À l’occasion de la sortie de Nevada ce 19 juin, madmoiZelle a interviewé l’acteur principal et la réalisatrice du film !
En partenariat avec Ad Vitam (notre Manifeste)
En tant qu’amoureuse des équidés (et de Matthias Schoenaerts), Nevada me faisait forcément très envie. Mais cette petite voix dans ma tête me chuchotait de me méfier des films de chevaux, parfois très ringards…
J’ai bien fait de ne pas l’écouter : cette voix ne pouvait pas se tromper davantage.
Nevada est magnifique et très fort, alors je vais t’expliquer pourquoi tu dois ABSOLUMENT aller le voir le 19 juin au cinéma !
De quoi parle le film Nevada ?
Nevada raconte l’histoire de Roman, prisonnier dans l’État du Nevada aux États-Unis.
Il parle peu, que ça soit à sa psy, aux autres détenus, ou même à sa fille.
Extrêmement violent, il a été placé en isolement. Les seules personnes qu’il côtoie sont les gardes qui lui apportent à manger.
Mais vient le moment de regagner une cellule partagée, et sa brutalité lui fait défaut.
Roman fait la rencontre d’un cheval fou qui vient d’arriver à la prison, dans le cadre d’un programme de réhabilitation sociale proposé aux prisonniers, lesquels doivent dresser des chevaux sauvages pour les revendre ensuite aux enchères, et parfois à la police (ironie du sort).
Inexplicablement attiré par l’équidé, Roman intègre le programme et trouve en l’animal un alter ego qui l’aidera à affronter ses émotions.
Nevada, un véritable tour de force
En sortant de la projection, ma gorge est nouée. Je me suis pris de l’émotion en pleine figure.
Nevada est à la fois brutal et subtil, tout en nuance.
Il croise oppositions et parallèles, sans jamais tomber dans le manichéisme ou le tire-larmes.
Matthias Schoenaerts est une bête sauvage imprévisible
L’acteur réalise ici une performance remarquable qui oscille entre férocité et vulnérabilité.
Il est une bombe de nerfs prête à exploser à chaque instant. Et quand il éclate soudainement, il envahit l’écran de son physique bestial.
Pourtant, cette violence est une traduction de sa sensibilité pudique, rendant le film à fleur de peau.
Tout le travail sur le son, sur le souffle, tous les silences de Roman le ramènent à son double, ce cheval farouche, tout aussi cinégénique que lui.
Je pense notamment à la scène de lutte brutale entre les deux qui m’a autant choquée qu’impressionnée, du jamais vu au cinéma !
Matthias Schoenaerts est dans une totale maîtrise de son personnage, et de son évolution.
Nevada, entre western et film de prison
Difficile de classer le film dans une catégorie, car il est influencé par deux genres bien différents.
Et de ce mélange naît une photographie exceptionnelle.
Le western, c’est la liberté du grand Ouest Américain sauvage et ses paysages magnifiques. Mais ici, notre lonesome cow-boy est confiné derrière des barreaux qui donnent sur le désert.
Grâce au programme de dressage de chevaux, les prisonniers et leur monture pourront goûter à leur liberté arrachée dans un plan incroyable.
Les détenus en tenue orange lancés en plein galop dans le désert du Nevada, encadrés par deux voitures de gardes.
Cependant, la réalité de la prison les rattrape, via les thèmes traités dans le film et la claustrophobie de certains cadrages.
Nevada est un film empreint de réel
Les chevaux ont de vraies vertus thérapeutiques.
Ils ont des pouvoirs apaisants, d’où leur utilisation par la police montée pour calmer les foules, ou dans les hôpitaux pour tenir compagnie aux grands malades.
C’est pourquoi le programme de réhabilitation sociale mis en scène dans le film a réellement été créé aux États-Unis — et il porte ses fruits.
La réalisatrice et scénariste de Nevada, Laure de Clermont-Tonnerre, s’est appuyée sur ces faits réels, en faisant un récit très authentique.
Les tous premiers plans sur les chevaux sauvages sont des images de vrais mustangs, elles sont rares car très difficiles à obtenir.
La cinéaste a même engagé un ancien prisonnier et participant au programme pour jouer son propre rôle dans le film.
L’homme au premier plan est un ancien détenu devenu acteur le temps de Nevada.
Une femme à la tête de l’univers masculin Nevada
Le cinéma, comme le cheval, sont des mondes très masculins.
Ça m’a toujours choquée étant gamine que dans mes cours d’équitation il n’y ait que des petites filles, alors que les champions du monde d’équitation sont des hommes, la plupart du temps.
Le cinéma, c’est pareil. Selon le CNC, le public est majoritairement féminin (51% en avril 2019) et pourtant les femmes ont peu la parole.
Mais Laure de Clermont-Tonnerre, la réalisatrice de Nevada, s’empare de ces deux univers avec talent, en plus de tourner en milieu carcéral !
Elle s’illustre en dirigeant brillamment ses acteurs principaux, Matthias Schoenaerts et Bruce Dern, deux monstres du cinéma multi-récompensés.
Elle fait de leur personnage des hommes sensibles et attachants, sans jamais tomber dans le pathos.
Bruce Dern en zen.
Et le plus dingue… c’est que c’est son premier long-métrage !
Pourquoi tu vas adorer Nevada
Que tu sois fan de poneys comme moi ou que les canassons ne te fassent ni chaud ni froid, Nevada saura te combler.
Tu découvriras une histoire et des personnages touchants, et tu t’émerveilleras devant tous ses plans magnifiques.
Je te garantis frissons et émotions pendant 1h36, et tu sortiras avec l’envie d’acheter un ranch dans le Far West !
Pour te mettre un peu l’eau à la bouche, voici un extrait du film, la rencontre impressionnante entre Roman et le cheval.
Fonce au cinéma dès le 19 juin pour voir cette merveille !
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Les Commentaires
Bref, j'imagine que Nevada est beaucoup plus romancé (peut-être moins subtil vu la tête d'affiche ?) mais j'aimerais le voir également !