Walter Woodman et Patrick Cederbergh ont remporté le prix du meilleur court-métrage au festival de Toronto grâce à ce film de 17 minutes. Noah est le nom du personnage principal, un adolescent qui s’apprête à entrer à l’université.
L’intrigue tourne autour de la rupture de Noah avec sa petite amie Amy, mais ce n’est pas tant l’histoire qui est fascinante que la manière dont cette histoire est racontée : il n’y a pas d’autre plan que celui de l’écran d’ordinateur (avec quelques incursions d’un écran d’iPhone).
Ce film est à voir aujourd’hui absolument : il sera retiré de YouTube demain, jeudi 19 septembre, afin de pouvoir assurer sa diffusion lors de plusieurs festivals mais devrait être remis en ligne par la suite).
https://youtu.be/h6eNuJdxAoQ
Noah approche le million de vues sur YouTube. Entre ceux qui se retrouvent parfaitement dans ce mode de communication et d’interaction, et ceux qui y voient une caricature des « digital natives
», le film ne laisse pas indifférent.
« On n’avait pas vraiment de plateau, on a tout tourné avec des webcams »
Interviewés lors de la présentation de leur film au festival de Toronto (avant que le film ne soit primé, donc), les deux jeunes réalisateurs de Noah ne revendiquent aucun message particulier, ce qui confirme l’authenticité du regard qu’ils portent sur les réseaux sociaux.
Il ne s’agit pas de critiquer ni de juger les outils de communication modernes mais simplement de raconter une histoire, celle d’une rupture, à travers le prisme de la communication numérique.
On vous laissera le soin de juger des actions du protagoniste ; toujours est-il que parler de ce film comme étant représentatif de tou-te-s les adolescent-e-s actuel-le-s trahit une véritable méconnaissance de la jeunesse « numérique ».
Patrick Cederberg et Walter Woodman, interviewés avant la présentation de leur film au festival de Toronto
« Facebook est à la fois la meilleure et la pire des choses »
Les réseaux sociaux affectent-ils nos relations sociales ? Ou ne sont-ils que des outils, qui trouvent entre nos mains des utilisations plus ou moins acceptables ? Utiliser le mot de passe Facebook de sa future ex pour modifier son profil, est-ce acceptable ?
Les réalisateurs opposent Facebook et l’hyper-personnalisation des profils à Chatroulette avec son anonymat total. Parler à un-e parfait-e inconnu-e serait le seul moyen d’avoir une conversation vraiment sincère.
Et les réseaux de partage à outrance comme Facebook empêcheraient cette sincérité, puisque leur principe consiste à « se mettre en avant », à partager des informations personnelles à outrance.
« Comme n’importe quel outil, vous pouvez l’utiliser à bon ou à mauvais escient. »
– Cederberg et Woodman, à propos de Facebook.
Et toi, qu’en penses-tu ? Tu reconnais-tu dans la perspective de Noah ? Vis-tu toi aussi beaucoup « à travers ton écran » ? Les relations numériques sont-elles vraiment différentes des relations IRL (In Real Life) ? Les réseaux sociaux ne sont-ils que des outils, ou sont-ils les vecteurs d’une évolution profonde de nos relations, de nos modes de communication ? Et quelle évolution, d’ailleurs ?
Viens en débattre dans les commentaires !
Pour aller plus loin :
- TIFF Profile: Patrick Cederberg and Walter Woodman, directors of Noah
- « Noah », le premier film qui comprend Internet, et nous avec, Slate fr.
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