Il y a quelques jours, des milliers de petits Français et Françaises sont rentrées à l’école pour la première fois, et comme d’habitude, ça a été compliqué pour certains enfants… Et aussi pour leurs parents, qui ont mal vécu le fait de devoir les laisser en larmes chaque matin devant la maternelle, au milieu d’autres enfants en train de pleurer, et avec un nombre d’adultes trop limité pour pouvoir tous les consoler.
Cette situation a convaincu Alexandre (@papa.plume sur Instagram, 50 000 abonnés au compteur) de publier un post illustré avec une photo de sa fille pleurant dans ses bras à l’entrée de l’école. Il y explique que cela fait une semaine que sa fille et ses trente camarades de petite section pleurent tous les matins, laissant leur maîtresse bien démunie.
Une seule maîtresse pour trente enfants
« Une seule maîtresse. Trente enfants. Deux ans et demi, trois ans. Le premier jour, elles étaient trois pour les accueillir, je ne sais pas où sont passées les deux autres. Ambre, qui se faisait une joie d’aller à l’école, refuse désormais de sortir de son lit le matin. En même temps, si mon bureau était peuplé de collègues en larmes se roulant au sol, je n’aurais pas non plus tellement envie d’y aller.
Ce matin, je suis resté un peu plus longtemps, j’ai même proposé mon aide. La maîtresse, une jeune maîtresse, m’a regardé avec des yeux… L’air de dire : « Si seulement ! » La pauvre, elle n’y est pour rien. Elle a été propulsée là, certainement remplie de bonnes intentions, et maintenant, comme Ambre, elle doit se lever la boule au ventre. »
Le jeune père — qui milite par ailleurs pour l’allongement du congé paternité — terminait son message en interpellant Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, et en lui réclamant une « politique cohérente et réaliste pour [les] petits ».
Son post a pas mal fait réagir les parents d’Instagram, qui ont à leur tour publié des photos et messages, parfois accompagnés du hashtag #nosenfantsméritentmieux, pour témoigner de leur désarroi face à l’entrée à l’école de leurs petits et réclamer plus de moyens pour l’école publique…
Un discours qui devrait faire plaisir aux enseignants et enseignantes qui réclament la même chose depuis des années (et ont souvent l’impression de crier dans le désert). Les profs sont les premiers à vouloir que les écoles aient plus de moyens, financiers et humains, pour mieux accueillir les élèves, notamment en créant des postes d’enseignant·es, d’ATSEM (Agent·e territorial·e spécialisé·e des écoles maternelles), et d’AESH (Accompagnant·e des Élèves en Situation de Handicap).
Parents et profs : l’union fait la force
Évidemment, c’est difficile de voir son petit bout pleurer le matin et ne pas vouloir se lever. Moi-même, j’ai toujours mal au cœur quand je laisse ma fille en larmes à la crèche (mais c’est de plus en plus rare heureusement). Mais est-ce qu’interpeller le ministère sur les réseaux sociaux est la solution la plus efficace ?
Est-ce qu’il ne faudrait pas aussi soutenir les profs dans leurs revendications ? Être là pendant leurs manifs, ne pas râler quand ils font ENCORE grève ? S’investir dans les associations, syndicats de parents d’élèves et autres conseils d’école ? Ou déjà, simplement, voter à ces élections, et à toutes celles du dessus ?
En agissant déjà à un échelon local, on peut mettre des choses en place avec la commune pour améliorer les choses dans l’école de son enfant. Et plus on sera nombreux et nombreuses à s’investir dans les écoles, plus on sera écoutés par les collectivités locales et le ministère. Plus les parents et les profs seront unis dans leurs revendications, plus on a de chances pour qu’elles aboutissent.
Alors, vous savez ce qu’il vous reste à faire quand on vous proposera de rejoindre une liste de parents d’élèves dans quelques semaines…
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Crédit photo : CDC / Unsplash
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Les Commentaires
Nous les profs on se sent tellement seuls en manif... (et je ne parle pas des discours tenus sur la grève)