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À propos de Madmoizelle

Mymy Haegel tire sa révérence après 10 ans de Madmoizelle, et vous dit merci

Rédactrice en chef de Madmoizelle, Mymy Haegel s’envole vers de nouvelles aventures après dix ans dans l’entreprise, et a tenu à vous adresser quelques mots.

Cela fait bien longtemps que je me suis débarrassée du syndrome de la page blanche. Pourtant, ce serait mentir que de prétendre coucher ces mots sans problème sur mon clavier.

La démarche a quelque chose d’absurde, il faut dire.

Il y a dix ans, j’avais vingt ans et j’arrivais chez Madmoizelle, petite souris tétanisée de stress, rasant les murs, empêtrée dans un syndrome de l’imposteur sacrément gluant. Il y a dix ans, le monde n’était pas aussi féministe qu’aujourd’hui, et moi non plus, persuadée que j’étais que les femmes se tirent dans les pattes entre elles et que les mecs, c’est quand même « plus simple ».

Aujourd’hui c’est mon dernier jour chez Madmoizelle : je m’en vais heureuse, épanouie, pour vivre de belles aventures. J’ai trente ans, je ne rase plus les murs, et le féminisme est une évidence, pour moi comme pour des centaines de milliers de femmes — et d’hommes — qui ont évolué au fil de la société.

Comment résumer dix ans d’évolution personnelle et sociétale en un article ? Impossible, non ? Et à l’impossible, nul n’est tenue. Alors j’ai fini par arrêter de réfléchir, poser mes doigts sur les touches, et voici ce qui en sort, en directe ligne de mon cerveau à mon écran.

L’envie de vous dire merci. Tant de mercis.

Merci les Madmoizelles, merci le féminisme, merci pour tout

Merci à ceux et celles qui m’ont donné ma chance, ceux et celles qui voient dans les petites meufs timides et malheureuses le potentiel d’un rayon de soleil, ceux et celles qui ont eu la patience de m’écouter flipper, de me regarder hésiter, de me contempler, frustrée, paralysée par l’inconnu jusqu’à oser me lancer.

Car c’est comme ça que j’ai appris à ne plus avoir peur.

Merci à ceux et celles qui savaient ce dont j’étais capable bien avant que je n’aie l’info, ceux et celles qui n’en veulent pas aux gens fracassés d’être fracassés, ceux et celles qui ont toléré et même aimé mes défauts, mes craintes, mes trauma, mes envies, mes passions chelou et mes obsessions maladives, mon manque de diplomatie et mes opinions bien senties.

Car c’est comme ça que j’ai appris à être moi.

Merci à ceux et celles qui ont fait de la pédagogie, qui ont élargi mes horizons en m’expliquant simplement les prismes qu’il me manquait, en soulevant les œillères que j’ignorais porter, en faisant confiance à ma capacité à apprendre, à changer, à grandir, à m’éduquer, à me remettre en question.

Car c’est comme ça que je suis devenue meilleure.

Merci à ceux et celles qui n’ont pas pris de pincettes, qui m’ont dit les choses clairement et ont su me secouer de la bonne façon, avec la bonne intensité, assez pour déloger les freins ou les idées reçues qui grippaient mon cerveau, pas assez pour me blesser ou me mener à me refermer.

Car c’est comme ça que j’ai grandi.

Merci à ceux et celles qui m’ont autorisée à être triste, qui ont lu mes tripes à l’air, écouté ma voix trembler, contemplé mes cicatrices et qui m’ont aimée malgré tout. Enfin, non, pas malgré tout : avec tout. Avec tout moi, le bon et le mauvais, les joies et les peines.

Car c’est comme que j’ai appris à ne pas avoir honte.

Merci à ceux et celles, surtout celles, qui ont montré par l’exemple ; merci à toutes ces meufs croisées en dix ans de Madmoizelle, si nombreuses qu’il faudrait plus que dix Mymy munie de dix doigts et dix orteils pour les compter, et qui m’ont toutes inspirée, juste en étant elles-mêmes ; juste en me montrant la merveilleuse variété et diversité de ce qu’on appelle, comme si c’était logique, « la gente féminine » — comme si on était toutes pareilles, toutes interchangeables.

Nous ne le sommes pas et c’est ce qui est beau. J’ai connu cent, deux cents, peut-être cinq cents femmes, le temps d’un déjeuner ou de plusieurs années ; toutes étaient différentes, toutes étaient complexes, toutes étaient uniques, et toutes étaient, finalement, parfaites. Parfaites avec leur défauts et leurs qualités, leurs blocages et leurs espoirs, leurs éclats de rire et leurs crises de larmes, leurs cols roulés et leurs décolletés, leur grande gueule et leur timidité.

Toutes m’ont montré qu’il est possible de juste être soi. D’être la femme qu’on est. Et de réclamer le droit à être heureuse.

Et c’est comme ça que j’ai appris à l’être. Heureuse.

La chance d’être une femme, la chance d’être féministe, la chance de vous avoir

En dix ans, je ne sais pas si c’est moi ou le monde qui a le plus changé.

Je n’ai plus grand-chose à voir avec la post-ado renfermée que j’étais, et nos sociétés n’ont plus grand-chose à voir avec celles — il y a une petite décennie seulement — où le concept de « harcèlement de rue » n’existait pas et où personne ne disait #MeToo.

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Mélodie Descoubes / Unsplash

Je le dis depuis longtemps : je suis heureuse, chanceuse d’être une meuf en 2022. Malgré le patriarcat, malgré les violences sexuelles, malgré le plafond de verre, la falaise de verre, la pression à la maternité, les diktats de beauté, malgré tout ce qui pèse sur les femmes, je l’affirme, bon sang mais quel kif d’être une meuf féministe.

Être une femme féministe m’a offert une carrière dont je suis fière, des amitiés saines, une sexualité délicieuse, une relation amoureuse équitable et épanouissante, un rapport apaisé à mon corps, des rôles-modèles comme s’il en pleuvait, des élans de sororité, des alliées sur lesquelles m’appuyer, un souffle de liberté et d’envie de péter des barricades qui m’anime encore, chaque jour, dix ans après.

Être une femme féministe m’a permis de trouver ma place dans ce monde et de n’avancer qu’avec un objectif : être libre, et aider mes sœurs — d’ici comme d’ailleurs — à l’être. C’est plus facile, de grandir, quand on a un compas intérieur indiquant, sinon la bonne décision, au moins la bonne direction.

Être une femme féministe m’a offert le plus beau des cadeaux : le droit à m’aimer, à m’accepter, à m’écouter.

Ce que je suis aujourd’hui, je le dois à ces femmes et ces hommes féministes qui m’ont entourée, accompagnée, libérée, guidée, encouragée, motivée, sublimée. C’est une chance que je mesure chaque jour, chaque heure, chaque minute. Quelle chance d’être libre, et solide.

Depuis mon départ, je reçois beaucoup de messages me disant merci. Mais c’est à vous qu’il faut dire merci. Car sans vos lectures, vos retours, vos commentaires, vos critiques, votre confiance, je ne serais pas celle que je suis.

Alors merci. Pour tout. Et à très vite — sur Madmoizelle, parfois, et puis ailleurs, partout. Vous me trouverez sous @mymyhgl sur Twitter, Instagram et Twitch.

Je vous embrasse. Fort. Et à la fin, on gagne. Promis.


Les Commentaires

31
Avatar de Nancy Drew
2 mai 2022 à 15h05
Nancy Drew
De rien et merci à toi! Ca sera bizarre Madz sans toi... Bon courage et plein de belles choses pour la suite! (Je vais te suivre sur Insta du coup!)
0
Voir les 31 commentaires

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