Publié en décembre 2021
La Daronne est la reine des conseils pas si cons enrobés d’une louche d’humour plus ou moins subtil. La voici de retour pour voler au secours d’une lectrice !
Chère Daronne,
Tous les ans, c’est la même chose. Dès la mi-octobre, nos familles respectives nous harcèlent ma meuf et moi pour savoir chez qui nous allons fêter Noël. On dirait que c’est une compétition et que le perdant gagnera quand même le droit de nous faire la gueule. C’est encore pire depuis qu’on a des enfants et on n’en peut plus. HELP ! Aide-nous à faire un choix.
Sara
La réponse de la Daronne
Mon petit sapin blanc synthétique,
Les fêtes de Noël en famille, c’est toujours pareil. On s’en fait toute une histoire, on se promet que cette année, tout se passera bien et on finit par manger de la dinde carbonisée en se mettant sur la tronche.
Le problème, c’est que la plupart des familles de France continuent de perpétrer cette croyance absurde : Noël, c’est merveilleux et il faut absolument le célébrer avec ses proches. Faisons fi des 360 autres jours de l’année où l’on pourrait tout aussi convenablement se retrouver ensemble autour d’un bon dîner. Payons plutôt un plateau de fruits de mer hors de prix qui ne manquera pas de refiler la bactérie E. coli à toute la tablée. Much fun.
Je vais te dire ce que ta situation m’inspire : une prise d’otage affective. Voilà, le terme est lâché. À moins que vous ne disposiez de pouvoirs magiques dont tu ne fais pas état dans ta lettre, vous n’êtes ni capables de vous dédoubler, ni capables de vous couper en deux – en tous cas sans mourir – il est donc parfaitement injuste de vous mettre la pression sur ce sujet.
Partant du postulat très regrettable mais réaliste que vous ne pourrez pas être partout au même moment, je vais essayer de t’aider à contenter tout le monde. Ou en tous cas vous contenter ta meuf et toi. Entre nous, les autres mériteraient que tu les envoies bouler, j’y reviendrai en fin de courrier.
Organiser des soirées de Noël à différents moments
Sous prétexte que Jésus est né le 25 décembre à minuit après un accouchement que l’on suppose avoir duré toute la soirée du 24, on a décidé que Noël devait se célébrer ces jours-là précisément. Absurde. Déjà, je ferai remarquer qu’entre la France et Bethléem, le décalage horaire est certain, donc ça ne tombe pas pile. Et puis peut-être que le travail de Marie a duré plusieurs jours, c’est possible aussi. À mon avis, on peut s’autoriser quelques libertés en matière de dates.
Au lieu de vous enquiquiner à essayer de faire rentrer 2 ou 3 familles et plusieurs centaines de kilomètres dans la même paire de jours, espacez. Noël avec les uns le 22, avec les autres le 26, ça permet de voir tout le monde sans (trop) s’épuiser.
Je suis sûre que vous pourrez compter sur vos proches pour vous aider à préparer au mieux votre itinéraire et organiser vos visites en bonne intelligence… Ah ah ah, je plaisante. Je vous conseille plutôt d’effectuer un tirage au sort « impartial » qui vous permettra de répartir les dates sans vous mouiller. Et si vous truquez votre partie de plouf plouf pour obtenir le résultat qui vous arrange, promis je ne répèterai pas.
Organiser Noël au même endroit
La vie, c’est toujours pareil : personne n’est jamais content, mais personne ne décolle son derche du canapé pour trouver des solutions. Imagine un peu, s’il existait un moyen simple et efficace de mettre tout le monde d’accord, plus personne ne pourrait râler, ce serait horrible. Malheureusement pour ces rabat-joies, j’ai une idée qui pourrait potentiellement convenir à tout le monde. Et même si ce n’est pas le cas, plus personne ne pourra vous reprocher de ne pas avoir essayé.
Si vos familles respectives vivent plus ou moins au même endroit et ne s’entendent pas trop mal, la meilleure solution, c’est encore de les réunir et de profiter en prime des nombreux avantages qu’offre ce genre de configuration :
- Vous n’êtes pas obligées de remettre ça le 26 alors que vous avez la gueule de bois.
- Les enfants sont ravis, il y a toujours quelqu’un de disponible pour les occuper (pas vous).
- Les enfants ne sont insup’ qu’une seule fois (les cadeaux ça les fait vriller, autant limiter la casse).
- Personne ne se rendra compte que vous n’avez aucune conversation.
- Personne ne se rendra compte que vous avez passé les deux dernières heures à surfer sur Instagram.
- Vous pouvez dispatcher les tâches et vu le nombre de personnes impliquées, il ne devrait pas vous rester grand-chose d’autre à faire que mettre les pieds sous la table.
Vous barrer au bout du monde, ou vous terrer dans votre salon
Ce sous-titre parle de lui-même. Aux grands maux, les grands « allez tous vous faire foutre ». Si vos familles respectives vous mettent la pression concernant le lieu d’éclate hivernal, n’hésitez pas à vous faire un petit réveillon entre vous, dans un lieu insolite au bout du monde ou, encore mieux, dans votre salon.
Pyjama, chocolats, films de Noël et absence de conflits culpabilisants : si tu veux mon avis, il n’y a pas meilleure façon de célébrer les fêtes de fin d’année. Alors invoquez des symptômes du Covid inquiétants et l’impossibilité de vous faire tester à temps, et restez chez vous. Il en va de votre santé à tous. Surtout la vôtre.
Allez, je te laisse, je vais regarder des téléfilms de Noel sur Netflix,
La bisette,
Ta Daronne
Image en une : Getty Images
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Les Commentaires
Nous avons longtemps fait Noel d'un côté et Nouvel An de l'autre, et puis, il y a une grosse dizaine d'années, pas envie / grosse fatigue / pas l'énergie nécessaire pour partir en expédition de Noel.
Alors j'ai proposé / imposé à mes parents que nous aussi nous étions une famille, et que Noel en famille, ça pouvait aussi vouloir dire nous, chez nous . (pour les beaux-parents, le problème ne se posait malheureusement pas, pour des raisons de santé). Depuis, ça dépend des années ...