Une manière de marquer le coup. Narges Mohammadi, journaliste iranienne emprisonnée dans son pays, a entamé une nouvelle grève de la faim dimanche 10 décembre.
Une grève qu’elle a débutée à une date symbolique : le jour de la remise du prix Nobel de la Paix, dont elle a été lauréate le 6 octobre dernier, pour « sa lutte contre l’oppression des femmes en Iran et son combat pour la promotion des droits de l’homme et de la liberté pour tous ».
L’Iran, un régime religieux « tyrannique et misogyne » selon Narges Mohammadi
Emprisonnée, depuis 2021, elle aurait dû se rendre à Oslo pour recevoir son prix. Mais, finalement, ce sont les membres de sa famille qui l’ont reçu à sa place, annonçant par la même occasion le début de sa grève de la faim.
« Elle sera en grève de la faim en solidarité avec une minorité religieuse », a déclaré son frère durant la cérémonie. Le mari de Narges Mohammadi a précisé que ce geste visait la minorité Bahaïe, communauté cible de discriminations en Iran, dont deux figures dirigeantes emprisonnées ont aussi entamé une grève de la faim.
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Durant la cérémonie de remise du prix, par le biais d’une lettre lue en français par son fils Ali, la militante de 51 ans a fustigé le « régime religieux tyrannique et misogyne » en Iran : « L’abolition du hijab obligatoire équivaut à supprimer toutes les racines de la tyrannie religieuse et à briser les chaînes de l’oppression autoritaire. La réalité est que le régime de la République islamique est à son plus bas niveau de légitimité et de soutien populaire », a-t-elle écrit.
Avant de saluer la jeunesse iranienne qui se soulève contre le régime au pouvoir : « De jeunes Iraniens ont aujourd’hui transformé les rues et les espaces publics en un lieu de résistance civile généralisée. Et la lutte ne faiblit pas ! Le peuple iranien, avec persévérance, viendra au bout de la répression et de l’autoritarisme ! N’en doutez pas. Cela est certain ! Je suis convaincue que le chant de la victoire du peuple dans les rues d’Iran résonnera à travers le monde », a déclaré, se disant « fière et honorée » de contribuer à cette « civilisation ».
Déjà sa deuxième grève de la faim
Même emprisonnée, Narges Mohammadi continue de lutter : cette grève de la faim, la deuxième en quelques mois, est également un acte de protestation contre son incarcération. De santé fragile, elle avait déjà cessé de s’alimenter quelques jours, début novembre, pour obtenir le droit d’être transférée à l’hôpital sans se couvrir la tête.
La militante est depuis de longues années une figure de la lutte pour les droits humains en Iran, où elle s’est notamment opposée à la peine de mort. Des prises de position contre le régime, qui lui ont valu d’être arrêtée de plusieurs fois et condamnée à un total de 31 ans de prison. Incarcérée depuis 2021, elle est tout de même devenue l’une des principales figures du mouvement Femme, Vie, Liberté, né en septembre 2022, après la mort de Mahsa Amini.
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