Le 8 juillet, la justice a rendu une ordonnance de non-lieu dans l’enquête qui vise Gérald Darmanin pour viol, harcèlement sexuel et abus de confiance depuis 2017. Mercredi 13 juillet, la plaignante Sophie Patterson-Spatz a fait appel, selon Le Monde.
« Préjugés sexistes, culture du viol ou emprise de la domination masculine »
Élodie Tuaillon-Hibon, l’avocate de Sophie Patterson-Spatz s’est exprimée dans un communiqué. Elle y dénonce frontalement le mauvais traitement des accusations de viols en France, impactées par le règne du patriarcat :
« Loin de tout acharnement ou d’une quelconque vengeance, Mme Patterson veut simplement obtenir enfin justice et conteste fermement le bien-fondé de cette ordonnance. L’ordonnance reconnaît que Mme Patterson est sincère et sans malveillance.
Cependant cette procédure a bien sûr souffert des nombreux écueils dont souffrent encore trop de plaintes pour viol en France de nos jours : préjugés sexistes, culture du viol ou emprise de la domination masculine ».
Me Tuaillon-Hibon
Lutter « pour toutes les victimes »
Me Tuaillon-Hibon a précisé la portée féministe de cette décision en expliquant :
« Elle a également souffert d’une instruction totalement à décharge en faveur d’un ministre de l’intérieur en exercice au moment de la procédure. La parole de madame n’a pas été suffisamment prise au sérieux, la plupart des éléments qu’elle a apportés non plus ».
« Courageusement, elle reste debout, non seulement pour elle mais pour toutes les victimes, et elle encourage toutes les plaignant.es qui subissent cette forme particulière de déni de justice à unir leurs efforts pour faire changer les choses ».
Me Tuaillon-Hibon
Pour rappel, Sophie Patterson-Spatz accuse Gérald Darmanin d’avoir profité de sa position de chargé de mission au service des affaires juridiques de l’UMP en 2009 pour lui faire miroiter son aide en échange d’une relation sexuelle.
Au cœur du dossier se trouve un échange de SMS survenu plusieurs mois après le chantage dénoncé. Sophie Patterson-Spatz a écrit : « Abuser de sa position. Pour ma part, c’est être un sale con. Quand on sait l’effort qu’il m’a fallu pour baiser avec toi. Pour t’occuper de mon dossier. » Moins de deux heures plus tard après ce texto, Gérald Darmanin a répondu : « Tu as raison, je suis sans doute un sale con. Comment me faire pardonner ? »
À lire aussi : 13 femmes, 14 hommes et toujours Darmanin et Dupond-Moretti
Crédit de l’image à la Une : © Number 10, Priti Patel visits Calais / Flickr
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires