Vendredi dernier, six volontaires sélectionnés par la NASA ont été enfermé•e•s dans un dôme de 11 mètres de diamètre et de 6 mètres de hauteur pour une année entière. Cette expérience est la 4ème mission du programme Hi-Seas, et c’est aussi la plus longue. L’objectif de cette mission est de préparer un futur voyage sur Mars en collectant des informations sur l’évolution psychologique de l’équipage pendant cet enfermement.
En fin de compte, le programme Hi-Seas permettra peut-être de préparer un trajet vers la planète rouge sans que les astronautes ne se transforment en candidat•e•s de Secret Story s’entretuent…
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Le programme Hi-Seas, qu’est-ce que c’est ?
L’objectif de cette mission est de préparer un futur voyage sur Mars.
Parmi les candidat•e•s sélectionné•e•s pour cette mission, on trouve trois femmes et trois hommes : un astro-biologiste (Cyprien Verseux, un Français de 25 ans que nous pourrons suivre sur ce blog), un pilote, un architecte, une médecin-journaliste, une ingénieure et une scientifique. Chacun•e d’entre eux aura une chambre personnelle, équipée d’un lit de camp et d’un bureau.
Au fil des jours, l’équipage devra répondre à des questionnaires évaluant leurs humeurs, leurs relations, leurs interactions. Ses membres seront également soumis•es à des tests cognitifs et porteront des capteurs afin d’observer leurs activités, leurs cycles de sommeil, l’effet de la lumière, du bruit…
En espérant qu’il y ait moins d’embrouilles que dans Battlestar Galactica
Cyprien et ses camarades devront également vivre et travailler comme de vrais astronautes : effectuer des tâches de géologie, d’analyse d’échantillons… et réaliser quelques sorties en combinaisons d’astronautes.
La mission Mars 500 : 520 jours dans 550 m³
Ce n’est pas la première fois que l’on essaie de simuler un voyage spatial : la NASA a déjà réalisé plusieurs expériences sur le sujet, et l’Europe n’est pas en reste. Entre 2010 et 2011, au cours du projet « Mars 500 », mené par l’ESA (l’Agence spatiale européenne) et l’IBMP (l’Institut des problèmes médicaux-biologiques de Moscou), six hommes ont été confinés pendant 520 jours dans la réplique d’un vaisseau spatial.
Ils ont vécu dans un espace de 550 m³ et ont partagé leur temps entre 8 heures de travail (pilotage, entretien du vaisseau, résolution des pannes simulées par les scientifiques), 8 heures de loisirs personnels (lecture, écriture…) et 8 heures de sommeil.
Je veux bien passer 520 jours avec Idris Elba, perso.
Au cours de son séjour, l’équipage devra également simuler une sortie sur la surface de Mars (en scaphandre, donc).
Comment réagissent des humain•e•s « enfermé•e•s dans l’espace » ?
En 2010, l’objectif était déjà d’observer la santé psychologique des membres de l’équipage : est-ce que le confinement fait apparaître des tensions, du stress, des états dépressifs ?
Pour certain•e•s, un sentiment d’abattement est apparu aux périodes « anniversaires » : quand on est habitué•e à vivre un jour après l’autre, un choc peut survenir lorsqu’on réalise le temps passé dans le (faux) vaisseau… et celui qu’il reste encore à tirer. Des scientifiques ont également observé quelques troubles du sommeil.
L’expérience Mars 500 a été concluante et positive !
L’expérience Mars 500 a été concluante et positive : si les chercheurs et chercheuses ont bien noté des périodes de tensions entre les membres de l’équipage et quelques épisodes d’abattement ou de lassitude, il n’y a eu de conflits ouverts qui n’ont pas pu être résolus ou qui ont empêché le bon déroulement de la mission et les hommes ont été « libérés » en bonne santé.
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Évidemment, même avec toutes les informations récoltées au cours de toutes ces expériences, il reste une part d’inconnu, impossible à maîtriser : lors des simulations de voyage spatial, l’équipage sait que s’il y a un problème, l’expérience peut s’arrêter immédiatement et qu’ils retrouveront la Terre ferme simplement en ouvrant une porte… Les astronautes, lors de « vraies » missions, ne sont pas soumis•es au même stress en étant véritablement seul•e•s au beau milieu de l’espace.
On se retrouve dans un an pour les conclusions de la 4ème mission du programme Hi-Seas — en attendant, si l’espace nous manque trop, on peut toujours dévorer la série The Astronaut Wives Club !
Pour aller plus loin…
- Un article du Monde sur le programme Hi-Seas
- Un article de Futura-Sciences sur la mission Mars 500
- Un article de Rue89 sur le démarrage de Mars 500
- Un article du Monde sur la fin de l’expérience Mars 500
- Un article du Telegraph
- Le journal de bord de l’équipage de Mars 500
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Les Commentaires
J'avoue qu'au depart je plaisantais.
Je ne considere pas, a titre personnel, que le sexe soit "indispensable".