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Femme dans un lit d'hôpital devant une IRM
Santé

Non, nous ne sommes pas toutes et tous égaux face au cancer 

Selon cette étude, les femmes issues d’un milieu défavorisé auraient trois fois plus de risques de mourir d’un cancer du col de l’utérus que celles présentant un niveau socio-économique plus élevé.

Selon une étude publiée par des chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les inégalités socio-économiques ont un impact sur la mortalité du cancer. Les résultats publiés dans la revue The Lancet Regional Health, lundi 28 novembre, ont été obtenus en comparant le nombre de décès par cancer avec la position socio-économique, ici basée sur le niveau d’éducation. L’étude a été menée sur 18 pays en Europe, sur une période comprise entre 1990 et 2015, et sur la population âgée de 40 à 79 ans, soit un échantillon représentant 70 % de tous les décès par cancer en Europe.

Des inégalités en hausse  

« Les personnes les moins éduquées souffrent systématiquement de taux de mortalité plus élevés pour presque tous les types de cancers, par rapport à leurs homologues plus éduqués », indiquent les chercheurs du CIRC. Plus précisément, les décès par cancer associés aux inégalités en matière d’éducation concernent, sur l’ensemble des 18 pays européens étudiés, environ 32 % des hommes et 16 % des femmes. « Même les pays nordiques, qui ont une longue tradition de politiques de bien-être et de justice sociale équitables, connaissent une augmentation des inégalités en matière de cancer chez les femmes », précise l’étude. 

Dans le détail, l’étude montre notamment que les hommes moins éduqués ont plus de deux fois plus de risque de mourir d’un cancer du poumon que ceux plus instruits. Les femmes issues d’un milieu défavorisé ont pour leur part un risque trois fois plus élevé que les autres de mourir d’un cancer du col de l’utérus. Seul le cancer du sein fait figure d’exception. Dans certains pays, les femmes montrant un niveau d’éducation plus élevé ont également plus de risques de mourir de ce cancer. Mais la tendance tendrait à s’inverser. 

Les facteurs de ces inégalités 

Pour expliquer ces inégalités, les chercheurs avancent plusieurs paramètres. Parmi eux, les comportements individuels et collectifs, les coutumes et les interactions sociales liés à l’exposition aux facteurs de risque de cancer, mais aussi l’accès à un diagnostic précoce, à des programmes de dépistages et à des traitements efficaces.

« Ces facteurs sont en grande partie déterminés par la société, en fonction de la façon dont elle est structurée et dont les services de santé sont organisés et fournis », précise l’étude. Selon la Fondation pour la recherche sur le cancer (l’ARC), le cancer est la première cause de mortalité prématurée en France. En 2018, l’Institut national du cancer (INCa) estimait à 382 000 le nombre de nouveaux cas de cancer en France métropolitaine, 204 600 chez l’homme et 177 400 chez la femme.

À lire aussi : L’Institut Curie ambitionne de se consacrer aux cancers les plus récurrents chez les femmes

Crédit photo :  Tima Miroshnichenko / Pexels


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