— Initialement diffusé le 8 mars 2017
Lorsqu’elle était en charge des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem nous avait reçues à son ministère, pour répondre à nos questions.
Quatre ans plus tard, nous lui avons retourné l’invitation, à l’occasion de la publication de son autobiographie. Ça peut paraître prétentieux, d’écrire une autobiographie quand on a moins de 40 ans (je balance), mais ce livre sert surtout à évoquer des thèmes importants, dont on entend peut parler.
Comme par exemple, ce que ça fait d’arriver en France à l’âge de 4 ans, sans parler la langue. Comment l’école peut permettre d’ouvrir ses horizons. Elle y détaille aussi son bilan de ministre de l’Éducation Nationale, en passant par les étapes de sa scolarité et de son engagement politique.
Une ministre, sous un autre jour
Une ministre, ça impressionne, parce qu’on n’a pas tous les jours l’occasion d’échanger avec ceux dont les décisions peuvent avoir des conséquences directes sur nos vies. Et puis, « la politique » prend parfois des airs d’univers abstrait, éloigné du quotidien.
Alors, pendant une heure, nous avons partagé un véritable échange. Et c’est rafraîchissant, d’apprendre que le syndrome de l’imposteur touche tout le monde, même la première femme française à être devenue ministre de l’Éducation Nationale !
Najat Vallaud-Belkacem nous a emmené dans l’envers du décor de son ministère, des polémiques qu’elle a dû affronter, des actions qu’elle a réussi à mettre en oeuvre. Elle a partagé avec nous des souvenirs d’enfance, et des moments du quotidien.
On a parlé d’éducation à l’égalité, d’éducation sexuelle aussi (notamment de cet excellent rapport du HCEFH, que je ne me lasse pas de citer), des polémiques indignes ayant faire rage autour de la prétendue « théorie du genre », des fake news qui prolifèrent et empoisonnent les débats publics. Des théories du complot — notamment autour de l’inexistante réforme de l’orthographe, et des attaques de l’extrême droite.
« La vie a plus d’imagination que toi »
On a conclu cet entretien sur une réflexion autour de l’engagement politique, et je retiendrai particulièrement cette définition, donnée par Najat Vallaud-Belkacem :
« L’engagement politique, c’est être habité par une cause qu’on a envie de voir progresser »
L’heure a filé à toute vitesse, et nous avons, au final, à peine effleuré les nombreux sujets dont nous aurions pu discuter ensemble. Mais c’était au moins l’occasion d’échanger dans un cadre d’écoute mutuelle, loin des interviews contraintes par des timing serrés, des questions laconiques envoyées en rafales, et des réponses demandées en moins de 45 secondes.
On a pris notre temps. Et si vous avez envie d’en savoir plus, je ne peux que vous recommander la lecture de l’autobiographie de Najat Vallaud-Belkacem, qu’elle titre « La vie a plus d’imagination que toi » : une phrase que lui disait sa mère, et qui illustre bien les surprises que réserve parfois le vaste horizon des possibles.
« La vie a plus d’imagination que toi », 17€ sur Amazon, chez l’éditeur, sur Place des Libraires.
« Je sais bien, je m’étais juré que je ne raconterais pas, jamais. Que je garderais pour moi ce qui n’appartient qu’à moi.
Mais je ne m’appartiens plus tout à fait : pourquoi et comment je suis devenue française semble poser problème, dans un pays traversé par les doutes.
Alors, d’autres ont pris le relais, comblent les silences, racontent, imaginent, affabulent. Il faudrait laisser dire, comme toujours.
Mais ma petite histoire privée est devenue publique. Une histoire française, parce que je suis Ministre de la République, que j’ai porté la parole de mon pays et que, parfois, on lui prête mon visage. Ni belle, ni sale, juste une histoire vraie dont j’ai bien voulu qu’elle dise un peu de moi, pour autant qu’elle dise un peu de la France. »
N. V.-B
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Les Commentaires
Donc déso oui Madame Vallaud Belkacem est très bonne en communication mais des réformes foireuses comme ça on s'en passera bien aussi