Najat Vallaud-Belkacem l’avoue enfin : oui, la réforme de l’orthographe EST un coup monté, qu’elle fomente depuis ses plus tendres années. Certes, l’actuelle ministre de l’Éducation Nationale n’avait que 13 ans lorsque cette réforme a été publiée, mais justement, son jeune âge lui a fourni l’alibi parfait pour éviter tout soupçon.
Et en plus, les médias sont complices !
C’était sans compter sur les théoriciens du complot, qui ont fait toute la lumière sur cette manigance éhontée. Coincée, la ministre a donc tout avoué, dans un discours très remarqué. (Vidéo ci-dessous).
ALO UI CER LA DROGUE
« Internet a révélé ces derniers jours un complot contre l’accent circonflexe. Un complot que je prépare depuis mes 13 ans, patiemment. On ne pourra pas m’accuser de l’avoir décidé dans la précipitation. Nous sommes en 1990, je suis en 5ème, et j’ai sans peine réussi à convaincre l’Académie Française de me prêter main forte pour conduire à bien ce projet inavouable.
D’ailleurs, vous croyez peut-être que votre présence ici est un simple accident ? Mais non. Nous sommes au jardin des Plantes. Or, savez-vous quelle année il a été fondé ? En 1635. Soit la même année que l’Académie Française. Coïncidence ? Je ne crois pas.
« Coïncidence ? Je ne crois pas. »
Car nous sommes, plus précisément encore, au muséum d’Histoire Naturelle. Or en quelle année fut fondé ce muséum ? En 1793. Soit la même année que fut décrétée l’abolition de l’Académie Française. Coïncidence ? Bien sûr que non. En revanche je tiens aussi à dire que ce complot n’est pas une lubie de femme enceinte.
Je le précise car j’ai découvert ces derniers temps, grâce à Internet, que j’attendais mon troisième enfant. Cela fait naturellement le bonheur de mon mari. Pardon. De mon ex-mari. Ces mêmes sites m’ont en effet appris que j’étais divorcée. Quand on vous dit que l’on nous cache tout !
« La prochaine étape de ce complot sera la suppression des consonnes »
Mais, me suis-je demandée, pourquoi ce divorce dont je n’étais pas au courant ? Une rapide recherche sur Internet m’a éclairée sur ce point : je lui ai caché, pendant des années, une terrible vérité. Je ne suis pas Najat Vallaud-Belkacem. Je suis Claudine Dupont. Or que remarquez-vous ? Il n’y a, dans Claudine Dupont, aucun accent circonflexe. Nulle part. Cette frustration m’a conduite à décider leur suppression. La prochaine étape de ce complot sera, je vous l’annonce, la suppression des consonnes. Quant aux voyelles, leur tour viendra. »
LA PEUR
L’humour contre le complot
La ministre a-t-elle été enlevée par des aliens et remplacée par un clone reptilien ? A-t-elle été hypnotisée par des Illuminatis ? Que tout le monde reste calme : il s’agissait d’une introduction ironique à un discours prononcé dans le cadre d’une journée d’étude « réagir face aux théories du complot ».
Et c’est bien joué, d’attaquer les complotistes à leur propre manoeuvre : celle de pousser à l’extrême la déconstruction du discours, pour mieux tourner en ridicule l’absurde résultat. Il faut dire que la ministre est une cible récurrente des milieux conspirationnistes : jeune, femme, d’origine étrangère (trahie par un patronyme « pas catholique » comme on dit pudiquement), elle est régulièrement attaquée.
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Je mets quiconque au défi de passer une journée dans les mentions de @najatvb sur Twitter, ne serait-ce que pour se rendre compte de la haine qu’elle cristallise… par sa simple existence.
Mais la lutte contre les théories du complot est un enjeu qui dépasse le cas de la ministre et des rumeurs lancées contre elle (dont cette introduction ironique constitue un habile démenti) ! C’est pour l’école et tou•tes les jeunes, nombreux•ses à être séduit•es par les conspirationnistes, que la lutte contre ces théories est une nécessité.
Combattre le complotisme, une nécessité pédagogique
« Réagir face aux théories du complot », ce n’est plus les ignorer, mais ce n’est pas non plus mépriser celles et ceux qui tombent dans leur piège. Les combattre, ce n’est pas anéantir l’esprit critique en encourageant une confiance aveugle et artificielle envers des canaux d’information « officiels », c’est au contraire nourrir et armer ces esprits critiques, pour leur permettre d’éviter les filets complotistes.
Mais pour mener à bien cette mission, il est nécessaire de soutenir et d’accompagner les professeur•es, en première ligne face aux élèves et leurs questionnements. Derrière cette introduction humoristique, le propos de la ministre est des plus sérieux :
« Face à ces discours dont la force réside dans la volonté d’opposer, à la complexité du monde, l’évidence d’un sens caché, les enseignants doivent être accompagnés et soutenus.
Ils doivent être formés car ces discours ont un public de plus en plus nombreux, et c’est un problème que l’École, par son attachement à la connaissance et aux vérités scientifiques, ne peut éluder.
Si la vogue des théories complotistes a été perçue avec une intensité particulièrement forte après les attentats de janvier dernier, cela fait plusieurs années que nos enseignants, dans certaines disciplines, en particulier l’Histoire, se trouvent confrontés à de telles théories. »
L’humour au service d’une contre-attaque anti-complotiste semble donc être le ressort privilégié du gouvernement, qui a notamment fait appel à Kevin Razy pour la réalisation d’un clip humoristique dénonçant l’absurdité du conspirationnisme.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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