Adeptes des naturopathes, aficionados des magnétiseurs ou encore des sophrologues, c’est fini, vous ne trouverez plus ces spécialistes sur Doctolib. Le PDG du leader de la prise de rendez-vous médicaux en ligne, Stanislas Niox-Chateau, a annoncé, dans une interview publiée le 26 octobre dans Le Monde, que les professions non réglementées allaient être supprimées. 5 700 praticiens sont concernés par ce déréférencement. L’objectif, selon Stanislas Niox-Chateau : « se recentrer sur les professions réglementées ».
Naturopathe, magnétiseurs… Des praticiens controversés
Ce revirement fait suite à une polémique née sur les réseaux sociaux au mois d’août dernier, questionnant la réelle compétence médicale des naturopathes. En cause, la publication par le collectif L’Extracteur, d’un entretien vidéo dans laquelle Irène Grosjean, naturopathe controversée, conseille de prodiguer des soins aux enfants malades consistants à leur « frictionner » le sexe. Le lendemain, l’ordre des médecins adressait un communiqué à Doctolib, dans lequel il demandait « de renforcer ses règles éthiques pour s’inscrire sur sa plate-forme », regrettant que des professions « ne s’inscrivant pas dans l’ordre médical » y soient référencées. Pas besoin de le dire deux fois, Doctolib avait aussitôt annoncé le lancement d’une large consultation incluant une quarantaine d’acteurs : autorités sanitaires, ordres de santé, représentants des professionnels, associations de patients… avec les conclusions que l’on connaît : désormais, « seuls les professionnels qui ont un numéro ADELI ou RPS, qui sont référencés par les autorités sanitaires, pourront utiliser les services de Doctolib ». Pour les autres, ils disposent de 6 mois pour s’organiser avant de disparaître de la plate-forme.
« Responsabilité » de Doctolib sur l’information fournie aux patients
En tant qu’acteur du monde de la santé, nous avons une responsabilité. Nous nous recentrons aujourd’hui sur le cœur de nos missions, et c’est sain.
Stanislas Niox-Chateau
Si Doctolib, par la voix de son PDG, ne remet en question ni la légalité ni les effets bénéfiques de ces « activités du bien-être », il met toutefois en avant « la responsabilité sur l’information fournie aux patients » par la plate-forme. Une responsabilité aux conséquences économiques coûteuses, si l’on en croit le PDG. Comme les autres, les praticiens qui vont disparaître de Doctolib payaient 100 euros par mois pour y figurer. Multipliés par 5 700, c’est une somme rondelette pour la plate-forme qui, comme le mentionne son patron, n’est pas encore rentable.
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Visuel de Une : Unsplash / National Cancer Institute
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Les Commentaires
Pour te répondre clairement, en soit y a trois types de cas quand tu cherches par exemple un•e endocrinologue (qui est le cas où ce que je citais est le plus présent) :
- soit y a la possibilité de choisir directement dans les raisons du rdv que tu viens pour un parcours de transition médicale (et là c'est le top, mais c'est extrêmement rare)
- soit y a rien marqué, donc tu sais pas le point de vue de la personne et tu sais pas trop quoi choisir
- soit y a marqué dans la présentation, je cite « le docteur *** ne prend pas en charge les demandes de dysphorie de genre / transidentité », avec les variantes « parcours dysphorique (patients transgenres) », etc
Du coup, oui, c'est marqué cash. Après, vu que ça concerne une minorité et que le monde médical et juridique est pas mal transphobe, c'est un peu acté que les gens s'en foutent. Surtout qu'honnêtement, je cherche actuellement un•e endocrinologue, pis c'est une grosse majorité qui indique ça (sur dix practicien•ne•s hors dépassements d'honoraires, je dois en avoir bien sept où c'est dit, ou sous-entendu fortement, ou alors quand t'appelles on te dit « bah non, on reçoit pas pour ça »), c'est super banalisé.