Nous ne l’apprenons qu’aujourd’hui : Myriam Badaoui, la mère de famille détenue depuis 2001 dans le cadre de l’affaire d’Outreau, a été libérée de la prison pour femmes de Rennes en septembre dernier. Thierry Delay, son époux, est quant à lui le dernier protagoniste de cette affaire à être encore emprisonné aujourd’hui.
Myriam Badaoui a bénéficié « de la remise classique de peine que l’on accorde à tout détenu qui travaille en prison et dont le comportement est irréprochable », déclare son avocat Me Crépin au Point. Aujourd’hui en liberté conditionnelle, Myriam Badaoui n’a pour seule contrainte de ne pas parler publiquement de l’affaire pendant un an.
L’affaire d’Outreau a démarré en février 2000
: suite aux dénonciations de Myriam Badaoui épouse Delay à l’encontre de son époux pour violences, leurs enfants étaient placés dans des familles d’accueil. Quelques mois plus tard, ces derniers confiaient aux assistantes sociales avoir subi des sévices commis par un certain nombre de personnes. En janvier 2001, l’enquête policière débutait, et les mises en examen se sont succédées dès le mois suivant sous le contrôle judiciaire du juge d’instruction Fabrice Burgaud. Au final, 18 personnes étaient mises en examen, et leurs 24 enfants placés en famille d’accueil. Parmi ces 18 personnes qui seront par la suite écrouées en détention provisoire : le couple Delay et des notables de la région, dont un décédé en prison en 2002 d’une surdose de médicaments. Les prévenus restant sont accusés de faire partie d’un vaste réseau de proxénétisme, une théorie qui s’écroulait en 2004 après que Myriam Badaoui a disculpé la plupart de ses co-accusés.
En décembre 2005, la Cour d’appel de Paris disculpait tous les accusés, sauf Myriam et Thierry Delay (à respectivement 15 et 20 ans de réclusion criminelle) et deux de leurs voisins, mettant un point final à une affaire qui est considérée comme une erreur judiciaire majeure.
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Les Commentaires
Ce système de remise de peines me dégoute.
Le nombre d'enfants placés par sa faute, sans parler de l'horreur qu'elle a fait vivre aux siens, le nombre de personnes détenues plusieurs mois pour RIEN, celui qui s'est suicidé en prison...
Et elle, elle est dehors.
Alors ok chacun a droit à une 2nde chance c'est sur, il n'empêche que pour moi sa peine est largement insuffisante au regard de toute les souffrances qu'elle a infligé aux autres.