné la planète Cannes.

Titane, c’est le nouveau et seulement second long-métrage de Julia Ducournau, qui avait déjà ébloui les amateurs de films de genre avec Grave, en 2017.

Une fiction fiévreuse et incomparable qui a propulsé sa créatrice dans l’histoire en lui offrant la Palme d’or 2021, la seconde seulement a avoir jamais été attribuée à une femme (la première ayant été offerte à Jane Campion en 1993).

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Titane — qu’on vous conseille de regarder ne serait-ce que pour sa scène d’introduction folle, tournée en plan-séquence — raconte l’histoire d’un père qui retrouve son fils disparu depuis 10 ans, suite à une série de crimes inexpliqués.

Un produit difficile à décrire, tant il détourne les codes habituels de l’horreur pour n’exister que dans sa propre catégorie.

Une merveille qui a fait l’histoire, n’en déplaise aux rageux qui arguent que son succès est purement politique !

Voir Titane sur Canal+

Nomadland, de Chloé Zhao

Le nom de Chloé Zhao est cette année sur toutes les bouches.

ll faut dire que son cinéma marque les esprits depuis 2015 — année lors de laquelle elle a sorti Les chansons que mes frères m’ont apprises, qui présageait déjà de son talent de conteuse d’histoires tragiques et étincelantes.

Mais c’est sans doute Nomadland qui rayonne le plus, imposant son récit sur les nomades américains au travers du monde, et marquant un tournant pour sa réalisatrice.

Après avoir en effet été la première femme de l’histoire à décrocher Golden Globe de la meilleure réalisatrice, et la seconde femme de l’histoire à remporter le Golden Globe du meilleur film (après Barbra Streisand pour Yentl en 1984), Chloé Zhao devient la seconde femme de l’histoire sacrée dans la catégorie meilleur réalisateur aux BAFTA et aux DGA et surtout la première femme racisée à remporter l’Oscar de la meilleure réalisatrice.

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Nomadland suit Fern, une femme qui a tout perdu depuis que l’usine où elle et son mari travaillent a fermé, et qu’Empire, la ville entièrement constituée de ses salariés qui l’entourait, a cessé d’exister.

Après la mort de son mari, Fern enchaîne les petits boulots, et travaille désormais en tant qu’intérimaire — tantôt chez Amazon, tantôt dans un fast food au milieu du désert, quand elle n’est pas vendeuse de pierres et de bibelots en plein air.

Elle habite un van qu’elle a optimisé et aménagé pour y vivre avec pour seuls colocataires ses souvenirs, ultimes reliques de sa vie antérieure.

Voir Nomadland sur Canal+

Malcolm and Marie, de Sam Levinson

De prime abord, Malcolm & Marie ne subjugue ni par ses décors somptueux ni par une mise en scène compliquée.

Au contraire, tout est simplicité dans la plastique de ce film néanmoins élégant, qui n’aurait pas pu être absent de cette sélection, tant sa singulière simplicité à traiter du quotidien nous a retourné.

En noir et blanc, la fiction de Sam Levinson se déroule en huis-clos dans une grande maison, pourtant presque trop petite pour supporter les grands drames de ses habitants : Malcolm et Marie.

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Malcolm, un réalisateur de films médiocres, dont tous ont pâti d’une mauvaise presse, a fait un triomphe quelques heures plus tôt, lors de la première de son nouveau long-métrage — l’histoire d’une jeune femme noire de 20 ans accro à la drogue, qui tente comme elle peut de vaincre ses démons.

Pour la première fois, Malcolm est acclamé, comparé aux plus grands réalisateurs de son époque et des précédentes. Marie, compagne du réalisateur, le sait très bien : leur vie va changer. Car en peu de temps, son amant est devenu l’un des plus gros poissons de la mare et que tout le monde va, d’après elle, « lui lécher le cul ».

Marie en veut à Malcolm. Non qu’elle soit foncièrement jalouse du succès de son partenaire… mais celui-ci a commis une bourde plus ou moins volontaire : il ne l’a pas mentionnée dans son discours de remerciements.

Un affront loin d’être anodin qu’entend bien lui faire payer sa compagne.

Porté par John David Washington et Zendaya qui tient ici son plus beau rôle, Malcolm and Marie est l’un des meilleurs films présentés par Netflix cette année.

Voir Malcolm & Marie sur Netflix

The Power of the Dog, de Jane Campion

Jane Campion est arrivée sur Netflix début décembre. C’est en effet sur la plateforme que son tout nouveau film, bien différent des précédents, a été mis en ligne.

Avec cette nouveauté, ce sont également d’autres films de la réalisatrice qui ont intégré le service au sigle rouge, l’occasion pour vous de tout revoir pendant les fêtes de fin d’année.

Mais le film qui nous intéresse cette année, c’est bien sûr The Power of the Dog, fresque infiniment cruelle sur la masculinité toxique qui offre à Benedict Cumberbatch le rôle le plus abouti de sa carrière, et l’enverra probablement aux Oscars 2022.

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The Power of the Dog se déroule au Montana, où les frères Phil et George Burbank sont diamétralement opposés. Autant Phil est raffiné, brillant et cruel, autant George est flegmatique, méticuleux et bienveillant.

À eux deux, ils sont à la tête du plus gros ranch de la vallée.

Une région loin de la modernité galopante du XXème siècle, où les hommes assument toujours leur virilité et où l’on vénère la figure de Bronco Henry, le plus grand cow-boy que Phil ait jamais rencontré.

Lorsque George épouse en secret Rose, une jeune veuve, Phil, ivre de colère, se met en tête d’anéantir celle-ci. Il cherche alors à atteindre Rose en se servant de son fils Peter, garçon sensible et efféminé, comme d’un pion dans sa stratégie sadique et sans merci.

Un film terrible, à la brutalité émotionnelle rare sur Netflix.

Voir The Power of the Dog sur Netflix

La loi de Téhéran, de Saeed Roustayi

Relativement boudé par les spectateurs, La loi de Téhéran a toutefois été salué par la critique internationale, faisant l’objet de décryptages méticuleux et de bons mots partout sur les médias spécialisés.

On ne saurait que trop donner raison à la critique, car La loi de Téhéran est sans doute dans notre top 10 des films les plus impactants qu’on a vus cette année.

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Comme son titre le laisse entendre, La loi de Téhéran se déroule en Iran, où la sanction pour possession de drogue est la peine de mort. 

Même dans ces conditions, les narcotrafiquants n’ont aucun scrupule à jouer gros et la vente de crack a explosé. Bilan : 6,5 millions de personnes ont plongé. 

Au terme d’une traque de plusieurs années, Samad, flic obstiné aux méthodes expéditives, met enfin la main sur le parrain de la drogue Nasser K. Alors qu’il pensait l’affaire classée, la confrontation avec le cerveau du réseau va prendre une toute autre tournure.

Franchement plus haletant que Boîte noire, dont la fadeur n’a d’égale que son succès en salles.

Voir La loi de Téhéran sur Canal+

La nuée, de Just Philippot

Depuis 2017, l’année charnière dont on vous parlait plus tôt pour avoir marqué un tournant dans l’histoire du cinéma d’horreur avec Grave, aucun film hexagonal n’était parvenu à égaler la maestria de Julia Ducournau.

Enfin, jusqu’à récemment !

Car La Nuée, dont on a certes moins parlé cette année que de Titane, est sans doute le meilleur film d’horreur qu’on a vu depuis longtemps, toutes sous-catégories confondues.

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L’histoire de Virginie (l’extraordinaire Suliane Brahim), qui est une agricultrice fauchée. Après avoir essayé d’élever des chèvres avec son mari, elle est désormais reconvertie dans un secteur novateur : l’élevage de sauterelles, un insecte très riche en protéines qui constitue l’alimentation de demain.

Mais ça, tout le monde n’est pas prêt à l’entendre ni à le comprendre. Ainsi, Virginie peine à vendre sa farine de sauterelles, d’autant plus que ces dernières se reproduisent de moins en moins.

En parallèle, sa fille aînée traverse une adolescence compliquée, car elle est sans cesse moquée par ses camarades de classe en raison du métier de sa mère. Les deux femmes entretiennent donc une relation conflictuelle, d’autant que l’éleveuse promet à sa fille qu’elle s’en iront bientôt, et recommenceront une nouvelle vie où Laura le souhaite.

Ravie, l’adolescente s’imagine déjà tout recommencer loin de cette ferme qui semble leur porter malheur…

Voir La Nuée sur Apple TV+

L’événement, d’Audrey Diwan

À l’origine de ce film splendide signé Audrey Diwan (qui a remporté le Lion d’or à la Mostra de Venise), il y a une histoire vraie.

Celle d’Annie Ernaux qui, à 23 ans, a dû avorter clandestinement, au milieu des années 1960, car elle rêvait de devenir plutôt autrice que mère.

Ainsi, L’Événement raconte le délaissement total de son héroïne, perdue dans les couloirs d’une pratique à l’époque illégale (la loi Veil n’arrivera qu’en 1975), et la solitude inhérente à la clandestinité de la pratique.

Par mesure de sécurité, Anne ne confie même pas sa situation à sa mère, et ne peut se reposer que sur l’épaule des ses deux meilleures amies : Hélène et Brigitte. Autant dire que la situation est brutale pour la jeune femme, d’autant qu’à chaque semaine qui passe sans qu’elle puisse interrompre sa grossesse, son ventre continue de s’arrondir…

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L’Événement est donc une incursion terrifiante dans le passé, qui ne s’attire pour l’instant que des vues timides en salles, en dépit de ses excellentes critiques.

Pour que ce film important ne se perde pas dans les limbes de l’oubli et ne soit que l’apanage des critiques, donnez-lui une chance et foncez le voir en salles où il est encore diffusé.

Julie (en 12 chapitres) Joachim Trier

Il fallait bien dédramatiser un peu cette sélection avec une cette comédie. En voilà une amère à souhait dont on aurait bien re-soupé 102 fois !

Julie (en 12 chapitres) c’est l’exemple typique du film que l’affiche aurait pu nous dissuader d’aller voir. Profondément insignifiante, elle ne rend pas, mais alors pas du tout, justice à ce film norvégien qui oscille délicatement entre comédie acide et drame tendre.

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Un long-métrage qui a valu à son actrice principale le prix d’interprétation féminine à Cannes, et qui suit la vie de Julie, bientôt 30 ans, qui aime sa liberté et ne souhaite pas se fixer, ni à une situation ni à un homme.

Alors qu’elle pense avoir trouvé une certaine stabilité auprès d’Aksel, 45 ans, auteur à succès, elle rencontre le jeune et séduisant Eivind et sa vie bascule.

Une histoire d’amour toute simple qui prouve qu’il est possible de faire du quotidien le plus fascinant des sujets.

Princesse Dragon, de Jean-Jacques Denis et Anthony Roux

Parce qu’il en faut pour tous les goûts et pour tous les âges, il était important pour nous d’intégrer un film destiné aux enfants dans cette sélection.

Enfin si l’on est honnête 5 minutes, c’est surtout parce qu’on s’en serait voulu de ne pas mentionner cette splendeur — devant laquelle on est restée vissée comme si on avait 5 ans — qu’on vous conseille Princesse Dragon.

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Princesse Dragon, c’est un film d’animation français qui s’inspire largement de l’animation japonaise et qui conte l’histoire de Poil, une petite fille élevée par un puissant dragon.

Mais lorsque son père doit payer la Sorcenouille de son deuxième bien le plus précieux, c’est Poil qu’il offre, plongeant sa fille dans une infinie tristesse et l’obligeant à fuir la grotte familiale.

On vous assure qu’en dépit de l’âge minimum qu’il convient d’avoir pour voir ce film (c’est à dire 3), vous pourrez vous émerveiller devant, que vous ayez 15, 30, ou 70 ans.

Madres Paralelas, de Pedro Almodóvar 

Il aurait été hors de question de réaliser une sélection des plus belles œuvres de l’année sans faire mention du dernier prodige d’Almodóvar.

D’autant plus que depuis deux ans et après nous avoir un peu déçues — notamment avec Julieta, le réalisateur revient en force, renouant avec ses amours et obsessions premières, si bien dans le casting que dans les thématiques qu’il aborde à grands renforts de couleurs primaires.

Madres Paralelas, actuellement au cinéma et porté par Penélope Cruz ainsi que Milena Smit (la révélation du film), raconte l’histoire de Janis et Ana.

La première est enceinte d’un homme qu’elle aime mais avec qui elle ne peut pas s’engager. La seconde, de son côté, ne souhaite pas même parler de la naissance imminente de son enfant au père.

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Les deux femmes accouchent le même jour, dans la même chambre d’hôpital, et suite à un cafouillage vont toutes les deux élever le bébé de l’autre.

Sauf que l’enfant d’Ana, qui est en fait celui de Janis (vous suivez ?), décède quelques mois après sa naissance. S’engage alors une relation basée sur le secret entre les deux femmes — qui entretiennent par ailleurs une relation amoureuse et sexuelle.

Une œuvre splendide, qui interroge la notion du deuil d’un enfant, comme si souvent dans le cinéma d’Almodóvar, tourmenté par la notion même de finalité.

L’œuvre idéale pour clore cette sélection, qu’on aurait voulu étoffer d’encore plusieurs réalisations. Mais que voulez-vous, il convient parfois de faire des choix !

À lire aussi : On avait peur d’aller voir West Side Story et on avait tort : jamais Spielberg n’aura tant ébloui


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