Le vaccin ROR protège des maladies qu’on n’a pas franchement envie d’attraper comme la rougeole, les oreillons et la rubéole, et fait partie des vaccinations obligatoires en France depuis le 1er janvier 2018.
Il s’administre en deux temps : une première injection aux 12 mois de l’enfant et une seconde vers les 16 mois. L’injection se fait par voie sous-cutanée au niveau de la cuisse, et il est généralement bien tolérée. Comme de nombreux vaccins, il peut y avoir des effets secondaires comme des douleurs au point d’injection, des rougeurs ou bien des gonflements, une fièvre et parfois des ganglions dans les 8 à 10 jours qui suivent l’administration du vaccin.
Rien de bien méchant en somme, même si ce n’est pas agréable. Pourtant, une fake news continue d’exister, disant que le vaccin ROR rendrait les enfants autistes. Mais, c’est quoi ce truc encore ?
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Le vaccin ROR rendrait-il vraiment les enfants autistes ?
Pour la petite histoire, l’origine de cette polémique remonte à 1998, lorsque Andrew Wakefield, médecin britannique, publie une étude dans le journal médical britannique de référence The Lancet. Il y affirme que le vaccin ROR est, sous sa forme combinée, dangereuse pour les enfants, et qu’il vaut mieux choisir un vaccin monovalent.
Le médecin aurait obtenu des résultats pour son étude en testant le vaccin sur 12 enfants et aurait conclu que le vaccin ROR était responsable d’un tableau combinant un autisme et des troubles digestifs.
Après une conférence de presse dans un hôpital londonien donnée par Andrew Wakefield, la presse britannique s’est emparée du sujet et l’a diffusé très largement, entraînant, comme l’indique le site vaccination-info-service.fr « une baisse importante de la couverture vaccinale du ROR dès l’année 1998, provoquant la résurgence de la rougeole. Cette maladie, qui était en régression constante depuis 1994-1995, est ainsi redevenue d’actualité à partir de l’année 2000, deux ans après la publication de l’article ».
Pourtant, l’étude d’Andrew Wakefield a été remise en cause sur le plan scientifique, prouvant que « les études menées sur des populations importantes ne mettaient en évidence de lien entre la vaccination contre rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et des troubles du spectre autistique ».
De plus, « il apparaissait que les données présentées dans cet article résultaient d’une fraude : entre autres, les enfants ne présentaient pas de lésions digestives, le délai entre la vaccination et les signes d’autisme n’était pas celui qu’avaient rapporté les parents, et leur inclusion dans l’étude résultait de la volonté de leurs parents de poursuivre le fabricant du vaccin et non de la constatation d’un état clinique particulier ».
L’histoire ne s’arrête pas là, puisque Brian Deer, journaliste, a décidé de creuser l’affaire et a publié un article dans le British Medical Journal qui révélait l’ampleur de la fraude du médecin : ce dernier avait été rétribué, avant même la parution de son papier, par un cabinet d’avocats « dans le but d’asseoir un lien scientifique entre la vaccination et une maladie, ce qui faciliterait la mise en œuvre d’une plainte à grande échelle » et il prévoyait également de commercialiser un test pour dépister « l’entérocolite autistique », d’une rentabilité estimée à plusieurs millions de livres, chaque année.
Un commerce qui aurait pu être juteux, aux conséquences dramatiques.
La fake news autour du vaccin ROR
Des années après ce scandale, le vaccin ROR continue de susciter la controverse. Alors qu’une étude danoise, publiée en 2019, a permis d‘affirmer, scientifiquement parlant, que le vaccin ROR n’augmenterait pas le risque d’autisme ni ne le déclencherait, les rumeurs continuent de courir.
Nous avons demandé au pédiatre urgentiste To be or not Toubib qui partage ses fiches-conseils à destination des parents sur ses réseaux sociaux, mais aussi dans son livre, ce qu’il pensait de cette fake news :
Comme le médecin l’affirme dans la vidéo ci-dessous, l’autisme est un trouble du développement multifactoriel, dont la cause n’a pas encore été trouvée. C’est notamment pour cette raison que c’est difficile à prendre en charge, médicalement parlant. Mais en aucun cas, le vaccin ROR ne « déclenche » l’autisme, ou ne l’amplifie, comme on peut parfois le lire.
Le ROR est un vaccin qui permet de protéger les êtres humains, notamment les enfants, contre trois maladies virales dont les conséquences peuvent être graves et potentiellement mortelles. Mais il ne « rend » pas autiste, non. C’est une fake news.
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