Natalie Portman est venue à Paris pour présenter son premier film en tant que réalisatrice : Une histoire d’amour et de ténèbres. Vue à Cannes l’an dernier, et diffusée ce soir à 20h55 sur CANAL+ dans le cadre du programme « 10 jours 10 nuits » de la chaîne, cette réalisation très personnelle n’avait pas fait l’unanimité à l’époque.
À lire aussi : Natalie Portman aux diplômés d’Harvard : « Je doute toujours de mes capacités »
Une adaptation fidèle
L’œuvre originale d’Amos Oz, considérée comme l’un des titres phares de la littérature israélienne moderne, connaît ici une adaptation fidèle. L’histoire suit Fania Klausner, la mère d’Amos, bourgeoise de Tel-Aviv qui a décidé de bâtir une vie plus simple à Jérusalem.
D’origine israélienne, et fille d’immigrants, l’histoire lui tenait particulièrement à cœur.
J’ai beaucoup d’admiration pour Natalie Portman, dans ses choix de carrière déjà, mais aussi pour l’image qu’elle renvoie. L’actrice et désormais réalisatrice nous explique comment elle en est venue à adapter le roman iconique d’Amos Oz. D’origine israélienne, et fille d’immigrants, l’histoire lui tenait particulièrement à cœur.
En quête d’identité
L’identité israélienne se trouve au cœur du film, et c’est d’ailleurs l’atout majeur du roman autobiographique d’Oz. Il relate avec un détail saisissant l’assujettissement de sa mère face à la dépression, et c’est ainsi que Portman interprète son personnage. Authentique jusqu’au bout, le film a été tourné en hébreu
pour marquer l’appartenance identitaire.
À lire aussi : Vivre dans une société juive – Carte postale d’Israël
L’intensité de son jeu représente le mal universel d’une personne qui pense que la vie a un but autre que le simple fait de continuer au jour le jour. Fania a perdu le goût à la vie, tout simplement. Ce n’est pas seulement une femme apatride qui se présente devant nous, mais une femme qui s’est lassée de l’existence, telle une Emma Bovary.
Une esthétique spécifique
Très contemplatif, Une histoire d’amour et de ténèbres a des scènes en contrejour à la Terrence Malick, que Natalie Portman cite comme inspiration. Ses plans rapprochés, le regard d’Amos qui se pose sur sa mère comme si le spectateur la voyait à travers lui, font quand même largement référence au style de Malick.
En résumé, sa première réalisation montre bien sa sensibilité et ses motivations personnelles, en restant assez classique. Son implication dans l’histoire donne une dimension plus touchante à l’ensemble, mais pour ceux qui s’attendent à une grande épopée romantique, ce n’est pas vraiment le cas.
Le moment le plus poignant, outre toute la relation mère-fils qui évolue avec des hauts et des bas, mais surtout une complicité admirable, c’est quand on assiste à la naissance d’un État en sachant pertinemment que c’était un moment-clé de l’Histoire.
En tant que femme, la réalisation de ce film lui a apporté beaucoup de choses, et elle réitérera l’expérience avec plaisir et avec plus d’assurance.
Grand moment de partage et d’émotion devant ce film en tout cas, qui est diffusé ce soir à 20h55 sur CANAL+ !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires