Alors que j’étais tranquillement en train de travailler, j’ai décidé de faire une pause Twitter. J’ai vu une allusion à un lien suivi d’un hashtag #racism. Puis deux. Puis trois. Puis, un twitt du Monde menant à cet article du blog Big Browser. Consciente qu’il se passait quelque chose pour que la twittosphère s’emballe à ce point, j’ai cliqué, j’ai regardé, j’ai failli vomir et je me suis décidée à vous faire partager ce que Bigbrowser qualifie de « Chronique du racisme ordinaire en Angleterre ».
L’histoire commence par un trajet en tram comme il y en a des milliers chaque jour à Londres. Pourtant, celui-ci fut grandement plus agité que les autres. La cause ? Une femme d’une trentaine d’années, sa petite tête blonde sur les genoux. Contre toute attente, elle commence à s’insurger contre le fait qu’il y a beaucoup trop d’étrangers à son goût, en Angleterre
en général, dans le tram en particulier. Je vous laisse juger par vous-même (c’est en anglais, mais je traduirai quelques passages en-dessous).
http://www.youtube.com/watch?v=i47HoiM0Au8
Morceaux choisis : elle commence par se plaindre de l’état actuel de l’Angleterre, puis s’esclame : « des tas de noirs. Des tas de p****ns de Polonais… » Après quoi, elle demande à la ronde, répondant elle-même à ses propres interrogations : « Vous n’êtes pas Anglais, hein ? Non. Et vous, vous n’êtes pas Anglais non plus ? Non. Aucun de vous n’est un p****n d’Anglais » Plus tard, lorsqu’une femme l’interpelle pour lui faire remarquer qu’il y a des enfants en bas-âge dans le tram insinuant alors que ce n’est pas un langage à tenir devant eux, elle lui hurle de « retourner dans son pays ».
La raison de l’emballement de la trentenaire ? Nous ne la connaissons pas encore. En revanche, une chose est sûre : la vidéo a fait des émules en Angleterre et commence à faire son petit chemin chez nous. Depuis dimanche, elle a déjà été vue près de 2 615 000 fois.
La vidéo est devenue tellement populaire Outre-Manche qu’elle a permis à la police de retrouver la principale intéressée : sous la pression de certains internautes demandant l’arrestation de la jeune femme, la Police des Transports s’est mise à rechercher l’identité de la trentenaire, déjà pointée du doigt un peu par tout sur le net.
Entre temps, comme nous l’apprennent les journalistes du Monde, le quotidien britannique Metro avait déjà lancé « un appel à la délation » sur Twitter : « Si vous pouvez aider la police à trouver la femme de la vidéo My Tram Experience, prière de prendre contact » (comme quoi ce n’est pas qu’un sport national en France).
Hier, Emma West a donc été interpellée ; elle a été présentée à un juge aujourd’hui et sera jugée le 6 décembre prochain, selon le Telegraph pour trouble à l’ordre public avec circonstances aggravantes (qui ici sont les insultes racistes). En attendant son jugement, elle a été placée en détention préventive.
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