EH ! On est en octobre. Et octobre, c’est le mois…. d’Halloween, oui, merci, bonne réponse. Un mois qui, pour les gens comme moi, devrait être entièrement férié – mais le monde n’est pas encore prêt, personne ne nous comprend.
Bref, Halloween, c’est fait pour quoi ? Pour se faire peur, bieeen, je vois qu’on a des gens qui suivent aujourd’hui, ça fait plaisir. Voici donc un nouvel épisode du Tour du monde des maisons hantées, qui nous emmène cette fois dans une plantation au fin fond de la Louisiane. Pour des soucis de compréhensibilité et de construction des phrases, on appelera cette demeure La Plantation des Myrtes, si vous le voulez bien. Sinon ça va être le bordel hein, moi j’dis ça pour vous.
La genèse non-paranormale de la maison
La Plantation des Myrtes est une vieille demeure dont la construction remonte à l’avant-guerre (et je parle de la guerre de Sécession hein, attention on tape bien à fond dans l’antique aujourd’hui). Elle se trouve à St. Francisville, pas loin de Baton Rouge, en Louisiane donc. C’est le Général David Bradford qui l’a faite construire en 1796, et qui y a vécu seul pépère pendant des années. À noter qu’il faut quand même en avoir dans le pantalon pour se faire construire une baraque pareille pour y vivre en solitaire, hein. Mais nous ne sommes pas là pour juger qui que ce soit (manquerait plus que je vienne me faire hanter le slip par un général mort et vexé pour couronner le tout tiens).
En vrai, c’est parce qu’il était sur le point de se faire exécuter pour son rôle dans la Révolte du Whisky (un général qui savait choisir ses batailles) – mais après avoir obtenu le grand pardon du Président Washington, il a fait venir sa femme et ses cinq enfants pour les installer dans la vaste plantation. Ça, c’est pour la genèse de la baraque. Après la mort de David Bradford en 1808, les propriétaires se sont succédés – d’abord ses héritiers, puis de parfaits inconnus, jusqu’à ce qu’elle se change en super bed & breakfast du paranormal. Vous savez désormais où aller dormir si vous passez par St. Francisville.
Sauf si vous avez peur des fantômes et globalement de mourir, évidemment. Parce la Plantation des Myrtes ne se contente pas d’abriter un petit fantôme de base, comme toute bonne vieille baraque qui se respecte, naaaan. En bonne grosse diva de l’au-delà, la maison s’est carrément attribué 12 fantômes – minimum.
Le fantôme à l’oreille cassée
Parmi ces douze fantômes, l’histoire la plus connue et la plus rapportée est celle de Chloe, une ancienne esclave de Clark et Sarah Woodruff (la fille de David Bradford et son petit mari tout mignon). Et là, les histoires divergent. Selon une version, Clark aurait forcé Chloe à devenir sa maîtresse. Une autre raconte qu’elle était plutôt du genre curieuse, qu’elle aimait bien regarder par les trous de serrures et écouter aux portes mais qu’elle a fini par se faire griller – et qu’on lui a coupé une oreille, la forçant à porter un turban vert pour cacher son Van Gogh-isme.
La légende raconte également qu’elle aurait offert un super gâteau d’anniversaire empoisonné à la famille (pour se venger, on suppose) mais que seules Sarah et ses deux filles en ont mangé. Et sont donc décédées dans d’atroces souffrances. Or, il n’existe aucune preuve de l’existence de Chloe, ni même d’aucun esclave ayant appartenu aux Woodruff. C’est con, hein.
Cependant, ça n’empêche pas les gens de jurer qu’une femme portant un turban vert continue à hanter les lieux. Il existe même une preuve – si, si, j’vous jure. Tenez, regardez.
Haaaa, vous m’croyez maintenant ? Ouais, moi non plus.
Indiens nudistes, pianos possédés et salade de vaudou
Parmi les autres légendes, on trouve le grand classique indémodable : la maison aurait été construite sur un vieux cimetière indien, haaaaaaaan. Et pour les novices, qu’est-ce qui se passe quand on fait n’importe quoi avec les cimetières indiens ? Bah les esprits sont pas super contents de passer de « tombe tout confort avec câble et petit déjeuner inclus » à « grosse partouze dans la fosse sceptique, wooooo ! ». Du coup, ça peut donner quelque chose dans ce goût là :
(attention, gros spoiler
Poltergeist)
Mais bon, en ce qui concerne la Plantation des Myrtes, ils ont décidé de la jouer plus subtile. Plutôt que de tout retourner en traumatisant la Terre entière, ils ont simplement envoyé le fantôme d’une seule Indienne se promener de temps en temps sur la propriété. À poil. Plutôt cool, les Indiens décédés.
Autre théorie : des soldats de l’Union seraient venus foutre le bordel dans la maison pendant la guerre de Sécession et trois d’entre eux y auraient trouvé… la moooort. Depuis, on peut trouver une tache de sang de la taille d’un corps humain quelque part dans la baraque – tache qui, évidemment, refuse de partir. Mieux encore : tous ceux qui ont essayé de la nettoyer ont déclaré qu’une force les empêchait de passer leur balai ou leur serpillère sur la zone sanguinolente.
Ce qui, perso, m’amène forcément à imaginer une scène de ménage (hoho) grotesque à la Chaplin, avec un pauvre mec qui se fait jarter son balai dès qu’il l’approche de la tache mais qui refuse d’abandonner. Je pense que je vais d’ailleurs ressusciter Charlie Chaplin pour tourner Charlot et la Plantation de Myrte incessamment sous peu. Si vous souhaitez jouer le rôle d’un des douze fantômes, merci de me contacter sur bientotloscarladroguelesputesetlespicsoumag@ambitionsanslimite.com – merci.
Parmi les autres histoires, on trouve évidemment le grand classique du piano qui joue tout seul, mais le même accord en boucle sinon c’est pas drôle, ou des bruits bizarres entendus un peu partout (dans une maison de plus de 200 ans au fin fond du rectum de la Louisiane ? ÉTRANGE). On parle également d’un miroir hanté, dans lequel on peut voir les victimes de tous les meurtres qui ont eu lieu dans la maison (l’histoire prouve qu’il n’y en a eu qu’un, William Winter, tué par balle en 1871). D’autres disent que les esprits de deux enfants sont coincés dans le miroir, et qu’ils n’atteindront jamais l’âge adulte – un peu normal pour des individus décédés, me direz-vous. Mais ça c’est pour les coeurs d’artichaut quoi, « Bouhouhou les pauvres petits, destinés à hanter un miroir toute leur putain d’éternité sans jamais connaître les joies de la puberté, c’est dégueulasse ! » (par contre, les fantômes adultes alors là, on s’en bat les reins mais sec hein).
En même temps, si ceci devait être ma demeure pour l’éternité, moi aussi j’aurais bien les boules.
Il existe également la théorie de la petite fille morte en 1868 – malgré l’intervention d’un praticien vaudou – et qui apparaît depuis dans la chambre où elle a trouvé la mort. Note : suis-je la seule à trouver l’expression « trouver la mort » extraordinaire ? Du coup, j’imagine la gamine jouer et chantonner dans sa chambre, puis s’écrier « EH MAMAN ! MAMAAAAN ! MAMAN VIENS VOIR J’AI TROUVÉ LA MORRTJKLRJFDNSNCX,XW ». Hahahahahahahahaha. Bref. Non contente d’être condamnée à errer dans la maison jusqu’à la fin des temps, cette petite fille s’amuse désormais à faire des petites séances de vaudou sur les gens qui dorment dans la maison. J’t’enverrais tout ça en pension chez Beetlejuice moi, ça ferait pas un pli.
J’en profite pour vous rappeler qu’on peut tout à fait payer pour dormir dans cette belle maison, hein, ne l’oubliez pas.
Voilà, ce sera tout pour moi, je vous invite à aller lire plein plein plein d’histoires sur la Plantation des Myrtes – genre là par exemple, ou encore ici, ou même là (vous constaterez que personne n’est d’accord sur rien, en ce qui concerne les légendes) – et à super bien dormir cette nuit. N’oubliez pas de garder vos orteils sous la couverture et de placer votre lit au milieu d’un cercle de gros sel.
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Les Commentaires
Bref, l'idée d'une série d'articles sur les maisons hantées est géniale! ..... Celle-ci est magnifique, j'aime particulièrement le porche et les décos en fer forgé. Je ne crois pas que j'oserais y dormir cependant, même si les légendes qui s'y rapportent ont l'air peu crédibles, dès que la nuit tombe mon esprit à tendance à zapper ces histoires de cohérence pour mieux croire à tout!