À l’annonce de la révocation de l’arrêt Roe vs. Wade aux États-Unis, il y a comme un effet de bousculade pour savoir qui de la Nupes ou de Renaissance serait la première à annoncer sa proposition de loi pour l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution.
Côté Nupes, c’est la présidente du groupe La France Insoumise et députée Mathilde Panot qui a demandé à ce que soit présentée en urgence un texte allant dans ce sens.
Rien de bien surprenant puisqu’il s’agissait notamment d’une promesse faite par Jean-Luc Mélenchon pendant sa campagne.
Au lendemain du coup de tonnerre de la Cour suprême aux États-Unis, côté LREM, ce sont les députées Marie-Pierre Rixain et Aurore Bergé qui se sont empressées de déposer, elles aussi, une proposition de loi visant à inscrire dans la constitution le droit à l’avortement.
« Ni nécessaire ni utile », l’inscription de l’IVG dans la Constitution ?
Un virage à 180 degrés, oserait-on dire, puisque le sujet n’est pas neuf, et a même été retoqué par… le gouvernement et la majorité dans la précédente mandature.
Petit retour en arrière : les tentatives de La France Insoumise de protéger le droit à l’IVG en l’inscrivant dans la Constitution ne datent pas d’hier. Dès 2016, et voyant les reculs de la Pologne sur cet enjeu, Jean-Luc Mélenchon parlait déjà de sanctuariser l’avortement, s’il était élu Président l’année suivante.
Durant le premier quinquennat Macron, La France Insoumise est revenue plusieurs fois à la charge, d’abord en juillet 2018 à travers un amendement.
Une inscription « ni nécessaire ni utile » avait pourtant jugé Yaël Braun-Pivet, députée LREM, en 2018 qui soutenait alors :
« Il n’est donc nul besoin de brandir des peurs fondées sur la situation de ces droits dans d’autres pays pour affirmer qu’ils seraient menacés dans le nôtre. Cela n’est absolument pas le cas aujourd’hui. »
Le gouvernement allait dans le même sens par la voix de la ministre de la Justice Nicole Belloubet qui affirmait alors que « nous avons un droit suffisamment garanti ».
C’est ensuite en 2019 que LFI a présenté une proposition de loi constitutionnelle. Là encore, LREM ne semble pas très réceptive à l’enjeu et la proposition n’est pas inscrite à l’ordre du jour.
Autant dire que ces discours semblent bien loin. « Tant mieux », s’enthousiasme la députée LFI Danièle Obono qui appelle à un texte commun. Contre toute attente, les deux formations politiques pourraient donc trouver un terrain d’entente dans le but de garantir le droit à l’IVG en France.
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Crédit photo : Claudio Schwarz via Unsplash
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