L’autrice de cet article est en seconde et a passé une semaine de stage chez madmoiZelle. Voici ce qu’elle vient te raconter !
J’ai 15 ans mais je ne suis sur aucun réseau social.
Et grande nouvelle : c’est mon choix et je survis !
Pourquoi je ne suis pas sur les réseaux sociaux
Au collège, les réseaux sociaux sont rarement source de stimulation intellectuelle. Les groupes de classe sur Snap ne sont en général qu’un relais de rumeurs ou de brouhaha collectif.
Cela a toujours représenté pour moi une perte de temps et d’énergie : savoir que X a mangé des pâtes ne m’intéresse pas plus que cela. Je caricature bien sûr mais je m’en suis toujours très bien sortie sans, en tout cas au collège.
Au lycée avec les devoirs et les sorties qui s’accumulent, les fonctionnalités des réseaux sociaux me sont en effet apparues.
Toutes ces nouvelles personnes à connaître et avec lesquelles échanger me demandaient surtout : « c’est quoi ton Insta ? ».
Incapable de répondre, et en face d’une personne plus perplexe qu’autre chose, je me suis sérieusement posé la question d’ouvrir un compte privé.
Mais le fait que certaines personnes puissent me retrouver en deux minutes top chrono m’a fait, je l’avoue, un peu peur.
J’ai donc renoncé sans difficultés puisqu’il s’agissait de mon confort psychologique personnel.
Les dangers des réseaux sociaux
À mon sens, les relations humaines sont suffisamment compliquées comme ça pour s’exposer aux aléas ou aux abus permis par les réseaux sociaux.
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Ma petite soeur s’est retrouvée isolée dans sa classe parce qu’une personne en avait décidé ainsi. Elle a commencé à se scarifier et sa harceleuse
lui a envoyé sur les réseaux des insultes la culpabilisant…
Mes parents ont dû se battre pour la changer de classe et faire en sorte que la personne s’excuse. Encore aujourd’hui, elle reste profondément marquée par cet événement.
Je n’ai pas le temps pour les réseaux sociaux
Je me sens plus libre, puisque j’ai souvent l’impression que beaucoup de mes amies font des efforts pour se restreindre au lieu de passer un temps fou sur les réseaux, et sont conscientes de perdre beaucoup de temps.
J’ai suffisamment « d’addictions » comme les séries, l’Histoire, le cinéma, la danse pour m’en rajouter une autre.
De plus, je suis sûre que si je commence, ça va me plaire et je vais devenir obsessionnelle ! Je préfère donc m’en tenir aux filtres en perm et aux délires sur les screen de mèmes qu’on m’envoie par SMS.
Loin du discours « les réseaux ça pourrit les jeunes ! », je dis juste qu’on peut être jeune et avoir des centres d’intérêt ou des comportements en décalage, sans en souffrir et sans renoncement inutile.
Comment je vis sans réseaux sociaux
Pour les cours, j’utilise un objet magique plus communément appelé le cahier de texte. C’est très facile d’utilisation, et pas de crainte de mots de passe ni de connexion.
Pour mes nouveaux camarades, je porte mes ovaires et l’étape « message » est supprimée.
Pour mes crush (car oui, j’ai des crush, je ne vis pas pas recluse dans une grotte !), j’utilise la méthode du « stalk par procuration ».
C’est une de mes amies qui me l’a proposé, très contente de me voir enfin dans des préoccupations « de mon âge » (à savoir le flirt).
Je me rends bien compte du potentiel d’information et de modernité que les réseaux sociaux représentent. Je reconnais être la première à me taper des barres quand on me montre des filtres !
Mais on peut exister sans, et peut-être se sentir plus libre sans.
Je me suis habituée, et finalement c’est plutôt marrant d’expliquer à ses camarades qu’on n’a pas la télé, pas Instagram, pas Snap, et qu’on fait… autre chose !
Parfois, ça pose des problèmes. Par exemple, je suis engagée auprès d’un parti politique, et il fallait passer par Discord pour organiser une manif.
J’ai donc, pour le temps d’une réunion, fait un petit effort. Mais l’ambiance de ce genre de discussions ne me plaît pas ; je n’ai donc pas continué.
Mes amis ne m’ont jamais exclue d’une conversation, puisqu’ils savent ou respectent cette position. C’est avec mes potes les moins proches que c’est compliqué.
Souvent, ils partent du principe que si je ne suis pas sur les réseaux, c’est que je ne supporte ni les humains ni l’amusement et qu’il vaut mieux ne pas me parler.
Ma « différence » me permet de faire le tri entre les gens qui sont ouverts et ceux qui ont des réactions peu constructives.
Je ne suis pas sur les réseaux sociaux, et ce n’est pas si grave !
C’est plus par désintérêt et flemme que par volonté farouche de vouloir m’opposer à tout que je ne suis pas sur les réseaux. Je suis peut-être « old school » mais j’assume mon côté « mamie » à fond.
Même si le besoin d’un groupe reste à l’adolescence une grande pression, il vaux mieux s’en trouver un qui nous plaît à nous et pas aux autres.
Pour rappel je ne suis pas seule, ni la dernière des Mohicans, donc soyez gentilles avec les gens qui ne sont pas sur les réseaux sociaux !
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